An 2049. La mode est au retro. Basé sur le classique « Asassin’s Creed », le géant vidéo-ludique Vivendi-BioWare vient de sortir « Journée d’un Assassin », s’inspirant de cet âge d’or du jeu vidéo. Au programme, tout un tas de choses vieillottes pour vous rendre nostalgique ! On retrouve ainsi une aventure épique fournie en fonctionnalités qui vous rappelleront ces longues heures passées devant cette bonne vieille « télévision » telles que de la 3D ! de l’aliasing ! des animations irréelles faisant passer des humains pour des crabes ! 30 fps ! du motion control ! deux missions spéciales en VR ! Retrouvez toutes ces sensations d’un autre temps et bien plus encore, quand l’on pouvait poser la manette par terre et se laisser guider à travers d’innombrables missions à revivre une dizaine de fois à la suite pour encore plus de bonheur !
Faire du vieux avec du vieux
Avec Gunmetal Arcadia, les développeurs de chez Minor Key Games passent complètement à côté de cette mode du jeu rétro « exactement comme avant » et se concentrent sur un point bien plus intéressant, faire des jeux « comme on les vivait avant ». Ainsi, on n’y retrouve pas les défauts omniprésents lorsque l’on rejoue à certains jeux cultes pour la première fois depuis des années, telles qu’une maniabilité affreuse ou une difficulté complètement inégale et artificielle servant à masquer une durée de vie extrêmement courte. Gunmetal Arcadia se positionne plutôt comme un jeu décidément moderne, à l’ambiance et aux sensations rétro. Evidemment, on retrouve donc des graphismes et une bande-son « à l’ancienne » ainsi qu’une difficulté plutôt relevée. Le jeu dispose aussi d’une option « CRT simulation » (tube cathodique donc) pour donner l’impression de jouer sur une télévision cathodique. Totalement facultative, elle n’affecte en rien la maniabilité et va au contraire souligner l’ambiance visuelle portée rétro.
Je dis « le jeu », je devrais plutôt dire « les jeux ». Sorti quelques mois plus tôt, Gunmetal Arcadia Zero est un prologue au jeu principal, Gunmetal Arcadia. Au premier coup d’œil, les deux titres de Minor Key Games sont très similaires : les contrôles sont globalement les mêmes, la direction artistique est identique, les histoires de l’un et l’autre se suivent et impliquent les mêmes personnages.
Deux jeux pour le prix de deux !
Zero fonctionne comme une parfaite introduction. Il se présente comme une sorte de platformer orienté action tout ce qu’il y a de plus classique. On progresse ainsi dans le monde du jeu, ramassant diverses armes et sorts, massacrant tout un tas de monstres sur son passage, sautant de plateformes en plateformes pour atteindre plus de monstres à massacrer… Au-delà d’une simple introduction au jeu final qu’est Gunmetal Arcadia, Zero tient aussi de lui-même en tant que stand-alone (et est d’ailleurs vendu tel quel). Pour quelques heures, il donnera l’impression de retourner dans le temps et de jouer à l’un de ces jeux auquel l’on jouait plus jeune, en retranscrivant parfaitement les sensations.
Gunmetal Arcadia se présente de manière très similaire à Zero, en reprenant toutes les bases et le concept avant d’y rajouter tout un tas de mécaniques plus complexes. D’un simple action platformer, il se transforme en rogue-like gardant les mêmes mécaniques de base. L’unique personnage jouable de Zero devient lui un personnage jouable parmi tous les protagonistes du prologue, devenant eux aussi jouables et offrant tous différentes aptitudes. Abandonnant le découpage en chapitre de son prologue, Gunmetal Arcadia se retrouve un peu plus ouvert, ne restant cependant qu’une sorte de ligne droite jusqu’au boss de fin avec quelques chemins divergeant pour récolter divers sorts, armes et aptitudes spéciales. Comme tout bon rogue-like, chaque nouvelle partie varie en conséquence des précédents runs. Le jeu dispose ainsi d’un système d’héritage plutôt intéressant, divers choix faits durant une partie vont alors influencer toutes les parties suivantes. Cela se fait sous la forme de bonus, stats ou capacités particulières notamment, mais aussi – de façon plus intéressante – sous la forme de changements définitifs du monde et des différents événements déclenchés au cours d’une partie. Les conséquences peuvent découler de choix directs – choisir de rejoindre telle ou telle faction fera qu’on rencontrera cette même faction plus souvent les parties suivantes, par exemple. Elles peuvent aussi découler de choix plus subtils, s’adaptant au style de jeu du joueur. Ainsi, tuer tous les ennemis ou décider d’éviter la plupart est une sorte de choix qui aura des conséquences plutôt différentes sur tout le côté procédural et aléatoire du jeu.
Avec leur esthétique rétro particulièrement agréable à l’œil, une difficulté ardue mais jamais injuste et des mécaniques de jeu intéressantes, Gunmetal Arcadia et son prologue sont de chouettes jeux pour faire passer quelques heures bien agréables à tous les fans du genre. Et si ce n’est pas assez, ils sont aussi hautement rejouables, ce qui est notamment facilité par la nature rogue-like évidemment mais aussi par les modes speedrun de chacun.