17 ans après les événements de Far Cry 5, le monde s’est pris un petit hiver nucléaire sur le coin du globe et la nature a repris ses droits. Ubi Soft propose moins d’un an après la sortie du cinquième épisode un épilogue d’une dizaine d’heures à 45 €. Quand même.
Far Cry 5.1
Reprenez tous les défauts du cinquième épisode et retrouvez-les dans cette suite/épilogue. Le monde est vaste mais tout se ressemble et surtout, le jeu ne vous donne pas une seule seconde de répit. Il s’y passe toujours un truc en alerte : une patrouille qui vous vise, un sanglier qui vous botte les fesses, un parachutage d’objets… C’est infernal et rapidement lourd à supporter, comme dans Far Cry 5, donc. Mais New Dawn, c’est aussi un nouvel environnement.
Guerre nucléaire oblige, les retombées radioactives ont transformé le monde. Les cerfs ont désormais les bois rosés, la végétation pare les bâtiments de vert et de rose, les crocodiles sont géants, les ours énormes et les carpes que vous pécherez à la mitraillette pourront nourrir une famille pendant une semaine minimum. Et c’est cet univers coloré qui donne aux premières heures de jeu un bon élan vers l’optimisme.
On nous raconte l’histoire de deux sœurs semant la mort partout ou elles passent, craintes et respectées par la plupart des habitants de la contrée. Sauf pour les gens de Prosperity, qui voudraient bien vivre tranquillement leur vie. Ces deux clones de Negan de The Walking Dead (parfois, on est au-delà de la référence facile tant c’est évident) vont donc être au centre de votre mission principale… Mais pas seulement. Mais ce serait bête de spoiler ici le peu d’intérêt scénaristique que les fans de Far Cry 5 découvriront avec émoi.
Activités redondantes
Le but du jeu, entre ses différentes missions de quête principale, c’est de récolter du fuel et pour cela, il faut prendre les fameux avant-postes fidèles à la série Far Cry. En résulte des lieux précis ou il sera possible de désactiver les alarmes à coups de silencieux ou d’arc pour espérer éviter les renforts, avant de mitrailler tout le monde et prendre la position. Problème : l’intelligence artificielle des ennemis est aussi stupide qu’imprévisible, ce qui rend l’infiltration difficile à exécuter sans rager devant un mouvement stupide, un ennemi qui vous voit même à travers votre cachette ou ces satanés balles qui touchent un mur invisible entre vous et la tête de l’adversaire.
Moralité : il faut bourriner. Tant pis pour les renforts, de toute façon la progression du jeu en mode Normal est tout sauf complexe et vous aurez rapidement les armes nécessaires à de l’exécution rapide. Le jeu possède un arsenal varié mais curieusement, il ne parvient pas à la mettre en avant : une fois qu’on a choisi de bonnes armes, on les garde sans trop se soucier des autres.
A côté de cela il faudra aussi récolter des lecteurs MP3, retrouver des coins de photos montrant ce que sont devenus des lieux connus de Far Cry 5 et participer à des expéditions, des missions « secondaires », avec un canadien à l’accent prononcé et aux vannes lourdingues comme pilote d’hélicoptère. Ces missions ont sans doute été pensées pour être jouées en coopération : problème, elles sont excessivement rapides à terminer et ennuyantes dans leur progression. Dommage, car elles proposent des ambiances nouvelles (une centrale nucléaire, alcatraz…) et quelques jolis secrets. Mais comme les avant-postes, il est possible de recommencer plusieurs fois ces missions en difficulté supérieure pour débloquer toujours plus de contenu.
Autre souci : ce principe de missions à farmer pose problème quand on a des armes trop fortes et qu’on doit se coltiner deux niveaux de difficulté ennuyants à souhait, chargements et cinématiques comprises (heureusement, tout cela est rapide), avant d’avoir un peu de défi. Au final, pas sur que ce soit très distrayant.
Univers Sel
Extrêmement frustrant et rageant à tout moment avec ce principe d’évènements qui ne cessent de s’activer sans lâcher la grappe au joueur, l’univers de Far Cry New Dawn a pourtant beaucoup de classe visuelle et de moments intéressants à proposer. Les chasses aux trésors, par exemple, demandent de fouiller des zones, réaliser quelques (très simplistes) puzzles ou de trouver les bons coins à fouiller en montant sur les toits et autres fenêtres cachées derrières des feuillages. Malheureusement, il n’y a qu’une dizaine de missions de ce genre.
Énième soucis encore : à cause d’un scénario qui prend bien trop de temps à démarrer, tout un pan de gameplay n’est pas exploitable pendant la majorité du temps de jeu. Sur la dizaine d’heures passée sur Far Cry New Dawn, je n’ai débloqué ces « compétences spéciales » (je ne dis rien pour ne pas vous spoiler) que trois heures avant la fin et pourtant, ces compétences sont extrêmement amusantes et originales. Elles permettent même de rendre les infiltrations plus intéressantes, les combats à main nue plus percutants, l’exploration plus fluide et souple. Sachez donc que farmer le mode histoire jusqu’à débloquer ces compétences « cachées » est complètement conseillé. Une grosse erreur de la part des développeurs que ce gameplay bien trop tardif : cela aurait clairement pu donner un tout autre intérêt au titre dès le début.
Profitant évidemment du succès (commercial) de Far Cry 5 pour tenter de revendre un peu de jeux avant un prochain gros épisode, New Dawn se repose sur un univers original et une folie (pas si) prononcée pour proposer une énième fois la même recette qui reste encore une fois sur l’estomac. Dommage que les rares bonnes idées arrivent bien trop tardivement dans le gameplay. Far Cry New Dawn, c’est une dizaine d’heures de monde libre Ubi Soft extrêmement classique, quelconque, redondant… Mais qui a aussi ses moments amusants. À 45 € par contre, ça pique un peu.