Nongünz

On ne peut pas dire que le tout premier trailer de Nongünz nous ait laissé indifférent. Mélange d’images de guerre bien sales avec des images de gameplay montrant un shooter bien glauque, le tout accompagné d’une bande son folk très calme et très mignonne : il est impossible de rester stoïque face à l’efficacité d’une telle vidéo. Mais voilà, après des visionnages en boucle, on est dans l’incapacité de savoir ce que sera le jeu au final.



Profession fossoyeur, spécialité canon scié

Le problème fut qu’entre le trailer et l’arrivée du jeu, plusieurs semaines se sont écoulées. Pour en savoir plus, un petit détour par le site officiel s’est imposé, et on peut vous garantir que ce dernier nous a encore plus retourné le cerveau. Premier choc : si Nongünz sonne très allemand, le jeu nous vient d’Espagne, par le jeune studio madrilène Brainwash Gang accompagné par le tout aussi espagnol et jeune éditeur Sindiecate. Mais ce qui choque vraiment le plus dans ce qui est annoncé par le site officiel à propos du jeu, ce sont ses influences. Si Gonner et Binding of Isaac paraissent cohérents l’un avec l’autre, il y a un certain Cookie Clicker qui vient s’ajouter à la liste. Si vous prenez trente secondes pour imaginer un gameplay mélangeant Isaac et un clicker, vous avez surement fait une rupture d’anévrisme avant d’avoir pu finir cette ligne.

Une fois que l’on prend le jeu en main, les influences Gonner et surtout Isaac sont très claires étant donné que chacun des niveaux reprend la structure que l’on retrouve dans ce dernier (directement issue des premiers Zelda) avec la même composante fixe (un boss, un marchand et une salle au trésor) et de l’aléatoire avec chaque donjon construit de manière procédurale en assemblant des salles pré construites. Pour l’aspect Gonner, où l’on aurait aussi pu citer Enter the Gungeon, on trouve principalement des armes à feu pour venir tuer le bestiaire bien glauque du jeu. Nongünz cible le même genre d’univers dérangeant qu’un Isaac, avec le côté ultra religieux de ce dernier en moins. Vous êtes en quelque sorte un fossoyeur, ou tout du moins ce qu’il en reste, et votre mission sera de nettoyer un mausolée d’une multitude de moustiques, mais aussi de restes de corps humains comme des nez, des orteils ou autres doigts, ainsi que des monstres gluants et baveux.



Gestion, mitraillage, cliquage, gourou, dodo.

Si Nongünz s’arrêtait aux mécaniques des références citées ci-dessus, le jeu n’aurait pas d’intérêt. Sauf que nous n’avons pas encore évoqué la dernière référence, qui apporte tout au jeu : Cookie Clicker (ou n’importe quel autre clicker). En bas de votre écran s’affiche un compteur qui s’incrémentera à chaque fois que vous attaquerez, mais aussi à chaque fois que vous tuerez un ennemi, avec la notion de combo (plus vous tuez d’ennemi avec un très faible temps mort entre chaque, plus vous gagnerez de point). Les points que vous amasserez ne vous serviront pas à craner dans la cour de la récré. Non, ce score est votre monnaie, qui vous permettra d’acheter des cartes auprès du marchand pour augmenter l’une de vos statistiques (une bonne quinzaine), cartes que vous pourrez aussi obtenir dans des coffres que l’on trouve dans les salles lambda, contre un petit pourcentage de votre vie. Evidemment, pour compenser la perte de vie via l’ouverture de coffre, vous en gagnerez à chaque fois que vous tuerez un ennemi, ou bien en sacrifiant l’une des cartes (que cela soit un crane, une arme, un priant ou l’une des cartes de statistique).

Lorsque vous démarrez la visite d’un mausolée, vous commencez nu, sans tête et avec un simple pistolet au munitions infinies. Dans chacun des niveaux du donjons, vous trouverez une salle au trésor, où vous obtiendrez une arme allant de la mitraillette au bazooka, en passant par le fusil à pompe, l’arc, mais aussi une hache et une épée, ou un crâne. La particularité de ces armes est qu’elles sont à utilisation limitée, donc à utiliser avec parcimonie. Concernant les crânes, ils vous donneront une capacité supplémentaire, allant du double saut au dash, mais ils vous permettront aussi de poser une tourelle au sol par exemple. Autre collectible trouvable : des morceaux de squelette, qui vous permettront de construire de petits soldats dans la zone de départ et qui partiront seul dans le mausolée pour vous rapporter des cartes de statistique.

Enfin, vous tomberez de temps en temps sur des cages, contenant des petits priants qui, une fois délivrés, iront (logiquement) prier pour vous. L’utilité de ces derniers ? Incrémenter votre score à chaque seconde, comme dans un clicker ! Dernière grosse particularité : il vous sera possible de vous échapper d’un donjon, quel que soit le niveau, en sautant par l’une des fenêtres présentes dans un grand nombre de pièces de chaque stage. L’intérêt de ceci est que vous conservez votre score ainsi que vos objets. Il est ainsi possible de farmer comme un porc afin de s’assurer d’un bon run pour venir au bout du jeu. Notamment qu’en extérieur, vous aurez la possibilité d’acheter des cartes à un marchand, mais aussi d’acheter des armes et des masques soit pour votre run en cours, soit pour un run futur.


Nongünz est un jeu qui s’apprend par la mort et la curiosité étant donné que rien n’est expliqué. Il est aussi une expérience bien plus condensé que peut l’être un Isaac étant donné qu’il ne propose qu’une dizaine d’armes différentes et une demi-douzaine de masques, n’apportant pas autant de différences que les divers personnages du bébé d’Edmund McMillen. Le jeu proposera également toujours le même boss en fonction du niveau dans lequel on évolue. Rien que pour son design, son ambiance et sa nervosité, Nongünz mérite une bonne grosse poignée d’heure à lui consacrer.

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