Aaaahh les vacances reculées dans un coin bien paumé de l’Allemagne des années soixante, qui n’en a pas rêvé ? Surement pas Hans Tannhauser, qui grâce à un ticket de loterie auquel il n’a pas participé, a gagné un séjour dans le petit village de Trüberbrook. Notre petit Hans, physicien de son état, qui plus est dans la physique quantique (vous savez, l’histoire du chat de Schrödinger, qui est en même temps vivant et mort), a du appliquer sa science afin de justifier ce gain. Et c’est aussi un bon prétexte pour lui de retrouver ses racines allemandes, alors qu’il vit au Etat-Unis.
Vous arrivez enfin au village après quelques péripéties et on ne peut pas dire que c’est l’endroit rêvé pour passer des vacances. Tout y a l’air abandonné et en ruine, mais pourtant ce village recèle un peu de vie. Dans votre mal vous vous consolez en y voyant un endroit paisible pour travailler. Sauf que dès votre première nuit à l’hôtel, un fantôme va vous voler vos notes. En ni une ni deux, vous partez à la recherche de ce dernier, aidé d’une autre visiteuse, archéologue de métier, elle aussi perdue dans ce petit patelin.
Il sera ici question de peuple perdu, de mine d’argent maudite, de physique quantique et de bien d’autre sujet qui n’ont aucune logique. Si le jeu raconte un peu n’importe quoi (ça part dans tout les sens), il arrive à garder une narration maîtrisée et d’une grande classe qui rendra le tout cohérent. D’autant plus que Trüberbrook est d’une facilité déconcertante. L’unique challenge de ce point and click sera de déclencher certaines quêtes (en regardant un objet puis en parlant à l’un des habitants pour débloquer une tâche qui vous permettra d’obtenir l’objet qui vous manque) car à aucun moment vous devrez vous creuser la tête pour savoir quel objet utiliser sur quel élément du décor étant donné que la solution vous sera servie sur un plateau.
Et pourtant, Trüberbrook est un jeu qui mérite d’être fait, d’une part pour la loufoquerie qu’il apporte mais aussi pour sa réalisation. Car Trüberbrook n’est pas un jeu vidéo réalisé comme les autres. Le studio allemand BTF a décidé de réalisé l’ensemble des éléments (allant des différentes scènes de jeu à l’ensemble des objets) de manière physique sur une maquette, scannés et importés en 3D dans le jeu. Le résultat est bluffant, vivant et servant à merveille le propos. Si vous êtes à la recherche d’un titre à la réalisation impeccable (en dehors de sa traduction française qui a quelques ratés) et rappelant les scénarios des jeux Lucas Arts, alors n’hésitez pas à vous jeter dessus.