On ne compte plus les jeux nés en game jam et aboutis par la suite en une version commerciale. Ayant participé à la “Adventure Timed Game Jam” il y a de ça plusieurs années, les quatre co-créateurs Kitty Calis (Guerilla Games, RageSquid), Jan Willem Nijman (Vlambeer), Jukio Kallio (Vlambeer) et Dominik Johan ont décidé de nous proposer aujourd’hui leur lettre d’amour à The Legend of Zelda: Link’s Awakening.
Une minute avec toi et tout s’effondre
Dans la grande guerre du meilleur Zelda, Link’s Awakening a clairement sa place étant surement le plus bienveillant de tous, aussi bien par ce qu’il raconte que par son ambiance. Tout comme dans ce dernier, votre petit bonhomme de Minit, mix entre un canard et … euh… un truc (clairement, on peut décerner le prix du “héros qui ressemble à rien” 2018 à ce dernier) se réveille dans sa maison. En se promenant sur la plage, il trouve une épée maudite, hélas pour lui et heureusement pour nous sachant que le cœur du gameplay réside dans cette malédiction. Cette dernière provoque des journées d’une seule minute pour notre jeune héros.
Une fois la journée passée, notre héros meurt et ressuscite dans son lit pour une nouvelle minute. Avec pas loin de deux cent écrans (ne comptez pas en traverser plus d’une quinzaine par minute), vous comprenez bien qu’il vous faudra plusieurs sessions de minutes pour découvrir l’île de notre canard moche préféré, mais surtout pour se défaire de cette malédiction. Heureusement, tout objet que vous récupérez reste en votre possession. Jamais contraignante, cette minute vous laissera largement le temps d’accomplir vos objectifs, une fois la phase découverte de l’île réalisée. D’autant plus que, si au début vous démarrez dans votre cabane, rapidement vous trouverez de nouveau logements et raccourcis, vous permettant de vous baladez sans stress pour trouver le prochain objet qui permettra de pour poursuivre votre aventure. Pour plus de challenge, il faudra passer par le mode “new game +” qui ôte vingt secondes au chronomètre pour un peu plus de pression dans la réalisation de nos actions.
Action Class
Au final, Minit est un jeu assez basique si l’on lui retire sa mécanique temporelle, mais il est bien plus intéressant dans ce qu’il raconte. Si le jeu commence en étant bienveillant, demandant jusqu’à réaliser des actions complètement inutiles juste pour le plaisir d’aider un PNJ un peu triste, les actions permettent au fur et a mesure de donner vie à une petite parcelle virtuelle, où il est bon de rappeler que parfois, toute action ne mérite pas de récompense autre que que le plaisir procuré à la réaliser. Et puis, lorsqu’on arrive dans les zones du dernier tiers du jeu, tout change une fois que l’on entre dans les mines où les mineurs sont en grève. Menée par un contremaître qui ne jure que par la productivité, quelque soit la qualité du produit, en l’occurrence des épées comme celles que vous avez ramassé pour votre plus grand malheur. Il en résulte une usine ainsi qu’un service après-vente qui fonctionnent au ralenti, avec une magnifique file d’attente pour les réclamations (<3). Une belle petite critique (légère pour ne pas gâcher tout le “feel good” mise en place) bienvenue et qui colle parfaitement à l’univers qui nous est proposé.
Si Minit reste très classique dans ses mécaniques et sa progression, le petit gimmick de gameplay s’avère au final quasi anecdotique tellement le jeu est parfaitement calibré pour être capable de réaliser suffisamment d’actions en une minute et ne jamais rendre frustrant l’exploration et la progression. Bienveillant par ce qu’il raconte, aidé d’une bande sonore de haut vol, on y prend plaisir à mourir encore et encore. Il faudra toutefois passer par la case new game + pour avoir un peu plus de challenge et mettre à profit la mécanique principale du jeu.
J’aurai dit qu’il ressemble à un Tamagotchi : http://media3.popsugar-assets.com/files/2013/03/13/4/192/1922507/03bceceac28b09b1_tamagotchi-ios-app.xxxlarge/i/Tamagotchi-iPhone-App.jpg
Non?
Ahaha, mais carrément en fait !