Sorti en avril 1995, il y a donc 22 ans, le jeu de LucasArts, sous la direction de Tim Schafer (désormais Double Fine) s’offre comme Day of the Tentacle et les Monkey Island une cure de jouvence bienvenue. Néanmoins, ses défauts de l’époque sont toujours aussi présents aujourd’hui.
Mad Ben
Dans un futur pas vraiment choupinou, des motards parcourent le monde en toute tranquillité quand leur chef, Ben, se retrouve plongé dans une sombre affaire de meurtre, de manipulation et de prise de pouvoir de la part d’Ardian Ripburger, second de la grande société Corley Motors. Cette grande phrase suffit à vous donner envie de vous plonger dans l’aventure ? Je l’espère car vous n’aurez rien de plus de ma part, point de vue scénario. Full Throttle se repose entièrement sur son récit qu’on peut d’ailleurs présenter comme assez simple. Trop simple peut-être ? Peu de protagonistes sont proposés et certains sont même très peu développés. Les dialogues sont peu nombreux et Full Throttle est sans aucun doute le plus bourrin et rapide des point & click Lucas Arts de l’époque.
Avec une interface amusante, vous proposant d’utiliser une main, un pied, une bouche et des yeux pour interagir avec le décor, le jeu tente d’amuser avec des situations incongrues. Léchez votre moto, frapper un objet du décor, tentez plusieurs choses et peut-être aurez-vous la chance de tomber sur une (des rares) phrases amusantes, entièrement doublée. La version Française de l’époque est d’ailleurs au rendez-vous, légèrement remasterisée, pour un rendu vraiment chouette autant pour les nouveaux venus que les vieux joueurs. Reste que le jeu d’acteur a vieilli, c’est un fait.
Irrégularité du gameplay
Full Throttle, c’est aussi des phases de jeu très ennuyantes. En moto, vous allez devoir par la force du scénario rouler bien longtemps sur une route jonchée d’autres motards d’autres clans que le vôtre. Tout cela dans le but de collecter des armes qui serviront, chacune, à combattre efficacement ces motards, un par un (chacun ayant sa faiblesse). Ces phases de baston sur deux roues étaient déjà très ennuyantes et énervantes à l’époque : mauvaise nouvelle, elles le restent encore aujourd’hui.
Le Remastered vient aussi gâcher une autre séquence, déjà pas bien géniale à l’époque. Une phase de contrôle de quatre roues dans un contexte particulier se transforme, en passant des pixels au lissage HD d’aujourd’hui, en véritable concours de petites voitures ridicule. C’est la seule mais bien visible séquence ratée de cette remasterisation qui rend la scène encore plus oubliable qu’à l’époque.
Remastered de qualité
Malgré cela, il y a les screenshots pour le prouver, Full Throttle Remastered est un vrai bon remaster du jeu original. Voix originales (dans toutes les langues), même jeu, même énigmes, même progression mais le tout sublimé par une réalisation qui passe sur vos gros écrans et ne crache pas du pixel à tout moment. Les nostalgiques seront évidemment content de découvrir la touche F1 qui permet de passer de l’ancienne à la nouvelle version à loisir et de ce fait, cette nouvelle version s’adresse aussi à ceux qui veulent se replonger au bon vieux temps du CD-Rom.
Ajoutez à cela les commentaires audio de Tim Schafer et son équipe pour donner davantage de durée de vie au jeu, et vous conviendrez d’un achat plutôt honnête. Même si, rappelons-le, Full Throttle est clairement le moins long et compliqué des point & click de Lucas Arts. Comptez six heures pour en voir la fin, si vous êtes un habitué du genre.
Full Throttle est donc de retour en une version Remastered visuellement très réussie, qui propose par ailleurs la version française d’époque en très bon état. Néanmoins, les défauts du jeu d’origine sont évidemment toujours présents et les séquences les plus originales (à moto ou voiture) sont encore plus ennuyantes que par le passé. Reste une histoire complète, avec de grands moments de réalisation et des blagues bien senties. Un jeu plus timide, plus sérieux, plus simple aussi que les autres Lucas Arts, mais un titre aussi plus accessible.