SOMMAIRE
- Le développement de Toki Remake
- Présentation du parcours de Philippe Dessoly
- Interview de Philippe Dessoly (2014)
- Interview de Philippe Dessoly (2019)
Le parcours de Philippe Dessoly
Le jeune Philippe se prend de passion pour Goldorak, diffusé à partir de juillet 1978 sur Antenne 2, au point de prendre pour pseudo Golgoth71. Les « Golgoths » désignent les monstres robots qu’affrontent Goldorak, « 71 » fait référence à son département de naissance, la Saône-et-Loire. Il étudie à Corvisart, une école de formation de dessin publicitaire, et postule dans différents studios de développement pour réaliser des jeux vidéo. Il essuie un refus chez Titus, mais en 1988 Marc Djan lui ouvre les portes d’Ocean Software France. Philippe suit des cours de dessin le jour, et travaille la nuit chez Ocean Software. Commentaire de Philippe : « Lors de ma dernière année à Corvisart, le soir après les cours j’allais bosser chez Ocean à Sarcelles. L’ambiance d’Ocean, c’était les mecs en roller dans les couloirs, le réchaud à gaz pour la bouffe, des matelas pour ceux qui restaient bosser tard ou toute la nuit. Le monde des jeux vidéo était encore bon enfant ».
Ce studio fondé à Paris en 1986 dépendait de la maison mère, Ocean Software, basée à Manchester. La société était spécialisée dans les adaptations cinématographiques (Batman, Robocop, Terminator, Jurassik Park), et la filiale française était principalement chargée d’adapter les jeux pour ce marché. Son catalogue comptait aussi beaucoup de conversions de jeux d’arcade issus des éditeurs japonais Taito, Konami, SNK, Data East et TAD. L’équipe française était petite et soudée, mais aimait entretenir un esprit de compétition entre les programmeurs Amiga (Michel Janicki, Pierre Adane, Pierre-Eric et Loriaux) et Atari ST (Alain Boisramé et Jean Charles Meyrignac). Michel Janicki se démarquait par sa pugnacité : il passait beaucoup de temps à jouer à ses propres projets en cours, afin d’équilibrer la difficulté. Par exemple, il programmait un comportement d’ennemi, puis il jouait jusqu’à trouver le réglage optimal, ce qui pouvait durer des heures.
Après une poignée de titres originaux, dont Beach Volley et Ivanhoé, Ocean France est fermé en 1992. Commentaire de Philippe : « La qualité des jeux n’est pas en cause, c’était plutôt le planning, la gestion. Et puis fin 1980, on était en pleine période du piratage des jeux Atari ST et Amiga 500, voilà comment coulent les boites ». Avec un ancien collègue, Pierre Adane, Philippe prépare en indépendant un véritable coup de maître : Mr. Nutz. Les conditions de développement furent assez épiques : Philippe est parti à plus de 400 Km de Paris, l’essentiel du travail s’est donc fait par téléphone, par envois de disquette à la poste et par télétravail sur minitel. A sa sortie en 1994, la presse spécialisée salue la performance de Mr. Nutz sur Super Nintendo, Mega Drive, Amiga et Game Boy. Il y eut environ un million d’exemplaires vendus toutes consoles confondues. Les facteurs de cette réussite ont été le choix d’un jeu de plateformes (genre popularisé par Mario et Sonic), et l’ambiance bon enfant qui parle à tous, les ennemis étant des fruits et des abeilles.
Depuis, Philippe travaille en indépendant, principalement sur Game Boy, puis sur Nintendo DS et Smartphones. Et il a fait son grand retour avec la licence Toki, qui lui tient à cœur.
Il est mis ‘Tori’ dans le titre de la news :p