Ces derniers mois, il ne se passe pas une semaine sans qu’il n’y ait au moins un nouveau jeu dont le descriptif parle de Dark Souls. Immortal Planet n’échappe pas à cette règle, mais est-ce suffisant pour en faire un bon titre ?
Le cycle infini
L’univers d’Immortal Planet est assez mystérieux. On découvre peu à peu des éléments d’histoire en parlant aux PNJs rencontrés et en lisant d’anciennes stèles. Le personnage incarné par le joueur est un immortel amnésique, bien décidé à comprendre ce qui se passe sur cette planète glacée et pourquoi il a été tiré de son sommeil.
Le rendu graphique, bien qu’assez simple, est agréable à l’oeil. Les chemins et les ennemis sont bien identifiables mais les donjons se ressemblent beaucoup trop. Même s’ils ont chacun une couleur particulière, les éléments de décor sont trop similaires pour réellement donner l’impression au joueur de visiter des lieux différents. Le level design est par contre excellent et chaque étape importante débloque un raccourci permettant au joueur de rapidement revenir en arrière s’il en a envie sans avoir à retraverser des salles pleines de monstres.
La vue 3D isométrique fait penser à un hack’n slash, mais le rythme y est beaucoup plus lent. Chaque action (course, frappe, esquive, parade…) consomme une partie de la jauge d’endurance et il est essentiel de l’utiliser au mieux pour éliminer chaque ennemi.
Suivant votre choix de départ, vous commencerez avec une des trois armes possibles (chacune a un ensemble d’attaques spécifiques) ainsi qu’un pouvoir spécial permettant par exemple de regagner un peu de points de vie après avoir tué un ennemi ou de récupérer une grosse partie de sa jauge d’endurance en cas d’esquive parfaite (non le personnage n’effectue pas une roulade mais un dash).
Chose appréciable, les ennemis possèdent également une barre d’endurance qu’ils vident en vous attaquant. Si vous êtes patient et que vous parvenez à esquiver quelques coups, vous pourrez les étourdir durant quelques secondes en fonçant dessus ou même carrément les pousser dans le vide s’ils sont proches d’un bord.
Les adversaires infligent énormément de dégâts et vous devrez impérativement apprendre les différentes attaques de chaque ennemi pour espérer survivre (un compendium se remplira peu à peu, vous donnant pas mal d’informations sur qui ils sont, pourquoi ils sont là, etc.).
Les premières heures sont douloureuses, mais une fois le personnage bien en main, les combats deviennent appréciables. Malgré tout, j’aurais vraiment aimé que l’action soit plus dynamique car le personnage se traîne. La marche est insupportable et au départ votre jauge d’endurance se videra au bout de trois actions, ajoutant des temps morts très désagréables.
Comme Dark Souls… pour de vrai ou presque
Pour une fois l’appellation « comme Dark Souls » n’est pas usurpée. Outre la gestion de l’endurance et de l’esquive, la progression est la même. Chaque ennemi éliminé vous rapportera quelques points d’expérience que vous pourrez ensuite consommer aux terminaux de sauvegarde pour augmenter votre force, votre agilité, votre endurance, votre intelligence ou votre volonté. Evidemment, tous les monstres éliminés en profiteront pour revenir à la vie et si jamais vous mourez, vous devrez aller récupérer vos points sur place.
La gestion des potions de vie (des injecteurs de sang d’immortel) est par contre un peu différente. Vous commencerez avec une seule charge et pour augmenter sa capacité, vous devrez triompher de défis. Dans des arènes fermées, vous affronterez plusieurs vagues d’ennemis de plus en plus puissants. Chaque passage par un terminal de sauvegarde vous permettra alors de remonter à votre nombre de charges maximal. En vous baladant dans le monde, vous trouverez parfois des charges temporaires qui disparaîtront une fois que vous les aurez utilisées ou lorsque vous sauvegarderez.
Vous prendrez d’ailleurs très rapidement l’habitude de faire une petite récolte avant d’aller affronter les boss histoire d’augmenter vos chances de survie. Si les ennemis de base sont déjà assez coriaces, les boss sont carrément infâmes et vous mourrez de nombreuses fois avant d’assimiler parfaitement toutes leurs différentes phases et attaques… et ils ont beaucoup (trop) de points de vie.
Pour varier un peu les plaisirs, vous pourrez obtenir de nouvelles armes, artefacts et pouvoirs magiques au fil de votre progression. Chose sympa, une fois sorti du tutorial, vous pourrez aller à votre guise dans les quatre donjons principaux du jeu. Les chemins ne sont pas bloqués, vous risquez juste d’avoir de mauvaises surprises si vous ne maîtrisez pas bien votre personnage.
C’est par contre dommage que dans les quatre raccourcis dédiés aux pouvoirs / gadgets, deux soient réservés à la magie, même si vous n’avez investi aucun point dedans et que les sorts sont donc inutilisables. Je ne comprends pas vraiment ce choix, d’autant plus qu’on récupère pas mal de choses durant l’aventure et que c’est bête d’être limité à une compétence (le pistolet par exemple) et l’injecteur de points de vie sans pouvoir profiter du reste, surtout que pour en changer il faut passer par un terminal de sauvegarde.
Pour les acharnés, le mode nightmare se débloquera une fois le jeu bouclé. Quand je vois la difficulté de certains combats, je souhaite bien du courage aux acharnés qui s’y essaieront !
Mes premières heures de jeu ont été assez décevantes. Je m’attendais à un titre assez dynamique et je me suis retrouvé avec un héro asthmatique devant se reposer toutes les trois actions. Heureusement, après quelques niveaux gagnés et pas mal d’investissement dans l’endurance, Immortal Planet s’est révélé être bien plus agréable. Le bestiaire est assez varié et on prend vraiment plaisir à esquiver les attaques adverses pour fracasser les ennemis dès qu’ils s’épuisent. L’histoire se révèle petit à petit grâce aux étranges PNJs rencontrés durant l’exploration et les combats de boss sont vraiment réussis (même si un peu trop longs à mon goût). Le level design est parfaitement maîtrisé, avec des raccourcis et chemins alternatifs se révélant à chaque grosse difficulté surmontée, par contre j’aurais vraiment aimé que chaque zone ait une vraie personnalité car tous les lieux se ressemblent et on finit par se lasser de ces décors assez froids. Si vous cherchiez un jeu d’action vous pouvez passer votre chemin, si par contre vous aimez les jeux difficiles avec un gameplay très punitif, vous pouvez lui laisser sa chance, il pourrait vous plaire, par contre attention, comptez de 4 à 6h pour le finir en normal.