Basé sur le film éponyme et donc encore davantage un jeu de commande que les habituels jeux estampillés LEGO de TT Games, ce LEGO Ninjago avait tout pour paraître quelconque. Raté ! En vrai, il est blindé de petites originalités qu’on va vite avoir hâte de retrouver dans les prochaines productions.
Toute petite révolution minuscule
Je ne vais pas vous faire l’affront de vous résumer ce qu’est un jeu LEGO et au pire, nous avons pas mal de critiques de cette gamme de disponibles pour vous, si jamais vous êtes une nouvelle ou un nouveau venu.e. LEGO Ninjago ne devait être qu’un produit marketing de plus, amusant sans aucun doute et basé sur le film du même nom : au final, il est vraiment davantage que cela pour ceux ayant déjà touché à un jeu LEGO. Il se propose quelques toutes petites révolutions qui vont dans le bon sens.
Rappelons toutefois que LEGO, c’est la même formule pendant des années jusqu’à l’arrivée de LEGO Batman 2, ou le concept de monde libre fut instauré. Ensuite, les révolutions se font beaucoup moins souvent : graphiquement meilleur pour LEGO Seigneur des Anneaux et LEGO Marvel, le jeu ne bougera réellement ses pions que lors de la sortie de LEGO Star Wars : Le Reveil de la Force et ses nombreux ajouts (les phases en vaisseau, particulièrement). LEGO Ninjago et de ces rares titres qui peuvent se la ramener en mode « je viens vous proposer du neuf, vous n’allez pas en croire vos briques ».
On suit donc l’épopée des Ninjas défendant la ville de Ninjago contre l’infâme Garmadon… Qui n’est autre que le papa de Lloyd, le ninja vert, leader du groupe des « gentils » et héros principal de la franchise. Le film va alors s’orienter vers une quête Père-Fils particulièrement bien écrite et amusante, que le jeu va reprendre surtout pour ses gags. On a le droit alors à un mélange de cinématiques du films (que l’ont ne peut pas passer, par ailleurs) et de scènes uniques crées avec le moteur du jeu. L’occasion de quelques blagues supplémentaires.
Quelques idées qui cassent des briques
On a donc toujours le droit à une succession de niveaux linéaires et blindés de secrets, regroupés dans un vaste monde composé de plusieurs zones libres à charger. Ce n’est donc pas un seul géant monde libre qui est proposé, mais plusieurs petits. Une école déjà vue dans Star Wars 7 mais aussi Lego Batman 3 pour ne citer que ces deux-là. La grosse nouveauté principale, c’est la jauge de briques à récolter : auparavant, il fallait récolter un certain nombre de briques dans chaque niveau pour obtenir une jauge à 100% et obtenir une brique jaune. Désormais, cette jauge est unique, partagée dans tout le jeu et décide de votre niveau de constructeur : chaque niveau vous offre une brique supplémentaire. Cela est beaucoup plus moderne, fluide et amusant. Chaque brique que vous récoltez en frappant tout ce qui bouge s’ajoute à ce total et à votre niveau de progression.
Autre chamboulement : les combats. Il est désormais possible, Ninja oblige, de contrer, esquiver et surtout comboter les ennemis pour leur faire un maximum de dégâts. L’effet est saisissant dans ce jeu puisqu’il reprend les folies d’un Tigre & Dragon avec de la succession de coups dans les airs et autres figures qui ne s’embêtent pas avec les lois de la physique. Seconde bonne découverte, donc.
En termes de progression désormais, le scénario principal vous offrira la possibilité de déverrouiller des aptitudes pour améliorer votre expérience de jeu : combos plus rapides et forts, amélioration des pouvoirs et autres bonus seront donc à débloquer uniquement dans le mode Histoire et cela lui redonne beaucoup d’intérêt (en plus d’être moins frustrant via la jauge de brique nouvelle expliquée ci-dessus). On retrouve néanmoins quelques belles idées aussi dans un monde Libre riche en activités nouvelles… Les dojos par exemple vous proposent de vous battre seul ou à deux contre des vagues d’ennemis puis un grand méchant connu des spectateurs de la série Ninjago. C’est ainsi qu’on déverrouillera les personnages les plus improbables.
Enfin les briques rouges, ces briques rares et uniques qui vous amènent des bonus soit amusants (grosses têtes, sons rigolos…) ou intéressants pour la progression à 100% (multiplicateurs de briques, invincibilité…) sont désormais à valider directement dans le menu du personnage après les avoir trouvées. C’est plus pratique et rapide.
Des chargements interminables
Malheureusement, comme de bonnes nouvelles n’arrivent jamais sans quelques mauvaise, LEGO Ninjago est atteint d’un syndrome assez triste du chargement beaucoup trop long et fréquent. Charger un niveau, changer de monde libre, se rendre dans un Dojo, tout cela est d’une lenteur incroyable. Les chargements sont longs, très longs (joués ici sur une PlayStation 4 Slim) et décourageants parfois, ce qui est fortement dommage vu que le jeu est de qualité. Surtout pour un titre développé très rapidement pour coller à la sortie du film.
Quelques originalités pour la série de jeux LEGO, une bonne adaptation pour les fans de l’univers, LEGO Ninjago est un jeu très correct et blindé de surprises qui parleront beaucoup aux enfants et se montrera beaucoup plus riche en contenu que prévu. Les nouveautés sont vraiment bienvenues, même si elles semblent entraîner des chargements très longs et ennuyants. Néanmoins, on en s’attendait pas à un si bon titre pour la sortie du film. Une bonne surprise !