Rapide Critique
Night Call
Développeur : Monkey Moon, Black Muffin – Éditeur : Raw Fury
Date de Sortie : 17 juillet 2019 – Prix : 19,99€
Les hivers parisiens sont parfois durs. Le froid, la pluie et les transports en commun compliqués rendent les taxis relativement sexy. Sauf quand on est un gros connard, qu’on se fait tuer par le serial killer du moment et que les dommages collatéraux sont pour le chauffeur de taxi. Heureusement, celui-ci s’en sort vivant, après deux petites semaines de coma dans un hôpital quatre étoiles. Pas de chance, la police est tellement en stress, qu’elle ne vous donne même pas cinq minutes pour vous remettre de vos émotions avant de vous bombarder de question.
Il vous faudra un petit mois supplémentaire pour retrouver le confort de votre taxi, de ce Paris nocturne et glacial et surtout, revoir vos clients aux multiples facettes. Évidemment, chanceux comme vous êtes, l’enquêtrice sur l’affaire du Juge, votre bourreau, est du genre pas cool. Vous allez devoir travailler pour elle, récolter des infos pour trouver le tueur, sous peine que votre identité et votre passé soient révélés. C’est à ce moment-là que Night Call commence, ou devrais-je plutôt dire se termine. Sur le papier, votre objectif sera de discuter avec les clients, pour récupérer plein d’infos (allant de simple rumeur à la vraie preuve) pour remplir votre joli tableau de liège et recouper vos informations avec celles que vous a données l’enquêtrice. Mais il ne faudra pas non plus négliger votre travail, réaliser les courses commandées par vos clients afin de gagner suffisamment d’argent pour vous payer de l’essence ainsi que tous les frais d’entretien de votre véhicule et ceux que vous impose votre licence de taxi.
Dans la réalité, le jeu oublie complètement son enquête, où les discussions sur le tueur avec vos clients permettant d’avoir des indices se limiteront à un message contextuel du type « vous avez parlé du tueur et avez retenu une information ». Et là vous vous dites : mais qu’est-ce qu’il reste ? Je vous répondrai : Grâce, qui veut devenir danseuse et non avocate, Kader, qui derrière son langage très stéréotypé de banlieusard d’origine maghrébine est un chic garçon qui découvre le plaisir de la lecture, en lisant du Alexandre DUMAS, imposé par sa petite amie. On pourrait parler de Shinji, Christophe le prête en plein doute. Où du Père Noël, Hervé, ce sans abri que vous trimbalerez partout dans Paris. Si je vous donne cette petite liste de personnages qui partageront le temps de quelques minutes votre taxi c’est pour vous montrer que l’écriture est tellement incroyable qu’on se souvient de leur prénom et de leur histoire.
Pour tous les découvrir, vous devrez mener à bien trois enquêtes. Mais le jeu oublie toujours d’être un polar, et une fois la première enquête terminée, arrive le doute de lancer une seconde, qui sera encore (?) un simple moyen de pression temporelle n’apportant aucune satisfaction au joueur. Alors qu’on ne souhaite qu’une chose, passer du temps avec ces extraordinaires gens afin qu’ils se confessent comme le souligne très justement le père Christophe, lors d’une des ballades avec lui.
Crim
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