My Memory of Us

L’histoire est d’une importance capitale pour deux choses : avoir conscience de la situation dans laquelle nous sommes et ce qui l’en a coûté pour en arriver là, mais aussi connaitre les erreurs que notre civilisation a faite, pour ne pas les commettre de nouveau. C’est sur deuxième point que les polonais de Juggler Games se sont appuyés pour leur premier jeu : rappeler la situation dans laquelle s’est retrouvé le peuple polonais (et non la nation polonaise) lors de la seconde guerre mondiale, avec notamment la situation de Varsovie, vraie mise en quarantaine pendant plusieurs années, sans évidemment oublier l’holocauste et les camps de concentration pour exterminer les juifs. Tout cela est raconté du point de vue de deux enfants (un garçon et une fille) allant des instants avant le début de la guerre jusqu’à la fin de celle-ci.

Si le jeu démarre en noir est blanc, avec une direction artistique à tomber par terre, rapidement une couleur viendra s’y greffer : le rouge. Cette même couleur qui représente le mal : d’un côté, l’ennemi, qui aura des pointes de rouge sur leur uniforme ainsi que dans leur yeux, d’un autre côté, les personnes juives, considérées comme le mal de ce monde par l’envahisseur nazis. Sauf qu’ici comme tout est vu de yeux d’enfants, on se trouve avec des nazis remplacés par des robots, où les juifs sont aspergés de peinture rouge pour désigner leur différence. Evidemment, l’un de nos deux personnages, la fille, se retrouvera coloré.

Là où la vision enfantine marche parfaitement c’est sur l’innocence du regard d’un enfant, parfaitement retranscrit dans le jeu, où le petit garçon se moque de la couleur et en viendra même à s’arroser de peinture rouge pour être comme sa copine. Malgré les situations plutôt dures que présente le jeu, il en ressort à chaque fois des petites pitreries de nos deux garnements qui nous ferons sourire, du fait de leur insouciance de la situation. Présenté comme un point and click très simpliste (en plus de tout plein de mini-jeux, plus ou moins réussis) et un peu pataud (le déplacement est parfois un calvaire lent), en plus des objets nécessaires à l’évolution de l’aventure vous trouverez des timbres, qui relateront très rapidement les faits d’armes de certaines personnes pendant la guerre. Là où le jeu n’arrive pas forcement à convaincre et justement sur cette appel à la mémoire : jamais l’ennemi ne sera évoqué par son nom et surtout, les timbres que l’on collectionne ne sont accessibles qu’en dehors du jeu et ne sont pas directement intégrés dans l’aventure elle même. Au final, nous sommes face à jeu magnifique avec un beau propos, hélas raconté de manière un peu maladroite.

Crim

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