Après un hiatus d’un an, le Stunfest a remis sa parure de lumière et a envahi encore une fois le Liberté de Rennes pour un week-end sous le signe du jeu vidéo sous toutes ses formes, de la bagarre, de la musique, de la réflexion et de la galette saucisse.
Ils reviennent, ils sont pas contents et en plus ils sont radioactifs
Et pour ce retour, les organisateurs avaient vu les choses en grand, car si le Liberté était complètement exploité jusque dans les moindres recoins, le festival empiétait aussi grandement sur l’esplanade Charles de Gaulle, offrant aux visiteurs une petite place où se mêlaient buvettes, foodtrucks, jeux musicaux, stands conceptuels (comme M. Ffviman qui offrait aux visiteurs l’opportunité de pucer leur vieille Super Nintendo) et jeux musicaux, ainsi que des jeux qui avaient besoin de place pour s’exprimer (bornes VR et bornes de jeux de course encombrants dont Star Wars Racer) ou d’un endroit plus fermé et cozy (comme Line Wobbler qui n’est jouable que dans l’obscurité). Entre ces chapiteaux et igloos se déployait une place où ont spontanément poussé des transats, les visiteurs voulant se relaxer au soleil après la tension régnant dans la zone des tournois.
Parce que le Stunfest c’est d’abord et surtout le festoche de la bagarre et les jeux permettant aux différents compétiteurs de s’affronter étaient légion : Super Smash Wii U, Street Fighter IIX, Tekken 7, et les cadors du moment : Street Fighter V et Dragon Ball Fighters Z. Le tout commenté par une équipe de choc. Dans les curiosités il est à noter que le tournoi de Windjammers a remporté un énorme succès avec 64 participants, dépassant le nombre d’inscrits pour Marvel Vs Capcom Infinite et Guilty Gear Xrd réunis. Les finalistes ont offert des finales de toute beauté et cassant un peu le sérieux de tous les autres matchs. Une respiration bienvenue, merci à Keikun pour sa sympathie !
Pour autant les matches très compétitifs ont offert un spectacle de toute beauté dont une finale de Street Fighter V absolument historique bien que gâchée par le manque de professionnalisme des équipes de com de Capcom qui se sont imposées à l’organisation et ont retardé et fait durer ces finales plus que de raison (coupant de plus la possibilité de voir les finales de Tekken 7 sur le grand écran, un véritable affront pour les fans du jeu de combat de Namco). Heureusement, la bonhommie des festivaliers a fait front devant l’adversité et l’ambiance était malgré tout plaisante, grâce aux chauffeurs de salle et commentateurs avec l’incontournable Ken Bogard en tête qui, bien que liés par les équipes de Capcom faisaient leur possible pour meubler dans la bonne humeur.
Dans les loupés marketing, une présentation un peu longuette de Final Fantasy Dissidia NT était proposée sur la grande scène avec des goodies distribuées mais malgré un setup impressionnant (7 PS4 en réseau) et fonctionnant parfaitement, le jeu restait tout à fait obscur pour la plupart des spectateurs.
Indirait qu’il y a des jeux par ici.
Sinon les rendez-vous habituels étaient de retour, avec les incontournables développeurs indépendants emmenés par le Indie Collective et qui avaient cette fois-ci beaucoup plus d’espace pour présenter leurs nombreux (et souvent très ingénieux) jeux. Le village des indés était scindé en deux parties. Au rez de chaussée on trouvait les jeux de studios. Des bornes et stands permettaient de s’essayer à Dead Cells, Double Kick Heroes, Save Me Mr Tako, et bien d’autres jeux dont faire la liste serait une gageure (d’autant qu’on la trouve facilement en ligne ici et vu la longueur du machin ça vous donne une idée ). A l’étage étaient proposés des prototypes et les jeux en compétition, avec toujours suffisamment d’espace pour circuler, papoter avec les développeurs et s’émerveiller devant la créativité de certains. Le festival a récompensé les jeux indés les plus prometteurs dont Orphan Age, un jeu où on doit gérer des orphelins après la chute de la civilisation, un background intéressant, des mécaniques très bien employées, un jeu à surveiller.
Côté rétro gaming, l’association Simm’s Club proposait une exposition interactive avec des machines très rares (kits de dev Playstation, Multimega et tout un tas d’autres consoles exotiques et conceptuelles…). Une multitude bornes étaient à disposition un peu partout pour s’essayer à des shoots, et quelques jeux emblématiques (mais qui accusent un peu le poids des années).
Les amateurs de speedruns pouvaient aussi assouvir leurs envies avec un programme chargé, dont l’Ultime Decathlon, qui a vu s’affronter pendant les trois jours du festival quatre équipes de speedrunners, dans des courses effrénées sur des jeux très variés. La salle de concert de l’Etage proposait aussi des parcours rapides de jeux, dans un format plus classique mais toujours bienvenu. On a pu ainsi voir des runs d’Half-Life Opposing Force ou Soleil, des jeux pas forcément vus et revus, le tout proposé par la Team Superplay Live. Wasshoi proposait des superplay de shooting games, avec des performances impressionnantes notamment sur le jeu réputé le plus difficile de Cave : Dodonpachi Daioujou White Label. La Boulangerie proposait des « ateliers speedrun » où les stratégies de parcours rapide étaient décortiquées pour le plaisir des amateurs ou des apprentis coureurs.
La salle de concert accueillait enfin le vendredi une installation musicale où Dingodrôle speedrunnait Hotline Miami 2 puis Hotline Miami premier du nom mais l’installation sonore de la salle de concert était mise à contribution afin que les splendides musiques du jeu accompagnent les spectateurs dans la « Zone » avec le joueur (effet assez saisissant, surtout après quelques bières). Le samedi, des concerts de Look Mum No Computer, The Algorithm, Jankenpopp et The Other Days étaient proposés dans des styles éclectiques et franchement barrés, disons-le tout net, de quoi ravir les mélomanes ouverts sur les expérimentations acoustiques .
Une édition qui avait vu grand, avec aussi des ateliers un peu partout en ville: retro gaming en maison de quartier, initiations au Chiptune à la maison internationale, mais aussi les conférences dont les sujets variés (voir ici ) et l’expertise des animateurs et intervenants pouvaient ravir les curieux qui avaient traversé la place pour se rendre à la maison des associations où elles se déroulaient.
Difficile de tout voir ce week-end, un tel festival fait qu’on ne sait plus trop où donner de la tête ! Vivement le prochain ! Merci à toute l’équipe, merci l’association 3 Hits Combo, aux organisateurs, et surtout aux bénévoles sans qui rien ne tournerait, de nous proposer un des festivals les plus feelgood de France.