Il faut croire que les développeurs japonais refusent de voir mourir la 3DS malgré le fait que la nouvelle mouture de Nintendo pourrait parfaitement la remplacer. Ils sont tellement entêté, qu’ils refusent aussi de laisser mourir leur série de jeu fétiche en fournissant sur chaque génération ou presque, un nouveau volet de leur jeu à succès. C’est parfaitement le cas de Culdcept, qui avec l’épisode Revolt faite les vingt ans de la série.
Magic the gathering
Comme bien trop souvent dans les jeux vidéo, et principalement les jeux de rôle, l’astuce du héros amnésique est utilisé afin de plonger le joueur directement dans un conflit sans avoir à justifier tous les éléments historiques de l’univers. Vous incarnez un jeune homme au moment de son réveil amnésique, guidé par la voix d’une demoiselle, lui montrant comment utiliser ses pouvoirs de cepter, sorte de magicien capable d’invoquer des créatures et des sorts, mais uniquement sur un plateau. Pas de chance pour notre jeune amnésique, il se trouve dans une ville mise en quarantaine par le baron local pour venir à bout de tous les cepters. Heureusement pour lui, la jeune demoiselle qui guide notre héros dans les premières missions qui font offices de tutoriel, n’est autre que la chef des Free Bats, un groupement de cepter qui essaie de s’échapper de la ville. Pour cela, au fil des parties, le joueur récupéra des cartes, symbolisant soit des monstres, soit des sorts, à jouer sur le plateau de jeu. Complètement inspiré d’un certain Magic: The gathering, on trouvera les classiques couleurs de race (rouge, vert, bleu et jaune pour respectivement le feu, la terre, l’eau et l’air), avec des créatures ayant des capacités qui ne se déclenchent que en combat et où, plus la créature est puissante, plus elle coûtera de mana. En plus des créatures, on trouve deux autres types de cartes: les sorts et les armes. Les premières ne peuvent être lancer qu’avant un jet de dé, permettant de booster son personnage (en gagnant du mana, ajoutant un dé à son lancer, se téléporter à des endroits précis, etc…) ou bien pénaliser l’un de ses adversaires (forcer une valeur à son jet de dés, affaiblir une créature, lui voler du mana, etc..). Les armes quant à elles serviront à booster l’attaque et/ou la défense de vos créatures lorsque qu’un combat surgira.
Monopoly
Si la progression du jeu se fait belle et bien grâce au carte qui constitue notre deck, Culdcept Revolt n’en reste avant tout un jeu de plateau, qui vient quelque peu gâcher la crédibilité de l’histoire qu’on nous raconte. Imaginer arriver dans un Dark Soul devant un boss de trois mètre, et plutôt que de régler le combat à coup de hache, vous sortez un Monopoly? Ridicule. Ici c’est la même chose, l’enrobage de la partie jeu de plateau est tellement pauvre, qu’on a du mal à imaginer un combat contre un chasseur de prime devant une porte de la sortie de ville crédible. Une fois cette aspect digéré, il reste un jeu de plateau au règle très solide. Afin de gagner un combat, il faut être le premier à atteindre les huit mille points de magie et passer par une case château (l’équivalent de la case départ du Monopoly). Pour arriver à ce chiffre magique, vous allez devoir prendre possession des cases du plateau, les améliorer et faire payer vos adversaires lorsqu’ils tombent sur l’une des cases vous appartenant. Ainsi on trouve deux compteurs magiques: celui de votre magie disponible pour utiliser vos cartes et payer lorsque vous tombez sur une case adversaire, et une seconde, celle qui doit atteindre les huit milles, qui représente votre capital, c’est à dire la somme de votre magie disponible auquel on addition la valeur des possession présente sur le plateau. Tout comme le Monopoly, on trouve des cases à acheter, pourtant l’une des cartes couleurs des éléments que l’on trouve sur les créatures (ainsi une créature posé sur une case de sa couleur aura un bonus de vie lors des affrontements), des cases événements, permettant de lancer des sorts prédéfinis et évidemment la “case départ” au nombre de deux ou trois par plateau, permettant de récupérer de la magie, en fonction de nos possessions sur le plateau.
Une fois une case acquise, en invoquant une créature sur cette dernière, elle pourra être modifiée, soit en changeant sa couleur (plus on a de terrain d’une même couleur, plus les bonus sont grands), soit monter le level de ce dernier, afin de faire payer plus cher l’adversaire qui aura le malheur de tomber dessus. Contrairement au Monopoly, où aucune défense n’est possible lorsque l’on tombe sur une case adverse, ici il sera donné le choix au joueur de payer ou bien d’engager un combat pour tenter capturer le terrain et ainsi, en plus de ne pas avoir à payer pour le droit de stationnement, faire baisser le capital magie de son adversaire. Evidemment, en cas de perte du combat, les pertes de magie seront bien plus importantes. Afin d’aider le joueur à faire son choix, des indications sont affichées sur chaque créature afin de savoir si elles sont plus ou moins puissante par rapport à la créature que l’on s’apprête à affronter. Autre particularité du jeu, tout se fait à carte dévoilée, ainsi il est possible à tout moment de connaitre la main de de vos adversaires, d’autant plus utile lorsque l’on découvre le jeu qui comporte plusieurs centaines de cartes… et qui permettra à l’IA de tricher de manière très sale, au point soit de vous laisser gagner de manière bien honteuse, soit de se liguer contre vous lorsque vous combattez plusieurs adversaires. Ce dernier point est sûrement le point noir du jeu. Lorsque vous affrontez deux cepters, le temps de chaque partie devient affreusement long, étant donné que vous ne jouez qu’un tiers du temps, le reste étant à observer les tours de vos adversaires, où vous devez valider la pose de leur propre carte.
Avant de s’engager dans Culdcept Revolt, il faut bien avoir conscience que ce dernier est avant tout un jeu de plateau où le hasard a une grande place (lié au lancer de dé pour se déplacer sur le plateau), appuyé par un jeu de carte où il faudra maîtriser les centaines de cartes pour s’assurer un minimum de contrôle des parties. S’il est en effet possible de venir contrer quelque peu la chance, il faudra avoir une parfaite maîtrise du plateau pour espérer venir à bout de vos (tricheurs) adversaires.