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Etherborn

Développeur / Éditeur : Altered Matter – Date de Sortie : 18 juillet 2019

Basé à Barcelone en Espagne, le studio Altered Matter présentait la démo de son nouveau jeu Etherborn lors de la GDC de Sans Francisco qui s’est déroulée en mars dernier. Mais nous n’avons pas eu besoin de nous déplacer outre-Atlantique pour découvrir le jeu, puisque les développeurs nous ont offert le privilège d’y toucher le temps de quelques niveaux via une version spécialement mise à notre disposition. Et alors, au-delà de ce sympathique geste, ça valait le coup d’y consacrer du temps ?

La tête à l’envers

On ne va pas se mentir : Etherborn n’a rien de vraiment très original au premier abord si on voyage du côté des jeux indépendants depuis un bon moment. Il est question d’un monde onirique dont on ne sait rien, d’un joueur au contrôle d’un être transparent dont seul le cerveau, cime d’un arbre, et le cœur, racine principale du tout, sont apparents. On comprend rapidement l’analogie : jouez avec votre tête et votre cœur au sein de ce monde ampli d’émotions qui n’attendent que vous pour être déployées.

Mais c’est surtout l’idée de puzzle qui n’est pas nouvelle : on peut sauter et courir avec ce personnage évoluant dans une isométrie très bien réalisée, aux caméras parfaitement maitrisées. L’idée est de pouvoir changer de vision, de gravité, en fonction des plateformes atteintes et des courbes de certains niveaux permettant de changer totalement la façon de voir votre progression. C’est malin et il vous faudra plus que mes mots, un peu des quelques images ci-contre et sans doute une petite vidéo de gameplay pour bien comprendre de quoi il s’agit. Voyez Etherborn comme un enfant spirituel très touchant et prometteur d’un Echochrome (sans vraiment d’illusions d’optique) ou du encore plus populaire Monument Valley.

Les raisons de l’attendre

Je n’ai pas forcément été touché, voir même peut être un peu ennuyé, par l’histoire qui nous est contée lors de cette démonstration qui fait tout pour bien nous faire comprendre que nous sommes devant un tas d’analogies, de poésie, de sous-entendus sur votre moi réel et là encore, on a déjà vu ça autre part pour qui baigne dans le jeu vidéo indépendant. Mais quid du nouveau joueur qui découvrirait ce style de narration avec Etherborn ? L’écriture est propre, la narration est simple et notons qu’il y a déjà une version française de disponible ce qui ne gâchera rien en termes d’accessibilité.

Les niveaux proposés étaient déjà bien avancés et on doit signaler l’absence de très peu, voir aucun bug. Mieux encore : les idées sont différentes d’un niveau à l’autre et nous sommes clairement devant un jeu qui va vous faire des nœuds bien solides au cerveau entre deux petites balades sympathiques. On collecte des formes géométriques permettant d’ouvrir certains passages, rien de bien original, encore et toujours… Mais cela fonctionne parfaitement. L’enrobage, l’ambiance sonore, la façon de faire et de présenter, tout cela fait d’Etherborn un jeu propre et intéressant. Maintenant, le risque c’est de passer inaperçu faute d’originalité.

Etherborn refait, peut être de meilleure façon par ailleurs, quelque chose de déjà vu dans le monde du jeu vidéo indépendant. Par conséquent on ne criera pas encore au génie ni à l’originalité folle, mais force est de constater que ce qui nous a été proposé à l’essai fut satisfaisant et prometteur. Croisons bien fort les doigts pour qu’au-delà d’une atmosphère artistique réussie, Etherborn parvienne à sortir des sentiers battus et à davantage étonner. Réponse dans le courant de l’année.

Image de SkyWilly

SkyWilly

Rédacteur en chef collectionneur de Skylanders et qui passe beaucoup trop de temps sur ces briques Lego. Heureusement qu'il y a des petits jeux pour s'évader ! Auteur de Le jeu vidéo indépendant en 2015 : Portraits de créateurs

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