Rapide Critique
Guard Duty
Développeur : Sick Chicken Studios – Éditeur : Digital Tribe
Date de Sortie : 2 mai 2019 – Prix : 8,19€
Guard Duty est un retour aux sources du point and click respirant les années 90 de bout en bout, tout en gros pixels dans une résolution en 320×240. Sans être désagréable, il n’éblouira pas non plus, accompagné par des thèmes musicaux réussis et un doublage dans son ensemble correct bien que sonnant caricatural par moment et uniquement disponible en anglais.
Comme beaucoup d’autres jeux d’aventure dont il s’inspire, on retrouve l’éternel inventaire et une certaine propension à devoir collectionner différents objets pour venir à bout de ses différentes énigmes. A la seule différence que Guard Duty voulait ses puzzles logiques et non capillotractés. Une décision qui sera sans doute louable aux yeux de certains, impliquant cependant un jeu que j’ai trouvé au final peut-être un peu trop simple à terminer. Les énigmes s’y enchaînent si aisément que je ne me suis que très rarement retrouvé le bec dans l’eau à tourner en rond. Au final, un peu moins de quatre petites heures m’auront suffit pour boucler un jeu certes remplis de bonnes intentions, mais un brin trop court à mon goût.
En ce qui concerne la qualité d’écriture, elle est correcte mais sans plus. Guard Duty souffre en effet de quelques incohérences scénaristiques principalement en ce qui concerne sa thématique de voyage dans le temps et le développement de certains personnages. Le dénouement de certains événements doit donc être accepté tel quel parfois sans qu’aucune information ne nous ait été donné au préalable pour nous y préparer de manière logique.
Son idée de départ est pourtant originale alors qu’on incarne à tour de rôle un garde des temps médiévaux pour ensuite passer la main à un agent spécial d’un futur imparfait à cause des actes du garde en question. Malheureusement, Guard Duty a bien du mal à convaincre. Comme le jeu est assez court, cela laisse peu de temps pour s’investir entièrement dans ses nombreux personnages, principaux comme secondaires alors que l’on aura gratté que la surface de leur personnalité. J’en veux pour exemple l’antagoniste principal dont les motivations ne sont guère explorées à part le fait qu’il est un méchant. Point barre.
Guard Duty essaye aussi d’alléger le ton parfois lourd de son histoire avec de l’humour jouant de l’absurde, un art difficile car n’est pas Monty Python qui veut. Les blagues tombent donc à plat bien souvent de mon point de vue, tandis que la plupart des personnages secondaires rencontrés ne m’auront pas laissé une impression folle. Les dialogues sont plus informatifs que drôles ou remplis de personnalité ce qui n’aide vraiment pas son cas. Ce n’est pas que Guard Duty soit mauvais dans sa narration, c’est qu’elle manque parfois de personnalité en hésitant trop entre humour et sérieux sans jamais trouver un équilibre qui fonctionne véritablement.
J’ai aussi eu du mal à accepter que notre fainéant de garde soit récompensé malgré sa médiocrité. Dans le même genre, Deponia avait un protagoniste principal exécrable sur bien des points mais capable par moment de se rattraper en faisant preuve de courage et d’ingéniosité. Dans le cas présent, il n’en est rien. On a juste l’impression qu’il se rend d’un point à l’autre pour ne finalement rien faire puisqu’en fin de compte, c’est un personnage secondaire qui les sauvera tous dans une fin expédiée un peu trop vite à mon goût.
Malgré le message positif de son développeur dans les crédits de fin, avec lequel je m’accorde totalement, j’ai vraiment eu du mal à me sentir investi dans cette histoire pourtant sympathique au départ. C’est dommage car il reste un point and click compétent mais qui semble avoir été pris de court et n’aura su aller au bout de son développement.
Vasquaal
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