Alors que le cinquième épisode fait fureur auprès de tous les amateurs de jeu de rôle japonais, voilà que Rémi Lopez et Clémence Postis publient ce premier volume revenant sur la saga Persona. 552 pages disponibles chez Third Editions. Mais que vaut ce livre une fois les nombreuses lignes de texte ingérées ?
Un travail colossal
Si vous vous imaginiez un livre retraçant absolument toutes les histoires des opus Persona, faisant le lien avec celles des Shin Megami Tensei (la saga originelle) et revenant sur tous les éléments qui forment l’univers de façon évidente et régulière, alors vous avez le bon bouquin devant vos yeux. D’entrée, ce livre force le respect : il contient absolument tout ce que l’on voulait d’un tel ouvrage et le fait de façon très professionnelle. Pas de petites phrases amoureuses envers la saga, pas plus que nécessaire en tous les cas : tout est très carré et donne envie de découvrir les opus Persona que l’on aurait raté sans pour autant plonger dans un texte de fan mal alambiqué.
Sous forme d’un énorme pavé, Derrière le Masque semble vouloir décourager les moins lecteurs et pourtant, il est divisé en parties très bien conçues (avec toujours cette séparation Création / Univers / Décryptage que revendique fièrement Third Editions). La première nous raconte la grande histoire du développement et des romans derrière les jeux et la seconde se propose d’en expliquer et démontrer toutes les mécaniques et originalités. Enfin la dernière est la plus complexe à lire pour les débutants dans la saga, tant elle se charge de mettre en avant toutes les références, les points de concordance entre le monde de Persona et le monde réel. C’est sans aucun doute la partie la plus passionnante du livre, tout en étant la plus difficile d’accès.
Difficile de parler aux néophytes
Derrière le Masque est un livre difficile à lire si le lecteur n’est pas joueur de Persona depuis longtemps. Ce n’est pas forcément la faute des auteurs : l’univers de Persona est gigantesque, riche, part dans tous les sens (et semble maîtrisé de bout en bout malgré cela). Il n’empêche que pour prendre mon humble exemple, je n’ai terminé que le 1er, commencé le second, fait la moitié de Persona 3 et suis en train de me plonger dans le cinquième opus. Même avec cette timide connaissance de l’univers, beaucoup de choses m’ont fait lâcher la lecture à certains paragraphes.
Trop de noms, de termes, d’univers qui se croisent, se rejoignent, s’emmêle. L’écriture est bonne pourtant : les auteurs parviennent à expliquer clairement les situations, à résumer parfaitement les histoires, mais mon petit cerveau bien trop plein de mondes virtuels implosait à chaque nouveau chapitre. C’est aussi ça, Persona : un univers énorme, beaucoup trop pour être découvert sur toute une saga d’un coup d’un seul.
C’est pourquoi ce livre doit être savouré par morceaux bien choisis. Une histoire par-ci, une réflexion par-là, une explication le lendemain, puis une nouvelle histoire un autre jour. Je ne conseillerais pas de lire le livre de la première à la dernière page en continuité : piocher à l’intérieur m’a semblé plus intéressant, plus captivant, surtout pour ceux qui ne connaissent pas assez l’univers de Persona. Pour les autres, voilà un ouvrage qui fait parfaitement son travail de condensé d’information très lisible et précieux à garder sur la table de chevet. Juste pour le plaisir de se replonger dans un de ses opus préférés.
Persona : Derrière le Masque est un ouvrage extrêmement dense qui doit être apprivoisé différemment en fonction de sa connaissance de l’univers auquel il est dédié. Informatif, résumant parfaitement les histoires de la saga et proposant des reflexions de qualité, le livre de Rémi Lopez et Clémence Postis est très complet.