Le nouveau jeu de Cliff Bleszinski, entre autres papa des Gears of Wars et désormais grand chef du studio Boss Key, tente de faire la nique à des titres comme Overwatch, Quake Champions et autres FPS compétitifs avec une prétention toute particulière : celle d’être beaucoup plus dynamique que les jeux cités précédemment. Bah tiens !
Michael Bay Splosions !!!
Bourrin, LawBreakers l’est complètement. Dynamique aussi, explosif souvent. Vous jouez l’une des neuf classes disponibles et chacune possède son petit génie de situation prêt à en mettre plein la vue : un lance-roquette et un bouclier à placer où l’on veut, une Gatling et des réacteurs d’avions qui permettent de tracer sur la carte, du snipe et des bons temporels, les combinaisons sont sympathiques et toutes possèdent leur charme. Au niveau des quelques cartes proposées, on a aussi le droit à des zones gravitationnelles qui chamboulent les mouvements et rendent l’action complètement nouvelle.
Du coté des modes de jeu, c’est là aussi bien bourrin : ramasser la balle et mettre des buts dans le camps adverse (façon Capture the Flag), charger une batterie jusqu’à ses 100% avant que l’ennemi ne s’en empare (si c’est le cas, le pourcentage ne baisse pas et cela permet une certaine injustice amusante lors de certaines parties) et d’autres idées bien ficelées sont proposées. Bref, LawBreakers a absolument tout pour plaire à ceux qui aiment quand tout explose, tabasse, ne propose aucun temps mort. A vrai dire, les premières heures de découverte sont assez délicieuses.
La gravité de la situation
Quelque chose choque dès le démarrage du jeu et s’amplifie au fil des parties. On débloque quelque contenu à chaque niveau passé, sous forme de coffres comme c’est tout à fait à la mode de nos jours : des skins, des personnalisations pour les armes, des tags de semelle (qui apparaissent en plein écran quand vous vous faite tuer au corps à corps) et autres petites choses à collectionner sont donc à découvrir ainsi. Mais voilà : la direction artistique du jeu fait qu’on s’en fiche éperdument. Pire encore : le jeu ne semble pas avoir de véritable look, propre à lui, qui le ferait être reconnu parmi la masse de FPS du genre. C’est mécanique, c’est un déferlement de clichés visuels sur toutes les classes proposées quand celles-ci ne copient pas en plus quelques personnages des autres jeux. LawBreakers n’est jamais attachant.
Seules les cartes sortent du lot et possèdent un level-design intéressant mais là encore, on décèle une erreur de débutant, tout du moins de lancement de jeu en ligne : les personnages sont très mal équilibrés et en priorité sur leurs pouvoirs de mouvements. Certaines classes sont totalement oubliées des joueurs car malgré une force brute, elles ne possèdent pas de moyen de déplacement rapide. Hors, la moitié des modes de jeu demandent ce genre de déplacement sous peine de naviguer sur la carte sans vraiment servir à quelque chose. A moins de jouer les tourelles/bouclier/chair à canon de service en restant toujours dans la même zone à protéger. C’est très dur de voir à contrario toujours les mêmes classes jouées autant par les nouveaux venus que ceux étant déjà à plus de trente niveaux en ligne. Clairement, il y a un déséquilibre profond qui se ressent en parties : les joueurs, en plus de ne pas pouvoir s’attacher aux personnages à cause d’une direction artistique ultra quelconque, sont obligés d’en choisir certains pour être surs de servir à quelque chose une fois en jeu. C’est très triste.
Quelques patchs et ça repart ?
Actuellement, LawBreakers va mal. Pas assez de joueurs, un lancement un peu mal placé et des premiers avis un peu durs ont eu raison de lui : rares sont ceux qui se sont laissé tenter par cette proposition bien bourrine et il semblerait malheureusement que seul Blizzard puisse encore en 2017 tenter de gagner de l’argent avec son FPS compétitif sans passer par la case du Free to Play.
LawBreakers ne mériterait pas d’être en Free to Play, il a tous les droits d’être payant d’entrée et là n’est absolument pas le problème. En toute franchise, il n’y a pas vraiment de problème : le jeu a ses ratés, sa direction artistiques est tout à fait décevante, mais rien de véritablement naze ne vient gâcher la fête. LawBreakers n’est même pas « quelconque », puisqu’il propose des moments de baston vraiment intenses et rapides. Non, il est juste sorti au mauvais moment et ses plus grands défauts ressortent rapidement comme étant les (faux) coupables d’un échec prévu. Alors qu’il ne suffirait qu’un peu de confiance et quelques updates bien placées ? C’est tout à fait le genre de jeu qui n’a besoin que d’une chose : que les développeurs fassent confiance à leur création pour qu’elle sache montrer ses qualités au fil du temps. La balle est dans leur camps, espérons qu’ils ne l’exploseront pas d’un coup trop mal placé.
LawBreakers pèche dans sa direction artistique d’une banalité affligeante et manque évidemment d’équilibre entre ses personnages. A côté de cela, il enchaîne les moments bourrins absolument excitants et parvient à proposer des classes de personnage vraiment plaisantes à jouer de bout en bout. Il ne lui faut qu’un peu de temps pour se peaufiner, corriger un peu le tir et tenter de plaire à ses joueurs. Malheureusement, ceux-ci désertent déjà les serveurs… C’est la dure loi de la jungle, parait-il.