La sortie de Phoenix Wright Trilogy profite de cette mouvance nostalgique sur laquelle surfe depuis quelques temps déjà Capcom avec leurs remakes incroyables, leurs remasters et autres suites tant attendues de leurs séries cultes. La série des Phoenix Wright (Gyakuten Saiban au Japon) aura été pour sa part un succès principalement sur les portables de Nintendo qu’elle occupa allègrement en retenant un public fidèle dédié à sa cause.
Il y en a eu plusieurs épisodes laissant parfois la place à d’autres personnages connus de cet univers en lieu et place de son héros titulaire. La trilogie qui nous intéresse aujourd’hui se portera par contre sur le premier jeu fondateur – Phoenix Wright: Ace Attorney – et deux de ses suites, Justice for All et Trials & Tribulations. Soyons honnête dès le départ, cette trilogie n’apporte pas grand chose de plus par rapport à leur version d’origine. Phoenix Wright est resté le même, avec les mêmes défauts et les mêmes qualités avec pour seule réelle différence, son rendu en haute définition et des graphismes redessinés pour l’occasion.
Je dois admettre ne pas avoir été personnellement très impressionné par le rendu final de cette trilogie tant je le trouve assez froid, trop propre, au trait presque clinique ; et ce sans parler de sa colorisation semblant avoir été faite en utilisant uniquement l’airbrush de Photoshop. Cela étant dit, ce rendu trop propet permet au moins à cette trilogie de s’afficher dans de meilleures conditions sur nos écran HD. Je suppose par ailleurs que la version Switch doit profiter de son écran tactile pour reproduire les contrôles originels sur DS et 3DS, tandis qu’à la manette classique, je n’ai eu aucun souci de jouabilité sur ma version PS4.
Les trois-jeux-en-un fonctionnent parfaitement et sont une chance de (re)découvrir une des meilleurs séries de jeu d’aventure dans le genre drame judiciaire. Ils fonctionnent toujours sur un format proche de la visual novel où vous devrez enquêter en trouvant des indices oubliés sur les scènes de crime comme interroger témoins et suspects avant que le procès ne commence. Une fois arrivé là, Phoenix devra comme à son habitude faire face à une ribambelle de procureurs tous plus excentriques les uns que les autres, afin de prouver l’innocence de ses clients. Durant ces procès, il nous appartient alors de relever les contradictions dans les différents témoignages présentés en réfutant leurs dires par la présentation de preuves accablantes.
Comme toujours avec les Ace Attorney, on oscille entre la légèreté d’une comédie et le côté plus sombre d’un drama à la japonaise, avec comme à son habitude son lot de réactions exagérés de coupables pris la main dans le sac ou des procureurs trop confiants stupéfaits devant leur défaite. Ces procès-là sont de véritables compétitions, et ce n’est pas sa musique, et malheureusement sans ré-orchestration pour ce remaster, qui viendra relâcher la tension palpable de chaque audience. La série flirtera même avec le surnaturel quand Maya, future assistante de Phoenix et medium de profession. Aussi basique cette trilogie puisse-t-elle, c’est toujours un plaisir que de plonger dans ces jeux d’enquêtes judiciaires ayant un goût poussé pour le spectacle et la réflexion. Quatorze affaires vous y attendent au total dans un remaster certes loin d’être aussi époustouflant que je l’aurai voulu mais valant toujours le coup d’être joué.