Première production du studio Freaky Creations et surement premier jeu vidéo venu tout droit d’Equateur, To Leave nous plonge directement dans le subconscient humain, et plus particulièrement dans celui d’une personnage dépressif. On comprend rapidement que notre jeune héros a perdu un être cher et depuis sa vie se résume à peu de choses : de la drogue, de la drogue et beaucoup de pensées noires. Après s’être fait une concoction magique à base de cactus, notre cher Harm (c’est le prénom du héros) part dans un délire coloré où ils poursuit une fée, avec comme récompense un long baiser.
Pas de chance pour lui, il vomit pile poil à ce moment là. Convaincu de ce qu’il vient de vivre, il décide de parcourir le monde astral grâce à sa porte magique, sur laquelle il se déplace (vous savez, comme un tapis magique, sauf que là c’est une porte placée à la verticale sur laquelle il faut s’accrocher pour ne pas tomber). Je vous l’accorde, point de vu confort on a fait mieux. Dans ce monde astral, il va devoir trouver huit temples pour récolter des âmes, lui permettant d’accéder à un autre monde, là où règne les dieux. Bref on comprend très rapidement que ces huit temples sont ces grandes étapes auxquelles il doit se confronter avant de ce suicider.
Oui, le discours que propose le jeu est assez violent et même assez direct. D’autant plus que la difficulté accompagne chacun des sentiments. La solitude, sentiment habituel de Harm, sera un niveau très sympa, qui ne vous demandera que très peu de dextérité, là où affronter les gens en pleine ville ou dans le niveau correspondant aux obligations professionnelles sera un calvaire, avec des cubes à tête chercheuses (qui sont une représentation de l’être humain) sans pitié avec vous au moindre faux pas. La dureté du jeu et de son propos sont appuyés par une direction artistique incroyable, où chaque élément est en osmose avec ce qui est raconté (par exemple : lorsque vous lancez le jeu, Harm est couché dans son lit. Appuyez sur « nouvelle partie » ou « continuer » et ce dernier ce lèvera (péniblement) pour être prêt pour son prochain voyage dans les astres) le tout accompagné de guitare bien saturée et lourde.
On regrettera quelque peu la difficulté du jeu, notamment sur les trois derniers niveaux, qui laisseront sur la route un grand nombre de joueurs, leur privant ainsi d’une vision sur l’intégralité du propos, peu courant et qui mérite d’être exploré. Evidemment, ce jeu n’est pas conseillé aux personnes dépressives.
Crim