Dépoussiérer Asteroids, c’est le défi un peu fou que s’est lancé Jeffrey « Chimeric » Nielson il y a maintenant quatre ans en commençant à travailler sur Nova Drift. Après une campagne kickstarter réussie en 2017 (dont je n’en ai à ma grande honte jamais entendu parler), le jeu vient de débarquer en accès anticipé, l’occasion d’en faire un tour rapide pour voir ce qu’il propose.
Un stick pour bouger, l’autre pour viser… ah non…
J’ai été très agréablement surpris par Nova Drift. D’après les screenshots et vidéos je m’attendais à un twin stick shooter tout ce qu’il y a de plus classique mais finalement non. Le maniement change clairement nos habitudes car le vaisseau se contrôle comme dans Asteroids. Vous possédez une touche de propulsion et vous pouvez uniquement pivoter sur vous-même vers la gauche ou la droite.
C’est amusant de se rendre compte à quel point nous n’avons plus l’habitude de cette maniabilité et personnellement il m’a fallu un bon moment avant de me sentir à l’aise avec les déplacements. Pouvoir uniquement tirer devant soit lorsque nous ne pouvons pas reculer change énormément de choses et oblige à repenser totalement son approche de la gestion des ennemis.
La zone de jeu tient sur un seul écran mais n’est pas fermée. Sortir du bord gauche de l’écran vous fera réapparaitre en miroir à droite et c’est la même chose pour le haut et le bas. Le but est simple, repousser des vagues infinies d’ennemis pour marquer le plus de points possible.
Graphiquement le titre est vraiment joli. Les fonds spatiaux sont magnifiques et les vaisseaux stylisés permettent une excellente lecture du jeu même lorsque l’écran est rempli d’explosions (ce qui arrive très rapidement). Les musiques sont relativement discrètes mais accompagnent parfaitement l’action.
Personnalisation du vaisseau
Chaque ennemi détruit octroie quelques points d’expérience (sous la forme de fragments à récolter) qui vous feront peu à peu monter de niveau. Chaque nouveau palier sera l’occasion de renforcer votre puissance et de spécialiser votre vaisseau.
Le premier niveau vous demandera de choisir une arme parmi trois tirées au sort (missiles, explosion autour du vaisseau, laser…). Le second vous permettra de sélectionner une coque, un peu comme la classe dans un RPG (bonus pour le corps-à-corps, possibilité d’invoquer plus d’alliés, grosse résistance mais faible mobilité…). Enfin, le troisième passage de niveau vous permettra de récupérer un bouclier et là encore les possibilités seront incroyables (téléportation en cas de dégâts reçus, brûlure lorsque les ennemis pénètrent dans la zone d’effet, attaque de riposte…).
A partir de là, chaque nouveau palier sera l’occasion d’acquérir un effet passif supplémentaire. Le coup de génie ici est que ces passifs sont organisés par arbres pour vous permettre de vous spécialiser et d’obtenir des effets de plus en plus dévastateurs.
J’étais perplexe quand l’auteur disait être fan de Path of Exile et qu’il s’était inspiré de ce type de jeu pour permettre aux joueurs de créer des builds sur mesure. Après quelques parties je n’ai pu qu’acquiescer. Je n’ai pas fait deux essais similaires. Une fois j’étais une sorte d’ingénieur assisté par une quantité impressionnante de drones et autres alliés en tous genres, une autre fois j’avais une cadence de tir totalement folle avec des effets appliqués au toucher, une autre où chaque attaque était accompagnée par des dizaines de missiles, etc. Le petit montage au-dessus donne un aperçu de ce que vous pouvez faire en partant de la même arme : le railgun. Au fil de votre avancée vous obtiendrez des relances pour vous permettre d’avoir plus de chance de tomber sur ce que vous souhaitez et peaufiner peu à peu votre build.
Plus vous décimerez de vagues d’ennemis et plus vous débloquerez de pouvoirs qui pourront apparaître lors des parties suivantes. Chose très intelligente, vous pourrez au fil de votre avancée corser la difficulté de base pour éviter les premiers niveaux trop mous. Une fois que vous maîtriserez bien le jeu vous pourrez vous relancer dans l’action directement en obtenant en plus pas mal de bonus (mais les vagues seront plus touffues, contiendront plus d’ennemis élites, etc.).
La première fois que j’ai lancé Nova Drift je comptais y jouer 30 minutes « pour voir ». Deux heures plus tard j’enchaînais les parties pour tester un maximum de builds et débloquer tous les arbres de progression. Ça faisait longtemps que je n’avais pas joué à un jeu aussi simple en apparence et pourtant aussi addictif. Les combinaisons sont totalement dingues et j’ai hâte de voir la suite du développement car l’auteur a déjà publié la roadmap 2019 bourrée de contenu. Je ne conseille quasi jamais un jeu avant sa sortie définitive mais en l’état Nova Drift est déjà un petit bijou et si vous ne le prenez pas maintenant, je vous incite vraiment à l’ajouter à votre liste de souhaits pour ne pas passer à côté.