Critique

Paper Beast

Développeur : Pixel Reef – Éditeur : Sony Interactive Entertainment
Date de Sortie : 24 mars 2020 – Prix : 24,99 € (Prix indicatif)

Pas ou Très peu de Cinétose
Puzzles parfois complexes / Aucun Jumpscare

Créé en 2016 par Eric Chahi, auteur entre autres jeux de Another World et Heart of Darkness pour ne citer que ses titres les plus populaires, le studio Pixel Reef basé à Montpellier tente de nous proposer une expérience VR des plus originales. En effet, il est question de voyager dans un nouveau monde fait de créatures entièrement en papier. Origamis vivant d’une complexité folle, tous ces êtres imaginaires ont leur propre façon de se mouvoir et de réagir à l’environnement, ainsi qu’à votre comportement. Votre but en tant que joueur, sans révéler quoi que ce soit de l’obscur scénario du jeu, sera de comprendre comment chaque animal se comporte dans plusieurs situations, de saisir les différences entre chaque espèce, d’en connaître les dominants et les dominés pour progresser du mieux possible au fil des énigmes proposées.

Sans aucune indication à l’écran autre que votre manette (le jeu n’est pas compatible PS Move), Paper Beast vous lance dans plusieurs zones reliées par des lignes droites, tunnels et autres fioritures laissant imaginer une (très fausse) liberté et camouflant l’aspect confiné d’un tout, quand même très peu emprunt à l’exploration totale. Chaque niveau cache en son sein quelques petits secrets mais aucun n’a vraiment de cette ampleur qui perdrait le joueur dans cet écosystème, finalement divisé en toutes petites zones. Ce qu’on vous demande, c’est de suivre un fil d’ariane jamais indiqué mais tout de même très facile à ressentir, en validant plusieurs énigmes jouant avec le terrain, les éléments et les créatures découvertes pour passer d’un endroit à l’autre, comme dans un parc d’attraction. On est loin du nouveau monde sublimé.

Évitons de dévoiler les solutions des énigmes d’un jeu ne dépassant pas les 3 heures (et c’est une durée de vie qui sied parfaitement à l’expérience) : sachez juste qu’il s’agit d’utiliser des objets spécifiques pour changer le terrain, sa constitution (eau/glace), sa solidité (eau/sable) et autres bonnes idées en temps réel. Ce principe fonctionne parfaitement bien et évidemment, la VR lui va très bien. C’est là que le PS Move brille davantage en immersion. 

Chacune de ses plus surprenantes réalisations visuelles fonctionne en termes de sensations, à défaut de marquer les esprits sur le long terme. Car une fois l’experience Paper Beast terminé, le casque retiré, on en retient surtout le fait d’avoir certes passé un très bon moment, mais sans doute pas inoubliable. Tout comme ce mode « bac à sable » proposé en fin de jeu, anecdotique.

Paper Beast est un jeu très obscur dans son message qui étonne autant qu’il questionne, tant par ce qu’il veut raconter que par sa progression, en dent de scie, enchaînant les énigmes faciles et difficiles, évidentes ou plus complexes, sans trop de montée en puissance. Il pêche de ce coté, mais propose aussi une immersion intéressante dans un monde entièrement nouveau et original. Malheureusement, la découpe des niveaux est telle qu'on est davantage en visite d'un parc d'attraction qu'à la découverte d'un nouveau monde sublimé. Le PSVR a ses limites et fait reculer celles du merveilleux. Pas grave : le manège était chouette.

Image de SkyWilly

SkyWilly

Rédacteur en chef collectionneur de Skylanders et qui passe beaucoup trop de temps sur ces briques Lego. Heureusement qu'il y a des petits jeux pour s'évader ! Auteur de Le jeu vidéo indépendant en 2015 : Portraits de créateurs

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