Rapide Critique
Développeur : Steel Mantis – Éditeur : Big Sugar –
Date de Sortie : 10 Octobre 2019 – Prix : 20,99 €
Des développeurs de Slain : Back From Hell émerge un trip aux allures d’opéra rock qui aurait bouffé du Iron Maiden et du Métal Hurlant. Ses pixels décrivent un monde de métal, de rouille et de matières organiques suintantes et dégoulinantes que n’auraient pas renié les grands maîtres de la bande-dessinée alternative franco-belge. Valfaris est un jeu d’action et de plateformes, mais surtout d’action : ultra-violent, ultra-gore et aussi terriblement jouissif.
On en retiendra un jeu au rythme soutenu qui laisse relativement assez peu de répit à ses joueurs. Pour autant, contrairement à ce qu’aurait pu laisser penser son identité visuelle chaotique très affirmée, Valfaris fait dans la dentelle. Il ne faut pas y être (seulement) bourrin car cela ne mènerait à rien face à des ennemis retors qui auront vite fait de vous éliminer en quelques attaques seulement. Comme dans un Contra, avec un peu plus de points de vie, il va falloir savoir esquiver et utiliser les armes à disposition pour éviter de finir le bec dans l’eau. On dispose pour cela d’une arme de corps à corps comme une épée, un pistolet de faible puissance mais aux munitions infinies et d’un plus gros flingue dont il faudra recharger la source d’énergie sous peine d’en être privé.
Ainsi comme les œuvres vidéo-ludiques qu’il émule de l’ère bénie des 16bits, Valfaris est un jeu exigeant avec une difficulté bien posée qui en rebutera sûrement quelques-uns, bien que sans se révéler insurmontable. Il faudra cependant bien s’accrocher pour terminer sa dizaine de niveaux sans manger son pad de frustration. Le nombre d’ennemis à l’écran peut aussi être assez conséquent surtout quand ces derniers ont la mauvaise idée de réapparaître à l’infini à certains endroits tant qu’on n’avance pas. Tout le stress d’un jeu d’action à l’ancienne est donc bien là, bon gré, mal gré.
Cela apporte à Valfaris une tension de tous les instants, ce qui en fait un jeu d’une grande intensité et doté aussi d’une bonne rejouabilité. A mesure de notre progression, on débloque un nombre d’armes important et surtout elles sont très diversifiées, allant du lance-roquette au canon à plasma par exemple. Il jouit donc d’une jolie variété, plus encore sachant qu’il sera possible de faire évoluer ces armes pour gagner en puissance. Néanmoins, une seule partie ne sera pas suffisante pour améliorer la totalité des armes que compte le jeu. Plusieurs runs seront nécessaires pour en découvrir toutes les subtilités et il nous appartiendra par conséquent d’améliorer en priorité les armes de notre préférence.
Malgré un pixel art qui joue sur un côté sale et organique, il nous offre une belle diversité dans ses décors même si parfois la lecture du décor s’en trouvera altérée par son côté fouillis. Dans l’ensemble, il n’est pas véritablement difficile de s’y retrouver dans son level design très linéaire dont la progression est seulement cassée par quelques passages secrets. Son système de sauvegarde apporte même une subtilité toute stratégique, à savoir que toute progression sera sauvegardée à des espèces d’autel qui ne fonctionneront qu’à l’aide d’un artefact spécifique que l’on trouvera dans chaque niveau en quantité limitée, bien inférieur au nombre d’autels effectivement présents. Il faudra alors choisir avec pertinence où sauvegarder sous peine d’avoir à recommencer certains passages frustrants en boucle.
Valfaris est un jeu d’action donc, assez classique dans sa forme qui renvoie à l’ère des consoles 16bits sans vraiment s’en cacher. Il le fait bien sur le rythme de guitares électriques qui plairont aux longs chevelus. Sa difficulté ne conviendra pas à tout le monde et le réservera à un public amateur de challenge cossu. Il reste riche de la variété de ses armes et de ses ennemis, et de ses niveaux qui évitent assez bien toute forme de répétitivité trop prononcée. Un jeu par conséquent bien équilibré qui devrait plaire aux amateurs du genre.
Vasquaal
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