La Switch, comme toute nouvelle console, ne dispose pas d’une très grande ludothèque à sa sortie. Bien heureusement la petite nouvelle de Nintendo est arrivée avec un Zelda que bien des rédactions nous ont présenté comme le jeu de l’année. Commence à présent à apparaître d’autres titres parmi lesquels un poil de nouveauté, un excellent reboot (Comment ? Vous n’avez pas encore acheté Wonderboy : The Dragon’s Trap ?) et une flopée de rééditions, dont pas mal de titres SNK ainsi que ce Mario Kart 8 Deluxe. Et si d’habitude, les rééditions servent à gonfler artificiellement la ludothèque de départ d’une console, dans le cas présent, c’est un peu différent.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore Mario Kart.
Mario Kart est une série de jeux de courses qui a débuté sur Super Nintendo et dont chaque console Nintendo sortie depuis à eu droit à son volet. Concrètement, vous prenez les personnages de l’univers Nintendo, vous les mettez dans des petits karts pour faire la course, et vous ajoutez une ribambelle d’objets aussi rigolos (quand on les utilisent), qu’énervants (quand on les prend dans la tronche) pour dynamiser le tout. Les bonus allant de la simple peau de banane, sur laquelle vos adversaires glisseront, à la carapace de tortue, faisant office de projectile à tête chercheuse. Voilà vous avez les bases d’un Mario Kart ! Pour apprécier pleinement le jeu il est fortement conseillé de disposer de plusieurs manettes, d’un canapé confortable et de quelques amis acceptant que vous insultiez leur maman à chacune de leur victoire.
Mais on n’a jamais testé la version Wii U dites -moi !
Pour ce 8e opus, Nintendo reprend les bases de sa série et ajoute une pelletée de nouveaux personnages, issus pour la plupart du monde de Mario, comme par exemple les boss de chaque château de Super Mario World (Iggy, Lemmy, Wendy, etc). Par la suite, les DLC proposent d’incarner des personnages allant au-delà de l’univers du plombier, mais toujours dans des licences Nintendo. Link débarque ainsi dans Mario Kart, non pas sur Epona, son fidèle destrier, mais sur une moto (ne me demandez pas pourquoi). Autre héros, hautement emblématique, à rejoindre la liste des personnage : Marie, l’assistante du maire dans Animal Crossing, qui mérite à elle seule l’achat du DLC (Non, je n’ai pas d’argument infaillible pour vous convaincre, mais regardez comme elle est mimi sur sur scooter…).
La version Wii de Mario Kart avait introduit les motos comme véhicules jouables, la mouture Wii U va quant à elle pousser les différences entre les véhicules encore plus loin. Un large choix de karts, de motos, de roues et de parachutes est à débloqué au fur et à mesure des pièces ramassées sur le terrain. Ces divers éléments permettent à chaque joueur de modifier les caractéristiques de son véhicule pour trouver la combinaison qui correspond le mieux à sa façon de jouer. Vous pouvez aussi essayer de vous confectionner un véhicule qui aura la classe avant tout, mais il roulera sans doute aussi mal qu’il sera beau. Et avoir la classe lorsque l’on est dernier c’est toujours difficile, même dans une belle bagnole.
Du côté des objets une grosse nouveauté va enfin permettre de sortir de cette dictature de la carapace bleue. Pour ceux qui ne le savent pas, la carapace bleue est une arme redoutable (apparue sur Nintendo 64) qui va aller directement cibler le pilote en tête de la course pour lui exploser au nez. Une fatalité qui arrive bien souvent à moins de 20m de la ligne d’arrivée, et qui occasionne ces fameuses insultes sur les mamans dont je vous parlais plus haut. Et bien tout ça c’est finit ! À présent il est possible d’utiliser un objet qui repoussera tout projectile vous étant destiné : le klaxon. Lorsque vous utilisez celui-ci, il va créer une onde de choc autour de vous qui éjectera tout objet ou adversaire se trouvant sur son champ d’action. Une nouveauté qui plaira aux plus mauvais perdants et donnera une fausse impression de justice et d’équilibre au jeu.
A son inverse total, si vous êtes dans les dernières positions, vos augmenterez vos chances d’obtenir l’objet « Super 8 ». Ce bonus est en fait l’addition de 8 autres armes habituellement disponibles séparément, ce qui devrait vous transformer en demi dieu l’espace de quelques secondes et vous permettra de remonter à toute allure dans le classement.
Ces nouveautés rendent cette version de Mario Kart plus juste et plus équilibrée que les opus qui ont pu précéder… Non je déconne, c’est toujours aussi injuste, peut-être même pire ! On passe de 1er à 6e sans même avoir eu le temps de la dire, et vice-versa, mais c’est aussi ce qui fait le charme de Mario Kart.
Derniers point mais pas des moindres, l’aspect technique de conduite. Au fur et à mesure des consoles, la série est devenue de plus en plus compétitive en rajoutant des notions de conduite optionnelles qui offraient un bon bonus. Je pense par exemple au snaking, qui permettait sur la version DS d’obtenir de nombreuses accélérations, sous condition de maîtriser l’art du dérapage. Mario Kart 8 reprend cette idée avec plus de facilité cependant, il suffit de maintenir un dérapage assez longtemps pour que celui-ci vous offre un petit boost au moment de relâcher la touche. Second point, les petits sauts que l’on peut faire avec son véhicule apportent eux-aussi un petit boost s’ils sont exécutés au bon moment, à savoir juste avant une chute. Le bord d’un ravin, une rampe de saut, ou même une motte de terre créée par une taupe, tout est prétexte à gagner cette petite accélération.
D’autres procédés viennent enrichir cette base, rendant le jeu finalement assez technique mais malheureusement plus de façon optionnelle. Sur DS, ma mère ou ma tante pouvait sans soucis finir une course sans maîtriser les dérapages. Aujourd’hui aucune d’entre elle ne pourrait terminer une course dans le top 3 en 150cc, le jeu étant devenu trop technique pour des joueurs souhaitant simplement se détendre, sans l’aspect compétitif. Une orientation compétition qu’on retrouve d’ailleurs avec l’arrivée du mode 200cc destiné aux plus acharnés.
Oui mais la Switch dans tout ça ?
Mario Kart 8 Deluxe (sur Switch donc) est la réédition de la version Wii U avec tous ses DLC inclus (Oui, Marie aussi!). En dehors de cela, quelques modes de jeux (en bataille) ont fait leur apparition mais le coeur du jeu, le mode course, reste sensiblement le même. En théorie c’est à ce moment que les mauvaises langues arrivent en courant pour hurler à l’escroquerie de la réédition, mais ce n’est pas le cas, car Mario Kart 8 est bien plus adapté à la Switch qu’il ne l’était à la Wii U.
Une pub de l’époque de la Wii U (que je n’arrive pas à retrouver) nous avait fait miroiter que l’on pourrait jouer à Mario Kart avec ses amis depuis le trône de la sale de bain. La vérité c’est qu’à peine la porte des toilettes fermée, le signal devenait trop faible pour continuer à jouer. Il est bien sûr évident que toute personne digne d’un minimum de classe ne garde pas la porte ouverte lors d’un moment si personnel. Une toute nouvelle publicité pour la Switch nous ressort cet argument de pouvoir déconnecter la console de son socle pour continuer une partie en cours (voir même en ligne) sur le trône. Et mes chers amis ce moment tant attendu est enfin arrivé : je peux vous foutre une raclée à Mario Kart tout en faisant caca, ce rêve que des millions de gens souhaitent accomplir est enfin à leur portée. Comprenez par là qu’il est enfin possible de jouer au même Mario Kart que dans son salon, absolument partout. La PS Vita proposait bien de jouer à des jeux PS3 sur sa console portable mais c’est quelque chose de tout nouveau chez Nintendo.
Autre grand intérêt de la Switch, les Joycons qui peuvent très rapidement se moduler en 2 manettes au lieu d’une. Supposez que vous êtes en train de jouer à Mario Kart en dehors de chez vous et qu’un ami vous observe, celui-ci vous aurait bien aimé vous rejoindre, dommage de ne pas avoir de seconde manette… Avec la Switch aucun soucis, on déclipse les Joycons de chaque côté de la console pour en faire 1 manette chacun et l’on peut profiter du jeu à plusieurs. C’est certes moins confortable qu’un véritable pad chacun mais cela remplit parfaitement le rôle de seconde manette occasionnelle, sans pour autant devenir inutile le reste du temps (pensez tout de même à connecter les dragonnes sur chaque Joycon pour rendre les gâchettes plus accessibles). Si un ami dans votre entourage possède lui aussi une Switch, vous pourrez alors organiser des soirées Mario Kart à 4 joueurs sans avoir à revendre un bras/un rein/votre petit frère pour acheter des manettes qui serviront 2 fois dans l’année. Vous pouvez aussi, comme moi, opter pour une seconde paire de Joycons d’occasion qui servira à la fois de manette 3 et 4 mais aussi de Joycon de secours au cas ou les 2 premiers seraient en rade de batterie (un cas très rare).
Mario Kart 8 Deluxe est en effet une réédition, mais celle-ci est tellement plus adaptée à son nouveau support qu’on s’en demanderait si le jeu n’a pas été conçu pour la Switch depuis le départ. Sans vous en rendre compte la console viendra discrètement remplacer votre paquet de UNO dans votre sac à dos pour devenir le nouveau jeu à jouer partout avec vos amis. Il ne remplacera certainement Zelda Breath of the wild comme jeu de l’année, mais il sera assurément le jeu multi de l’été.