La meilleure définition possible de The Gardens Between est surement : cinématique jouable. En effet, le jeu ne nous donne pas la main directement sur le duo de personnage, que nous appellerons Jean-Robert et Alfred, qui nous accompagneront tout au long du voyage. Les principales actions seront d’avancer (le mode « lecture » d’une vidéo), où nos adolescents prendront le chemin que les développeurs ont décidé, ou bien rembobiner en vitesse x1, afin que ces deniers reviennent sur leur pas. Pour atteindre le bout de chaque île, nous pourront toutefois jouer sur la temporalité de certains éléments.
Là où Jean-Robert, le sportif de notre duo, aura une lanterne, qui permet de capturer ou de libérer une sphère lumineuse servant à dissiper un brouillard bloquant l’accès à un chemin ou à activer un pont de lumière, Alfred sera l’intello capable de gérer certains mécanismes pour faire écouler le temps de certains objets là où tout le reste de l’île restera figée, comme par exemple la chute d’un squelette de dinosaure, dont un os pourra servir de pont. En dehors de quelques fulgurances de game design (où il faudra jouer avec des gouttes d’eau ou les éclairs d’un orage) il faut avouer que l’on reste un peu sur sa faim avec un manque cruel de renouvellement dans les puzzles, même s’il faut aussi avouer que l’on reste surpris par le level design de chacune des îles qui arrive a parfaitement intégrer la mécanique de « cinématique » du jeu.
On retrouve le même sentiment quant à la narration du jeu. On revit des souvenirs de nos deux comparses, de leurs aventures (construction d’une cabane, soirée jeu vidéo, visite de musée, etc..), où chaque île représente un souvenir ou du moins, ce qu’il en reste. Souvent dans un état piteux, d’abandon, le jeu nous montre ce qu’il nous reste des moments marquants de notre vie : des images, des situations, complètement déformées par les années qui passent, mais auxquelles on s’accroche pour se souvenir de qui l’on est et d’où on vient.
Même si la réflexion qu’apporte le jeu, par sa construction et son déroulement est intéressante, et de ce fait mérite qu’on le termine, l’histoire en elle-même n’a rien de transcendant. Chaque île fait face à un souvenir du quotidien, complètement banal, dans la vie d’un jeune adolescent. The Gardens Between ne dure que deux heures, a une très bonne idée de gameplay avec une interprétation très chouette mais n’arrive hélas jamais à décoller et émerveiller tout le long de cette courte aventure.
Crim