Je me souviens, plus jeune, ma soeur lisait une série de bouquins jeunesse, ça s’appelait la Guerre des Clans, je crois. L’histoire de chats de gouttière qui se bastonnaient avec des trahisons et des sentiments… Aujourd’hui, Skywilly me donne à tester Cattails, une espèce de survival en monde ouvert, du studio Falcon Development. La prémisse : Vous êtes un chat abandonné sur le bord d’une route par vos maîtres humains. Vous devez à présent rejoindre un des trois clans qui s’affrontent, survivre, et pourquoi pas, trouver l’amour et vous reproduire.
L’accroche du jeu (Become a cat!) ne ment pas sur ses prétentions, c’est un projet fait par des amateurs de chats pour des amateurs de chats. C’est d’ailleurs le seul réel intérêt du jeu. Si on est plutôt porté félins, c’est un peu sympa. Sinon, c’est un survival assez simple avec des quêtes, des éléments de relationnel entre les personnages, une météo qui change et des animaux à chasser. Et j’en ai surtout vu les mauvais côtés.
Déjà, visuellement, même si l’illustration de l’écran-titre (compressé à la ramasse sur l’écran de la console, tendance .jpeg triste) de Jenna Brown dans son style mignon ensoleillé était plutôt séduisante, le coeur du jeu est dans un pixel art mal maîtrisé, triste et très gris. Les graphistes ont probablement voulu donner un semblant de réalisme (et ça se sent dans les portraits des chats lors des dialogues, qui ne sont pas très beaux, mais on voit qu’ils se sont cassé le crâne pour faire transpirer la personnalité des personnages au travers de leurs designs, donc je passe là-dessus) et éviter une stylisation excessive, mais au final on se retrouve avec des arbres dotés certes d’un tronc, mais d’une bouillie de pixels informes pour feuillage.
Le jeu en lui-même est pas dingue à contrôler. J’ai détesté chasser, j’ai détesté me battre, j’ai détesté entrer mon pseudo (Galacterror) dans l’écran de création de mon avatar (le clavier virtuel est une horreur).
Note, sur cette histoire de contrôles : j’y ai joué sur la Switch ; peut-être que le jeu se jouait à la souris sur PC ou Mac, mais c’était vraiment pas une partie de plaisir. Heureusement, la majeure partie de mon aventure se déroulait dans des plaines quasi-vides avec des batailles entre clans faciles à esquiver. J’avais juste à chasser des proies nulles pour me maintenir à vivoter, ça se fait. Par contre, impossible de courir (en tout cas au début du jeu) sans utiliser une compétence spéciale qui donne un boost temporaire et met un petit moment à se recharger. Donc même marcher n’est pas une expérience agréable.
Les contrôles mis de côtés, défaut peut-être dû au portage, le jeu est, comme je l’ai dit plus haut, très basique, et sa promesse se base sur son univers. Il m’a fait penser à ces jeux amateurs pleins de passion et de défauts. Cattails est incontestablement un jeu de fanatiques de chats, de gens qui j’en suis sûr ont lu la Guerre des Clans, et qui au final ont voulu y rendre hommage.
Et les illustrations préparatoires de Sarah Anderson montraient une certaine propension à l’épique, au conflit, et à une forme de « réalité » mythifiée de la survie sauvage, quelque chose que j’aurais peut-être aimé jouer, mais quelque chose que le pixel a applati et que le game design un peu paresseux rend impossible. On ne devient pas un chat, on joue une représentation pixélisée d’un chat sur un écran, qui ne saute pas, qui n’est pas agile, qui ne sait pas se battre, et qui marche avec une infinie lenteur dans un monde grisâtre.
Au final, on est coincé en demi-teinte tout le temps, avec des principes de game design peu poussés, un pixel art qui manque de recherches, un scénar à bases de clans qui se bastonnent et d’élu de la prophétie, et au final un jeu qui ne parlera qu’aux fanatiques de félins.
Je ne peux pas décemment dire que le jeu est mauvais, tant il transpire de passion, mais vraiment, c’est pas ma meilleure expérience. Si vous ne vous êtes jamais dit « ohlàlà, si seulement j’étais cette merveilleuse svelte créature à poils indépendante qui tue pour le plaisir, ne supporte pas ses congénères et n’a pas de pouces opposables », ce jeu n’est pas fait pour vous.
vis ma vie de chat :
dormir, dormir, dormir, manger, dormir, dormir, faire un doigt à l’humain qui m’appelle, dormir, aller faire mes besoins quand l’humain mange, dormir, jouer avec mes souris pendant que l’humain dort.
ce jeu n’a aps l’air realiste !