Malgré des litres et des litres de bière, je n’ai jamais réussi à me prendre une cuite assez violente pour oublier Sonic 4… Histoire de ne rien arranger, un épisode 2 était venu ajouter une couche de foutage de gueule par dessus cette horreur, sensée être le petit frère de Sonic 3, chef d’oeuvre de la Megadrive. Après une telle déception, j’avais enterré tout espoir de revoir un jour mon hérisson bleu préféré revenir dans un opus en 2 dimensions de qualité, puis Sonic Mania est arrivé.
SEGA c’est plus mort que toi.
Avant toute chose, il est assez important de préciser que Sonic Mania n’est pas une création originale de SEGA, mais le travail de fans, au départ, extérieurs à la firme. À force de mauvaises suites, SEGA a su admettre que les fans étaient devenus plus compétents que leurs équipes et a accepté de faire confiance à ces passionnés. Un exemple qui donnera, je l’espère, des idées à d’autres (je ne citerai pas de noms, n’insistez pas).
Sonic Mania démarre comme la plupart des titres éponymes par la Green Hill Zone, et plus précisément par une copie relativement conforme du premier niveau de Sonic The Hedgehog sur Megadrive. Le niveau se déroule assez vite (pour tout fan qui se respecte) et se termine par un ersatz de boss. Une fois celui-ci vaincu vous pourrez enchaîner directement sur l’Acte 2 qui débutera par une tyrolienne… Étrange pour la Green Hill Zone. Un peu plus loin, Sonic se retrouvera immergé sous l’eau (on est toujours dans la Gree Hill Zone), et je ne parle pas des cascades habituelles de ce niveau mais bien d’un bassin d’eau dans lequel Sonic mourra s’il ne respire pas. Le jeu débute ainsi avec une bonne dose de nostalgie, pour qu’une fois bien remis dans le bain il vienne nous surprendre et nous sortir de notre zone de confort avec de la surprise.
Sonic 3 v2.28 rev b
L’introduction de Sonic Mania est une référence directe à son grand frère Sonic 3, et je ne dis pas ça à cause des graphismes tout en pixels. Arrivant accompagné de Tails et son avion, Sonic débarque sur une plage puis un petit bois où il se fera dérober les émeraudes du Chaos juste sous son nez. Si la scène est légèrement différente de l’opus Megadrive, le décor est quant à lui identique à celui de l’Angel Island Zone du début de Sonic 3. Et c’est tout au long du jeu que l’on pourra retrouver des similitudes avec celui-ci, qu’il s’agisse des niveaux bonus avec les sphères bleues à ramasser (oui, le truc qui fait vomir) ou encore des 3 personnage jouables (sans avoir besoin de cartouche spéciale comme à l’époque). On se fera d’ailleurs une joie de retrouver l’échidné dans son design d’origine et non comme le bodybuilder ridicule qu’il était devenu récemment.
Au delà de la simple copie ou de l’hommage, Sonic Mania propose aussi de nouveaux univers totalement originaux ainsi que de nouvelles mécaniques et des boss bien fichus. Le premier acte de chaque monde permet de prendre ses marques et d’assimiler les mécaniques avant que la seconde partie ne vienne chambouler tout cela et bien souvent accélérer le rythme jusqu’au boss. Les nouveaux environnements donnent un petit coup de fraîcheur à la série, tout en s’intégrant parfaitement à l’univers très métallique des premiers opus. Une mention toute spéciale aux 2 actes de la « Press Garden », qui prouvent véritablement que les Sonic en 2D avaient encore quelque chose à offrir si on prenait le risque d’expérimenter (que ce soit au niveau des décors ou des mécaniques).
Il est assez difficile de vous parler de Sonic Mania sans vous gâcher le plaisir de la découverte. À plusieurs reprises dans le jeu on se retrouve à s’étonner de voir le hérisson créer de nouvelles interactions. Chacune d’entre elles intervient assez naturellement et laisse échapper un « ah ouais on peut faire ça ? » qui permet de renouveler l’intérêt du jeu à chaque monde et ne pas faire de lui « juste un autre Sonic en 2D ».
Le boss te mate !
Chaque monde reprend la même structure : un premier acte qui permet de prendre ses marques, se terminant avec un petit boss, puis une second niveau qui va remuer tout ça, avec de la nouveauté, et se conclure par un plus gros boss. Ce qui nous fait un nombre non négligeable de sous-fifres à vaincre. Comme bien souvent, quantité ne rime pas avec qualité et une grande partie des adversaires sont assez décevants. Pour bon nombre d’entre eux on ne comprend pas clairement la manœuvre à suivre pour les vaincre, pour d’autres encore, le procédé est évident mais clairement punitif (ou mal équilibré) et l’on se retrouve à pester devant le jeu sur ce qui aurait du clore le niveau en beauté. Pensez donc à faire des réserves de vies, en collectant des anneaux.
Terminer le jeu restera cependant à la portée de tout le monde, ce qui n’est pas le cas de la véritable fin. Et pour l’obtenir, il faudra bien évidemment récupérer toutes les émeraudes du Chaos avant de vaincre le Dr Robotnik, un classique de la série qui permet de créer plusieurs niveaux de difficulté.
Le retrogaming est à la mode, le succès de la NES Mini et de la Super Nintendo Mini en sont la preuve. Mais plutôt que de se retrancher sur une Megadrive Mini de mauvaise qualité les vrais fans de Sonic pourront ici retrouver tout le plaisir des origines de la série sans le côté vieillot de celle-ci. Une remise au goût du jour, de qualité, qui prouve que ce n’est pas forcément dans les vieux pots qu’on fait la bonne soupe mais que la recette de mamie, avec un peu de sel en plus, est aussi excellente dans cette marmite toute neuve.