Rapide Critique
Développeur : Octeto Studios – Éditeur : Games Operators
Date de Sortie : 21 mai 2020 – Prix : 13 €
Il existe une mode, depuis quelques années, qui consiste à faire payer le droit de tester un jeu vidéo avant qu’il soit terminé. Ces accès anticipés, ou versions bêta (voire alpha dans certains cas) facturées, ont plusieurs buts dont le principal, selon moi, est de livrer un produit propre et bien réglé le jour de sa sortie définitive. Quand un titre sort dans un sale état, on serait presque en droit de se demander comment le studio a autant pu se foirer. Tout ça pour dire que Cyber Ops est passé par une phase de test avant sa sortie le 21 mai dernier. Nous sommes aujourd’hui le 7 juin et je peux vous dire que le jeu n’est toujours pas fini.
Octeto Studios a développé un titre avec un concept qui avait tout pour me plaire : de la stratégie et de la tactique en temps réel avec du piratage, des éléments de science-fiction et des terroristes qui foutent le bordel. Vous incarnez un opérateur qui a la charge de diriger une escouade de quatre militaires à travers les huit missions de la campagne. Vous devez donner des ordres aux hommes et femmes sur le terrain à travers un écran de contrôle. Tel un personnage omnipotent au-dessus de la ville, vous déplacez vos pions afin de remplir des objectifs comme un sauvetage de votre Premier Ministre puis l’escorte de celui-ci vers son avion alors que des unités vous canardent dans tous les sens.
Si le scénario ne vous fera pas rêver un seul instant, le gameplay et la tactique sont clairement les points forts du jeu. Sur le papier… Au lieu de bouger vos troupes comme n’importe quel titre stratégique, Cyber Ops propose plutôt un système de points d’intérêt à atteindre que vous sauvegardez, avec un chemin calculé automatiquement qui est matérialisé par une ligne sur la carte. Si cette simplification est bienvenue, sa réalisation l’est un peu moins lorsqu’on décide de placer plusieurs points et que les lignes s’entremêlent sans en comprendre le sens ni les priorités. De même, la recherche de chemin (ou pathfinding si vous voulez vous la péter avec des gam3rz) vous amène dans des situations désastreuses et il faut constamment la corriger, car elle vous fait soit foncer vers une porte verrouillée, soit stoppe vos unités à chaque fois qu’elles croisent une porte parallèle à leur trajet (systématique quand vous activez le mode discrétion).
Une fois ces frustrations surmontées à l’aide d’anxiolytiques, le piratage vient en mettre une couche supplémentaire. Ici aussi, l’intention était louable, car on nous met face à des petits puzzles très simples à résoudre, mais qui demandent d’être tout le temps attentif une fois notre intrusion perpétuée dans le système. Il est donc possible de prendre possession des caméras, des portes ou des tourelles pour réussir à se frayer un chemin sans galérer pour la suite. À chaque niveau d’hacking (généralement : désactivation temporaire ; désactivation définitive ; destruction), une nouvelle fenêtre apparaît à gauche de votre écran avec un truc à faire à intervalle régulier. Par exemple, le système de niveau 1 doit être réglé en déplaçant un pointeur, avec les flèches du clavier, au niveau de lettres illuminées ; le niveau 2 vous oblige à esquiver des choses ; et le niveau 3 est une sorte de labyrinthe. Si vous réussissez ces épreuves, les logiciels anti-intrusion ennemis ne vous détectent pas.
Il faut donc constamment passer de la carte tactique aux écrans de piratage ce qui provoque une surcharge mentale de tous les instants. Avec la partie hacking qui émet encore plus de bips qu’une friteuse McDo et l’interdiction de commettre la moindre erreur à cause d’une difficulté débilement haute, Cyber Ops n’est pas à mettre entre toutes les mains, surtout si vous avez des antécédents d’AVC. Si vous n’êtes pas du genre patient, comme moi, ses nombreux bugs ne vous aideront absolument pas à vouloir continuer l’aventure. Pour l’anecdote, j’ai arrêté mon test lorsque le jeu m’a demandé un code à quatre chiffres que je n’ai jamais vu. Vous savez quoi ? Il est apparu 3 secondes dans un coin de l’écran avant de disparaître à tout jamais, et je ne l’avais pas remarqué. Il m’était donc impossible de continuer.
En conclusion, Cyber Ops est un jeu que j’aurais voulu aimer, mais qui aurait dû subir une phase de test plus complète avant d’être présenté à des personnes exigeantes (il y avait des didacticiels volontairement non ajoutés à la sortie, sérieux…). Attendons quelques mois et quelques patchs, peut-être qu’il sera temps de vraiment y jeter un coup d’œil.
Zhykos
- Publié le
- à
- Aucun commentaire