Rapide Critique

Dune Sea

Développeur : Frolic Labs – Éditeur : Frolic Labs
Date de Sortie : 10 Octobre 2019 – Prix : 12.49 €

Une météorite traverse l’atmosphère et s’écrase sur terre. Un souffle destructeur et nimbé d’une lumière aveuglante balaye toute vie – ou presque – sur son passage, et mue un environnement autrefois fertile en une région inhospitalière. Mais au cœur de la catastrophe, une oie s’éveille et criaille. Ses ailes se déploient pour prendre le vent, puis elle s’envole vers l’espoir ténu d’un avenir radieux auprès des siens, le cœur gonflé d’insouciance.

Si Dune Sea nous conte bien l’histoire d’une migration semée d’embûches, il le fait avec un optimisme béat – comme en témoigne sa musique bienveillante – cherchant avant tout à relaxer le joueur, et non à l’angoisser. Une ambiance « Feel-good » renforcée par la plastique en low poly du titre et ses couleurs pastel, donnant un aspect lissé et rassurant à des paysages paradoxalement désertiques, âpres et dangereux. Avec peu de moyens, Dune Sea réussit à se créer une identité graphique propre, où l’on regrettera seulement une trop grande répétitivité des environnements, ainsi qu’un sérieux manque de vie dans les niveaux parcourus – et ce malgré la présence de congénères emplumés, que l’on recrute d’un cacardement aigu, se contentant de nous suivre sans plus d’interaction, quand ils ne se perdent pas dans le décor. Ainsi, L’ivresse du début de voyage laisse progressivement place à l’ennui.

Ce faux pas, Dune Sea le paie cher, car ce n’est pas sur son Gameplay hasardeux qu’il peut se rattraper. Le titre se présente comme un plateformer où notre piaf doit voleter d’un point A à un point B sur un scrolling horizontal. En plus de cela, l’oiseau est capable de prendre de l’altitude ; d’effectuer un piqué rapide vers l’avant (une capacité qui s’est révélée complètement inutile) ; mais aussi de faire un demi-tour pour attraper un item qui lui aurait échappé, afin de recharger une jauge d’endurance qui si elle se vide est synonyme de ratatinage sur le sol (et donc de mort). Alors bien sûr, lorsqu’on se contente de progresser de la gauche vers la droite l’oie se montre agréable à contrôler, mais les choses se compliquent sérieusement dès qu’il s’agit de manœuvrer de manière plus serrée (particulièrement lors des demi-tours), les mouvements devenant alors patauds et certaines commandes peu réactives. Autre points fâcheux : la présence d’un plafond invisible qui, si l’on se prend pour Icare, fait chuter le volatile dix mètres plus bas, au risque qu’il se mange un rocher ayant eu l’outrecuidance de se trouver sur sa trajectoire ; une caméra parfois bien trop proche du protagoniste et masquant certains obstacles ; ainsi que la confusion trop fréquente entre des éléments du décor inoffensifs et des obstacles bel et bien périlleux.

Rassurez-vous, malgré ses défauts, Dune Sea reste extrêmement simple à parcourir et peut se terminer d’une seule traite en à peine deux heures. Les quelques dangers – plantes carnivores, geysers bouillonnants – sont anecdotiques et on sent que le titre Canadien n’a pas été pensé pour décourager le joueur, la plupart des game over étant essentiellement la conséquence d’un gameplay lacunaire et laborieux. L’expérience voulue apaisante en devient donc frustrante, et on ne retiendra finalement de Dune Sea que sa jolie patte graphique et sa bande-son aérienne. Un moindre mal. 

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Gattu

Joueur biberonné à quelques vieilleries telles que Secret Of Mana, Half Life ou Day of the Tentacle ; aujourd'hui reconverti sur les jeux narratifs, principalement par manque de temps et... de temps.

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