Comme son nom l’indique Nimbatus : The Space Drone Constructor permet de construire des drones spatiaux pour les tester ensuite durant diverses missions. On lance Nimbatus, on choisit une planète. Un petit descriptif nous indique une mission parmi celles pouvant être générées par le jeu. Ce sont des missions de collecte ou de destruction d’un ou plusieurs objectifs plus ou moins bien protégés. On sélectionne donc une mission et on nous demande de fabriquer notre premier drone.
Nous ne le savons pas encore, mais c’est ici que nous entrons dans la caverne aux merveilles et que la magie opère. Mais pour le moment, devant notre mine blasée, plusieurs sections se déploient. Dans chaque section, plusieurs éléments de construction. Il y a les objets d’attaque, ceux de défense, les objets pour structurer notre vaisseau et protéger noyau, les moteurs, les batteries, les réservoirs etc.
Au début sans trop d’assurance, on choisit quelques éléments selon nos envies, selon ce qu’on comprend. On crée une petite plate-forme, et puis un moteur auquel on assigne une touche pour pouvoir le contrôler, quelques lasers qu’on active au clic de la souris. On se souvient qu’on est censé détruire un nid d’abeilles robotiques intergalactiques, alors on en rajoute encore quelques uns.
On lance alors notre première mission… Et on se fait lamentablement détruire en quelques secondes. À peine avons nous eu le temps de nous rendre compte qu’on a oublié la batterie pour alimenter les armes et tout juste le temps de manœuvrer notre brique à l’unique réacteur, qu’elle est déjà détruite en petits morceaux.
Retour à l’éditeur. Notre première action : rajouter plus de lasers. Plus de moteurs aussi. Et puis on rajoute des éléments de défenses, des structures supplémentaires pour encaisser les chocs. Et encore un peu plus de lasers, pour être sûr. On ajoute plus de batteries pour avoir assez d’énergie. Et plus de carburant aussi.
On relance notre partie… On nous attaque mais cette fois on résiste un peu mieux, la structure tient le coup ! Mais le poids du vaisseau le fait chuter irrémédiablement vers la planète. On tire sur tout ce qui bouge mais nous sommes trop lent, nous allons rapidement toucher le sol. L’atterrissage se fait sans heurts, mais en positionnant les réacteurs nous n’avions pas pensé à ça. Nous somme bloqués, et bientôt détruit.
Retour à l’éditeur. Changement de plan. Il nous faut une structure plus légère. Avec des armures à des points stratégiques. On vire la moitié des carburants. On évalue ce dont on a besoin. Ces batteries aussi c’est du surplus inutile. On déplace certains réacteurs tout autour du vaisseau. On rajoute de nouvelles parties : des charnières sur nos armes pour pouvoir orienter les tirs, quelques ressorts sur la structure pour encore mieux encaisser les coups. On ajoute des lasers givrants à nos armes… juste au cas où.
Et c’est à ce moment que Nimbatus prend toute son ampleur. C’est à ce moment précis que le jeu nous happe. Essai, erreur, réponse créative et enfin la réussite.
Et plus on passe de temps à fabriquer des vaisseaux, plus on test les différentes pièces, plus on se rend compte de la profondeur de cet éditeur. Et pourtant, sans complexité inutile.
Régulièrement les missions nous amènent à la surface d’une planète, qui nous attire inexorablement vers elle à cause de notre masse. S’il est simple de lancer les réacteurs, quand on est entouré de drones ennemis qui nous attaquent et qu’on doit simultanément tourner, lancer les bons moteurs, activer les boucliers et tirer, on oublie vite de regarder notre distance avec la planète… jusqu’à ce qu’on y soit confronté de plein fouet.
Et c’est là que les éléments d’automatisation entrent en jeu. Il y en, a plusieurs comme des capteurs qui vont analyser la vitesse de notre vaisseau, son centre de gravité ou encore la distance entre nous et le sol.
Il nous suffit donc d’ajouter un de ces capteurs, qui activera automatiquement la touche de notre choix quand il repérera le sol. Et comme on est malin, la touche qu’il active sera celle des moteurs qui empêche le vaisseau de s’écraser au sol.
Alors on test, on lance une mission et… Hourra, plus besoin de se concentrer sur le sol, le vaisseau le fait tout seul.
Devant cette réussite, de nouvelles idées germent : pourquoi ne pas ajouter des capteurs qui attaquent automatiquement les ennemis à l’arrière du vaisseau ? Et pourquoi ne pas ajouter un aimant qui repousse les vaisseaux ennemis trop proche ? Et puis, on peut aussi faire se détacher une partie de nos armes qui nous permettront de fuir si nous sommes trop mal en point, mais qui continueront de tirer sur les ennemis automatiquement…
Les possibilités créatives de Nimbatus sont quasiment illimitées et il y a fort à parier que vous serez à court d’idées avant que le jeu ne vous interdise de faire quoi que ce soit, puisqu’en plus des différents capteurs, le jeu propose des portes logiques, qui permettent littéralement de programmer, au moyen de ces éléments, les comportements de vos vaisseaux.
Il est donc possible de ne faire tirer que certaines armes et pas d’autres selon les situations et les capteurs activés. Il est possible d’activer certains moteurs seulement en cas de collision imminente. Ou encore de faire des petits drones détachables qui protégeront notre vaisseau en s’occupant automatiquement des ennemis et en revenant à nous quand les attaques seront finis.
Il est absolument envisageable de créer des vaisseaux entièrement automatiques… Mais ça demande un peu plus de travail.
Et à ce propos, il y a même un mode entièrement dédié aux combats de drones autonomes : la Sumo Arena. Et c’est, à mon avis, le mode de jeu le plus fun de Nimbatus.
Le principe est simple : deux vaisseaux autonomes et sans armes s’affrontent, le premier qui a son cœur poussé hors de l’arène a perdu. Simple n’est-ce pas ? Il suffit d’avoir le plus de force et c’est gagné.
Oui, sauf que l’arène se rétrécit toute les vingt secondes, et que les vaisseaux adverses ont été pensés par d’autres joueurs et joueuses.
Là encore la construction du parfait-vaisseau se fait par aller-retour entre victoires et défaites. On teste notre vaisseau, pour se faire rapidement rétamer par les adversaires, vaisseau qu’on va ensuite améliorer pour enchaîner les victoires… jusqu’à la défaite inévitable.
Le génie de ce mode c’est que ce sont des humains qui ont fabriqué les vaisseaux qu’on affronte, par conséquent aucun combat ne ressemble à un autre et il y a autant de stratégies mises en place que de joueurs et de joueuses. Et créer un vaisseau qui soit supérieur à la majorité d’entre eux n’est clairement pas chose aisée !
Certains vaisseaux vont miser sur la vitesse et la force pure pour nous dégager d’un coup, d’autres vont chercher à jouer la montre en esquivant nos coups tout en restant dans les limites de l’arène grâce à des capteurs ingénieusement positionnés. D’autres encore, vont miser sur des mini-drones détachables qui vont tenter de nous pousser, pendant que le coeur adverse est tranquillement en train d’attendre au centre de l’arène. D’autres encore vont occuper agressivement le centre du terrain en tournoyant, en nous repoussant avec des aimants ou en donnant des coups de poing dans tous les sens.
Plus on remporte de combats, mieux notre vaisseau va être classé et, forcément, plus nos adversaires vont être puissants, performants, créatifs et ingénieux. Alors on échafaude différentes stratégies plus ou moins alambiquées pour tenter de remporter la victoire mais de nouveaux robots apparaissent au fur et à mesure que de nouveaux joueurs et de nouvelles joueuses ajoutent leurs propres drones ou améliorent ceux existant… au contact du notre !
Et comme tout bon jeu créatif, Nimbatus propose de partager ses créations avec les autres joueurs et joueuses et surtout de télécharger ceux des autres ! Idéal si l’on n’est pas d’humeur créative ou si on a envie de pêcher de nouvelles idées ! Et sachez que l’endroit est déjà bien fourni et qu’il y a déjà de bien belles créations, comme par exemple un vaisseau-serpent géant, des drones destructeurs et même une horloge numérique faite uniquement avec les portes logiques du jeu !
Nimbatus est un excellent jeu créatif dont la simplicité visuelle fait écho à sa simplicité d’utilisation. Malgré des missions pas franchement passionnantes et à la courbe de difficulté aléatoire, le cœur du jeu est une réussite extraordinaire ! C’est un vrai plaisir que de créer ses drones pour ensuite les voir échouer lamentablement en arène !