Rapide Critique
Développeur : Mirage Game Studios
Éditeurs : HandyGames / THQ Nordic
Date de Sortie : 17 octobre 2019 – Prix : 20 €
Durant cette période de crise, les petites entreprises connaissent certainement la crise. Oh… On me dit dans l’oreillette que la chanson référencée ne parle pas du monde du travail, mais plutôt de choses au niveau de la ceinture. Vous me direz, en ce moment, si vous êtes célibataire comme moi, c’est carrément la crise. Mais je m’égare, revenons dans le milieu du patronat. Donc, pour s’imprégner du goût d’une entreprise fleurissante, rien de tel qu’un visionnage de The Office pour se fendre la gueule ou quelques heures au côté de Little Big Workshop à faire trimer quelques ouvriers.
Si on est loin de l’expertise du papier de Dunder Mifflin (la boite fictive de la série The Office), on s’y approche un peu grâce à un aspect mignon et bienveillant. Le jeu de Mirage Game Studios vous permet de fabriquer des dizaines d’objets allant d’un bureau en bois au ballon de football, en passant aussi par de petits robots ou des vélos pour enfants. Pour cela vous disposez d’un petit pécule en poche ainsi qu’un petit local avec trois pièces. Dès le début du jeu, vous êtes libre de faire prospérer votre entreprise à votre guise. Cela peut paraître laborieux, voire effrayant, mais Little Big Workshop a été très bien pensé afin d’accompagner les nouveaux venus à l’aide de didacticiels qui apparaissent à chaque moment clé de votre aventure.
Dès les premières minutes, on vous apprend à embaucher du monde, à acheter des ateliers spécialisés puis à signer des contrats avec l’un des cinq grands demandeurs de la région. À chaque coup de fil, le commanditaire souhaite recevoir un certain nombre d’objets sans retard. Ensuite, à vous de tout régler pour respecter la commande sinon au revoir l’argent promis.
Au bout de plusieurs heures, comme tout fumier du CAC 40 qui se respecte, votre seule envie est d’amasser encore plus de thunes pour investir, se remplir encore plus les poches et ainsi de suite. Ce que j’aime particulièrement dans ce jeu, c’est sa douceur malgré son axe vénéré par le Medef, car même si on cherche constamment à s’enrichir, il ne fait rien pour pourrir la vie des joueurs. Certes, les travailleurs ne rentrent jamais chez eux, mais il est quasiment impossible de les tuer à la tâche. Il leur arrive de s’épuiser, mais une bonne sieste sur le sol, suivie d’un petit café et c’est reparti pour un tour. De même, si vous loupez un contrat, vous gagnez toujours un peu de sous. Il est presque impossible de faire banqueroute dans Little Big Workshop, tout est fait pour vous faire apprécier l’expérience.
On se prend donc au jeu en achetant de nouvelles machines plus performantes, en ajoutant des fleurs pour augmenter le confort des employés, on les augmente en leur proposant une spécialisation, on agrandit les locaux pour faire encore plus de produits simultanément, on améliore les zones de stockage, on ajoute quelques étagères pour mieux ranger notre bordel, etc.
C’est un de ces jeux où on aime ne rien faire et observer cette petite fourmilière vaquer à ses occupations qu’on a préalablement planifiées avec parcimonie. La gestion est plutôt simple, comme je le disais, car la seule chose à réellement gérer est le plan de production d’un élément. Quand vous acceptez un contrat, il vous faut spécifier les ateliers qui effectueront les diverses tâches avec les matières premières que vous aurez choisies en fonction des besoins minimums et obligatoires (style, confort, robustesse, etc.). Par exemple, un bureau demandera du bois – vous aurez le choix entre du massif clair ou foncé, ou du contreplaqué moche mais robuste – et un petit peu de métal pour les poignées. Il faudra faire de la découpe du bois – sur un atelier multi-fonctions ou avec une table à découpe de bois spécialisée plus rapide, mais plus chère –, de la confection des poignées, puis il faudra tout coller et assembler. Chaque étape a besoin d’un endroit spécial, mais vous vous en doutez pour paralléliser tout cela et aller plus vite, il faudra plusieurs ateliers identiques (donc il faudra investir et avoir la place). Une fois le plan de confection prêt, vous dézoomez, accélérez le temps et admirez votre œuvre. Les personnes se gèrent elles-même en fonction de leur spécialité, il suffit donc de simplement dire comment faire le bureau, le reste se fait tout seul.
Avec un arbre de recherche géant, une impossibilité de faire faillite (sauf en faisant n’importe quoi), un aspect mignon et une gestion hyper simpliste, mais poussée, vous aurez de nombreuses heures devant vous, avant de vous lasser de Little Big Workshop. C’est un jeu sans but à part celui de devenir extrêmement riche et de tout débloquer pour encore plus facilement respecter vos commandes à temps. On s’amuse à le lancer quelques heures pour agrandir notre entrepôt, optimiser les chaînes de production, le tout dans la bienveillance la plus totale. Sans arrière-pensée, c’est le jeu où notre entreprise ne connaît pas la crise et ça fait un bien fou pendant ces jours difficiles.
Zhykos
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