Édité par Team 17, Yoku’s Island Express est le premier jeu du studio Villa Gorilla. Plutôt que de développer une copie d’un titre à la mode, les Suédois ont pris un gros risque en mixant deux genres qui n’ont a priori pas grand chose à voir l’un avec l’autre : le flipper et l’exploration. Être original c’est bien, mais est-ce que ça fonctionne ?
Bonjour, je suis le nouveau facteur
Nous dirigeons Yoku, un petit bousier rouge venant tout juste de débarquer dans l’archipel de Makumana pour y devenir le nouveau facteur.
Graphiquement c’est tout simplement magnifique. Les environnements sont très colorés et la réalisation fait penser à Ori and the Blind Forest. La bande-son est également excellente et l’ensemble donne l’impression de jouer dans l’univers de Lilo & Stitch ou Vaiana.
Les PNJs rencontrés sont heureux de nous voir et à moins d’être sévèrement déprimé, difficile de ne pas avoir un sourire béat en permanence en jouant à Yoku’s Island Express tellement le jeu rayonne de bonnes intentions.
Les contrôles du personnage sont assez particuliers. Yoku peut se déplacer classiquement à pied via le stick analogique gauche, mais la plupart du temps vous profiterez des bumpers et autres rampes répartis à travers toute l’île pour le propulser à toute allure telle une boule de flipper. Si vous n’avez pas trop l’habitude de la discipline il vous faudra probablement un petit temps d’adaptation pour viser avec précision mais gardez à l’esprit que vous avez toujours la possibilité de bouger Yoku et donc d’accélérer ou de ralentir la bille, pratique pour la faire par exemple passer du flipper gauche au flipper droit.
Le level design est impressionnant d’ingéniosité, les créateurs ont vraiment fait fort. La carte fourmille de raccourcis à débloquer au fur et à mesure de votre progression. J’avais un peu peur que ce type de déplacement devienne rapidement pénible mais finalement pas du tout. On s’approprie l’île au fil des heures et on finit par s’y mouvoir sans aucun souci. Même s’il n’y a pas de téléporteur, des lignes de transport seront à réactiver pour accélérer la transition entre les différents biomes.
Initialement venu pour distribuer le courrier, Yoku se transformera finalement en héros pour sauver Makuna, la divinité protectrice de l’île qui se meurt peu à peu. Il devra voyager à travers l’archipel entier pour convaincre les 3 chefs d’unir leurs forces et la guérir.
C’est décidé, je m’installe ici
Comme dans un metroid, vous récupérerez tout un tas de pouvoirs au fil de votre aventure pour débloquer l’accès à de nouvelles zones (sifflet pour réveiller les autochtones, grappin pour se propulser encore plus loin, possibilité de nager…). La progression est parfaitement maîtrisée et c’est un vrai régal de retraverser les anciennes zones pour y dénicher tous les secrets. Si vous êtes du genre collectionneur, vous serez d’ailleurs servi car le jeu regorge de zones secrètes et missions annexes.
Les environnements sont assez variés et chose surprenante, les développeurs ont réussi à inclure des combats de boss. Dans ces moments-là, vous aurez, telle une table classique de flipper, une suite d’actions à effectuer pour attaquer le monstre (passer dans la rampe de gauche pour récupérer une limace explosive puis faire tourner un spinner pour qu’il ouvre la bouche et y envoyer la boule, etc.).
Les autres zones ne sont pas en reste avec par exemple un passage où vous devrez gérer au mieux une multiball pour empêcher un volcan d’entrer en éruption. Vous aurez également parfois de petits puzzles à résoudre, mais rassurez-vous, ce ne sera jamais bien compliqué. Une bonne observation des alentours suffira à trouver la solution.
J’ai plein d’autres passages à citer mais je préfère vous en dire le moins possible pour vous laisser le plaisir de la découverte, surtout que la fin arrivera presque trop vite, comptez 4 à 5h pour terminer l’histoire en ligne droite, 2 ou 3 de plus si vous souhaitez récupérer l’ensemble des oisillons et autres bonus.
J’ai beau être fan de flipper, j’avais vraiment peur que les déplacements sur l’île soient très rapidement pénibles. Au lieu de ça, non seulement j’ai pris énormément de plaisir à découvrir Makumana grâce à un level design aux petits oignons, mais en plus le jeu dans sa globalité rend heureux. J’ai passé 5h avec un sourire béat, à profiter de la beauté des paysages et de la bande-son. Les zones traversées sont variées, les tables sans cesse renouvelées et les développeurs ont réussi à ajouter de nombreuses mécaniques pour diversifier au maximum la progression du joueur. Si on ajoute à ça les secrets et quêtes annexes pour continuer de jouer une fois l’aventure principale terminée, c’est du tout bon. Les Suédois de Villa Gorilla frappent un grand coup avec un premier jeu novateur. Franchement, qui aurait osé mixer flipper et exploration ? Ne passez pas à côté cette année !