Depuis 2015, le Busan Indie Connect rassemble développeurs et développeuses de Corée du Sud et d’ailleurs. Cette année près de 120 jeux ont été présentés. Ces jeux ont dû au préalable être soumis à un jury quelques mois auparavant : cette année le tri a été effectué sur plus de 300 jeux. Une fois accepté, l’équipe est invitée à venir dans la ville de Busan, au sud du pays, pour le festival.
Celui-ci s’est déroulé du 14 au 17 septembre au Busan Cinema Center, lieu réputé qui accueille habituellement le BIFF (Busan International Film Festival). Un tel lieu pourrait paraître démesuré niveau budget, or la ville ainsi que des sponsors apportent leur soutien financier. Preuve en est qu’on pouvait même voir l’emblématique pont de Busan arborer «Cheers for indie game!» avec ses LEDs.
Parlons un peu plus du festival en lui même. Le vendredi est réservé aux conférences, où des acteurs de l’industrie partagent leurs expériences. Il était notamment possible d’y voir Marc Flurry (Thumper), Dave Crooks (Enter The Gungeon) ou encore Ken Wong (Monument Valley).
Durant le weekend, lumière sur les stands : tout le monde est convié à parcourir les allées. Malgré le temps capricieux, beaucoup de personnes sont venues pour découvrir et se divertir. Il faut dire, l’endroit est idéal : Le complexe est juste à côté du plus grand centre commercial du monde. Profanes et amatrices ou amateurs se mêlent ainsi passant de périphériques en périphériques: claviers, surfaces tactiles ou encore de manettes à monture VR.
Les jeux présentés étaient fraîchement sortis ou encore en développement, parmi les stands donc se côtoyaient jeux mobile, VR, PC et consoles. Mine de rien, j’ai été agréablement surpris de voir une scène francophone très représentée. Parmis ces dévoppeurs qui ont jeté l’ancre: Pawarumi, Hyperun, Backslash, TinyClusters…
Je vais vous partager l’histoire de Tiny Clusters — un puzzle game mobile et PC — que j’ai trouvé touchante. Sur PC, les contrôles à la manette sont déroutants, mais une fois les mécaniques en tête cela paraît plus naturel. Le principe est de résoudre chacun des tableaux en déplaçant le personnage sur des plateformes ainsi qu’en échangeant des quarts de niveau… et c’est tout. Mais la progression est intéressante et le jeu se prête bien à une utilisation sur mobile. Ce qui m’a surpris était de voir que le personnage était l’un des assets disponible gratuitement sur le store d’Unity. Le game designer Français, Thibaut Mereu, m’explique alors que tous les assets du jeu sont libres de droit, dont la musique qui est disponible sur Jamendo. L’artiste Japonais, Ichiro Nakagawa, fut très surpris que quelqu’un le contacte depuis la France pour utiliser sa musique dans un jeu. De plus il se demandait comment sa musique pourrait être utilisée mais il fut séduit par le concept de Thibaut Mereu. Et c’est après 3 ans de collaboration que les deux ont enfin pu se rencontrer en Corée à l’occasion du BIC.
Des prix ont été décerné suivant différents critères dont voici respectivement la liste avec les vainqueurs pour chaque catégorie :
- Best Narrative : Agatha Knife
- Best Casual : Cubie Adventure
- Best Booth : Color Rain
- Best Game design : The Gradens Between
- Best Art : Old Man’s Journey
- Best Experiment : Eden Obscura
- Best Multiplayer : Roof Rage
- Best Sound : Rhythm Doctor
- Grand Prix : Yonder : the Cloud Catcher
La liste complète des jeux ayant participé est disponible sur le site officiel du festival.
Il est agréable de voir cette scène indépendante devenir toujours plus importante malgré l’Indiepocalypse. Ce qui n’était pas gagné en Corée du Sud où Nintendo ne vend par exemple pas ses Switch ; les joueuses et joueurs doivent donc se tourner vers l’importation, plus onéreuse, ou vers d’autres plateformes.
De plus la barrière de la langue est un frein : tous les jeux ne sont pas traduits, et lorsqu’ils le sont, les polices d’écriture ne sont pas forcément aussi bien adaptées que pour Overwatch ou encore Shovel Knight.
Les évènements au pays du matin oklm
Cet événement devient de plus en plus un incontournable avec le BitSummit de Kyoto pour les indépendants. La plupart vont d’ailleurs pouvoir enchaîner avec le Tokyo Game Show qui a lieu du 21 au 24 septembre 2017. Pour les autres festivités à la gloire des pixels sur la péninsule :
- Out Of Index (Séoul)
- G-STAR (Busan)
- Seoul Indies (Séoul) (dernier jeudi du mois, équivalent à Pitch My Game)
Merci Beaucoup pour ce petit article 🙂 En revanche, moi, C’est Thibaut Mereu 😀
C’est corrigé 🙂