Till the dawn, waiting

Développé par underDOGS Gaming Private Limited, Till the dawn, waiting est un jeu narratif dramatique, qui propose au joueur d’incarner un chien abandonné par son maître au milieu de nulle part…


Une histoire d’abandon et d’espoir

Le jeu se base sur le constat d’un fait réel : lors de l’été 2017, alors que l’ouragan Irma menaçait les terres, de nombreux animaux domestiques ont été tout simplement abandonnés, bien souvent encore attachés à leur laisse, incapables de s’échapper. C’est le cas de Barney : son maître a fixé sa laisse à un poteau, au beau milieu du désert, et est parti. Pour où, pour combien de temps ? Reviendra-t-il seulement ?



Till the dawn, waiting est essentiellement statique : Barney reste attaché à son poteau, et dialogue avec quelques animaux libres qui viennent le taquiner ; en particulier un vautour, qui met à l’épreuve sa loyauté envers son maître, tout en attendant patiemment qu’il devienne son dîner. L’écriture est un peu larmoyante, mais il faut reconnaître qu’elle se montre touchante par moments : la confiance, la loyauté du chien pour un maître que le joueur sait parti pour toujours a de quoi émouvoir. Au fur et à mesure que le jeu avance, le temps passé s’affiche ponctuellement : quelques heures passées, puis des jours. Barney maigrit peu à peu, et cet élément, presque unique changement visuel dans un décor fixe, s’impose comme le symbole d’un espoir qui devrait naturellement diminuer, mais demeure entretenu. Jusqu’au bout ?


Gameplay éculé et idée douteuse

L’essentiel du jeu utilise la technique narrative popularisée par Telltale Games (The Walking Dead, Tales from the Borderlands, etc…) : il s’agit de choisir des options de dialogue pour petit à petit forger une personnalité au protagoniste. Le système permet d’obtenir une bonne immersion et une identification poussée, puisque le joueur se retrouve naturellement enclin à faire des choix cohérents entre eux et en accord avec sa vision de l’histoire (ou au moins sa vision du run ; puisqu’il y a des fins alternatives selon les choix effectués, plusieurs attitudes peuvent être prises d’un run à l’autre). Il faut cependant noter que les choix sont plus limités que dans un Telltale : ici, il n’y a jamais plus de deux options possibles à un embranchement de dialogue donné. Il faut dire qu’il n’est pas question d’aventure au long cours ou de construction du personnage sur la longueur : le jeu dure une grosse demie heure, et relève avant tout de l’expérience d’un événement précis, cet abandon d’un être vivant sensible.



Ces phases de dialogues sont parfois entrecoupées par des séquences au gameplay différent, censées représenter à la fois des souvenirs et une sorte de questionnement interne de Barney, d’introspection. Mais la forme que prennent ces séquences n’a rien de convaincante : le joueur se retrouve alors dans une sorte de labyrinthe minimaliste, en vue subjective et aux couleurs floues, probablement afin de simuler la vision d’un chien. Le résultat est à la fois laid et inintéressant, et la tentative de représentation des errements psychiques de Barney échoue. Dommage.


Till the dawn, waiting se présente en quelque sorte comme un exercice de style reprenant la technique narrative bien rodée des jeux Telltale (quoiqu’en se montrant bien plus léger) pour aborder un sujet original et bienvenu. Malheureusement, entre une expérience très courte et des phases de gameplay douteuses, auxquelles s’ajoute une écriture pas inefficace mais pas entièrement convaincante non plus, le jeu de underDOGS Gaming Private Limited peine à s’imposer. On ne s’y ennuie pas, mais il sera vite oublié.

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