Critique

Whispers of a Machine

Développeur : Clifftop Games, Faravid Interactive – Éditeur : Raw Fury – Date de Sortie : 17 avril 2019 – Prix : 14,99 €

Parmi les thèmes récurrents dans l’actualité des derniers mois, l’intelligence artificielle prend peu à peu de la place. Le studio Clifftop Games (à qui l’on doit Kathy Rain), aidé de Faravid Interactiv (The Samaritan Paradox) ont imaginé un monde où cette dernière a été largement développée mais où elle a aussi chuté.

Quand l'IA n'est plus là, rien ne va

Évidemment le discours « progrès de l’homme contre culte religieux » à eu son mot à dire, ce qui provoqua l’Effondrement, un cataclysme ayant mené à une catastrophe planétaire. Cet événement, qui marquera à jamais l’histoire de l’humanité, provoquera la remise à zéro du compteur d’années, laissant la base temporelle basée sur le petit Jésus de côté. Derrière ce choix quelque peu audacieux, on trouve la possibilité de s’affranchir de toute notion du futur vis-à-vis de notre ère, permettant ainsi de placer des symboles vikings à côté de robots géants datant d’une autre époque.

L’histoire de Whispers of a Machine débute prêt de quatre-vingt années après l’effondrement : la civilisation a repris vie et s’est plus ou moins adaptée aux pertes des IA, devenues interdites par la loi. L’agent spécial Vera (sans nom de famille, comme Rémi) est envoyée à Nordsund pour enquêter sur le meurtre d’une responsable de musée. Une fois sur place, sa mission est chamboulée étant donné qu’un nouveau meurtre a eu lieu quelques heures avant son arrivé en ville. Sans grande surprise, les meurtres sont liés, et pencheront tantôt vers une cellule terroriste voulant recréer une intelligence artificielle hors norme, tantôt vers la paroisse locale faisant parti d’une branche très extrême, ayant participé au massacre des pro-IA des décennies auparavant.

Si l’histoire en elle même n’arrivera jamais à surprendre le joueur, elle restera toutefois bien rythmée et surtout, accompagnée par une belle feature de gameplay que l’on voit rarement dans un point and click. Vera a une particularité : elle a du « bleu » en elle. Ce liquide qui coule dans ses veines lui permet d’être augmentée, tout en ayant aucun système mécanique dans son corps. Mieux encore, le bleu s’adapte au besoin et au caractère de la personne.

Ainsi, au début de l’aventure, Vera aura trois capacités : la possibilité d’augmenter sa force, utile pour arracher des portes quand on a pas les clés, la possibilité de voir le rythme cardiaque de la personne à qui l’on parle (permettant d’identifier quand elle ment, proposant de nouvelles possibilités de dialogue) et enfin un scanner rétinien, permettant d’analyser des empreintes ADN et les identifier sur l’intégralité de la zone de jeu. Sur votre interface, vous aurez la possibilité de débloquer trois autres compétences. Comme dit précédent, le bleu s’adapte à la personne, ainsi, en fonction des choix de dialogue que vous ferez, votre karma ira dans trois directions (emphatique, analytique ou autoritaire). En fonction de ces choix, les compétences que vous débloquerez au début de chaque journée varieront et forcement, la résolution des puzzles proposées avec.

Exemple : vous serez à la recherche d’une femme, et un enfant sait où elle se cache. En fonction de votre nouveau pouvoir, vous pourrez soit l’observer de loin grâce à votre super vue, soit lui provoquer une amnésie partielle pour qu’il lâche le morceau. Si vos choix de dialogue n’influencent pas le déroulé de l’enquête, ils permettent de proposer diverses solutions aux différentes énigmes proposées. Évidemment, le personnage de Vera aura aussi un historique fort, apporté par les effets secondaires du bleu, et elle commencera à avoir des hallucinations qui viendront quelques peu chambouler notre enquêtrice.

Whisper of a Machine dispose d’une réalisation très correcte, avec un doublage de qualité (et dirigé par Dave Gilbert, le monsieur derrière Wadget Eye Games). Surtout, fait rare, le jeu est traduit en français et avec une traduction réussie.

Si Whispers of a Machine ne surprendra pas le joueur dans le déroulement de l'enquête qu'il propose, il lui offre une aventure agréable à suivre et surtout rafraichissante, grâce à l'implémentation des augmentations de Vera, qui se gèrent comme des gadgets plutôt que des objets. Avec un doublage anglais convainquant, et une traduction française réussie, il serait dommage de passer à côté de ce point and click.

Image de Crim

Crim

Intégriste gaucher depuis 1983. Les cailloux: GOTY des armes depuis 2013.

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