J’aime beaucoup le studio Tribute Games. Leurs jeux sont toujours très orientés arcade et enrobés d’une couche de gros pixels colorés parfaitement animés. Je vais être franc, j’attendais Flinthook avec impatience car les animations que j’avais vu passer sur twitter ou autres m’avaient mis l’eau à la bouche !
Profession chasseur de primers
Flinthook est un rogue-like vous plaçant dans la peau d’un chasseur de primes tout mignon avec son masque et sa cape flottant au vent. Votre objectif est simple, aborder des navires pirates pour dérober leur trésor et vous enfuir vers votre prochain butin.
Pour vous aider dans cette entreprise, vous possédez une ceinture permettant de ralentir le temps et surtout d’un grappin. Apprendre à le manier parfaitement sera obligatoire pour traverser les salles sans subir trop de dégâts. Pour éliminer vos adversaires, vous pourrez compter sur votre pistolaser.
Graphiquement c’est magnifique. Les tableaux regorgent de détails et de petites animations donnant un charme fou à l’ensemble. Les monstres ont tous une bonne bouille et les PNJs rencontrés (et il y en a beaucoup) sont vraiment marrants et inspirés. Et non, je ne dis pas ça uniquement parce que j’adore les pirates.
Pour couronner le tout, les compositions musicales de Patrice Bourgeault (qui était déjà à l’oeuvre pour Mercenary Kings, Curse ‘n Chaos, Ninja Senki…) font mouche et donnent une pêche folle à l’ensemble.
Recherché mort ou vif
Avant de partir en mission, vous devez décider des passifs que vous allez équiper (plus de points de vie, tirs plus gros, chance de coups critiques augmentée, etc.). Chaque atout consomme un certain nombre de points et il faudra donc bien réfléchir à ce dont vous aurez besoin suivant votre style de jeu.
Cette étape accomplie, choisissez le vilain à traquer (Oeil Vif, Plumedor, Baron Von Gou…) et en route. Pour accéder au premier boss du jeu, vous devrez couler trois navires pirates, quatre pour le second et ainsi de suite. Chaque bateau est une sorte de mini-donjon constitué de salles générées aléatoirement : arènes de combat, magasins, salles de défis, etc. Le contenu est vraiment varié et après quelques heures de jeu je continue à découvrir de nouvelles pièces.
Une fois le mini-boss éliminé et le trésor du navire pillé, il est temps d’aborder le suivant. Chose plutôt sympathique, vous aurez à chaque fois le choix entre trois bateaux accompagnés d’un petit descriptif pour savoir à l’avance ce qu’ils contiennent (labyrinthe, pactole, abondance, trésoria…) ainsi que l’estimation de la difficulté.
Vous collecterez deux types de ressources durant les niveaux ; de l’or et des gemmes vertes. Le premier est à dépenser directement durant votre run dans les magasins rencontrés. Vous pourrez ainsi acheter de la nourriture pour vous soigner, une arme secondaire (grenades, scaphandre rendant temporairement invincible…) ainsi que des bonus vraiment intéressants (portée augmentés de votre arme ou de votre grappin, plus d’or, balles rebondissantes, chrono-ceinture plus efficace, etc.). Evidemment, tout ceci est aléatoire et vous devrez donc constamment vous adapter aux choix proposés. Ils remplacent les objets que l’on pourrait trouver dans un Binding of Isaac, ils sont d’ailleurs également détruits à la fin de la run.
Les gemmes vertes par contre seront utilisables au marché noir entre deux parties. Un pirate vous y attendra pour vous vendre divers bonus passifs qui eux, seront débloqués pour toujours et rendront ainsi chaque nouvel essai un peu plus facile que le précédent (plus de points de vie, plus de points d’atouts, plus d’expérience, de nouvelles armes secondaires…). Plus vous monterez de niveau et plus son étal sera fourni.
Pour les collectionneurs, vous pourrez également trouver des reliques ainsi que des parchemins retraçant l’histoire des personnages légendaires du monde. C’est une excellente façon de conter l’histoire au joueur sans s’encombrer de longues cinématiques.
Les amateurs de challenges n’ont pas été laissés de côté non plus, ils pourront s’affronter dans des défis quotidiens et hebdomadaires, se lancer dans un raid infini ou partir à la recherche de contenu secret (oui les vaisseaux fantômes existent…).
On est passé pas loin du sans faute
Je pense que vous vous en doutez à la lecture des précédents paragraphes, j’ai beaucoup aimé Flinthook. Malheureusement, il aurait pu être encore meilleur avec quelques ajustements. Le jeu est comme je l’ai dit magnifique, mais les tableaux regorgent tellement d’éléments qu’on y perd un peu en lisibilité et qu’on a parfois du mal à voir un piège ou tout simplement à bien analyser une pièce d’un simple coup d’oeil.
Autre chose pour laquelle je suis moyennement convaincu, le fait d’allonger la durée des parties suivant la difficulté. Pour le troisième boss par exemple, il faudra parcourir cinq vaisseaux, ce qui s’avère assez long et n’incite pas vraiment à enchaîner les runs. Surtout qu’une fois une pièce vidée de ses ennemis, les pièges ne sont pas désactivés. C’est assez bizarre comme décision, car si vous décidez de revenir en arrière pour retourner à un magasin ou récupérer un trésor laissé de côté, vous devrez tout de même faire attention à l’environnement en permanence, empêchant ainsi le joueur de rusher pour dynamiser un peu le rythme.
Je termine en parlant du plus gros problème, les pics de difficulté soudains. Sur un même vaisseau, vous pourrez sans problème enchaîner dix salles (y compris des combats) sans encaisser un seul point de dégât puis tout à coup perdre la moitié de votre barre de vie dans une seule pièce bourrée de lasers, canons, ennemis protégés par des bulles, etc. Ca dépendra de votre sang-froid mais pour ma part quand ça arrive en fin de run je trouve ça hyper frustrant… mais bon je relance quand même une partie, je suis faible…
J’attendais ce jeu avec impatience et je n’ai pas été déçu. On pourrait se dire que ce n’est qu’un rogue-like de plus, mais la simple utilisation du grappin et de la chrono-ceinture donne un gameplay original et grisant où on enchaîne les déplacements sans jamais toucher le sol. Graphiquement c’est à tomber par terre, le pixel art est maîtrisé et fourmille de petites animations donnant de la vie à l’ensemble. L’univers du jeu est vraiment amusant et chaque rencontre avec un nouveau PNJ, ennemi ou boss provoquera au minimum un sourire. Rien à redire non plus au sujet de la durée de vie car chaque boss possède une version plus difficile à affronter une fois qu’on l’a battu pour la première fois. Le jeu est difficile, mais chaque nouvel essai est un peu plus simple que le précédent grâce aux bonus passifs débloqués au marché noir, ainsi que les atouts à équiper en début de run. Les moins patients criseront certainement face aux pics de difficulté peu justifiables dus aux salles qui paraissent à première vue impossibles, mais ce serait vraiment dommage de ne pas donner sa chance à Flinthook, car une fois bien maîtrisé, c’est un excellent jeu !