Rapide Critique
Développeur : Insane Code – Éditeur : Insane Code
Date de Sortie : 5 mai 2020 – Prix : 10 €
Il faut que je vous avoue une chose, je n’ai presque aucune connaissance des années 80. Bien que je sois né en 86, cette période m’est étrangère et en ce qui concerne le jeu vidéo, c’est d’autant plus probant que ma culture n’a réellement commencé qu’en 97 avec une PlayStation qui a atterri sous le sapin. Quand on me propose un jeu se voulant un digne héritier de cette période inconnue, je n’hésite pas à tenter ma chance afin de rattraper le temps perdu.
80’s Overdrive fait immédiatement penser aux très connus Out Run (1986) et Chase HQ (1988) sortis principalement sur les bornes d’arcade. Le mode carrière vous place au volant d’un bolide reprenant la courbe de célèbres modèles de cette époque, sans en avoir le nom. Avec un petit pécule en poche, vous aurez les moyens d’acquérir soit une voiture avec des statistiques très moyennes – chaque tire a trois caractéristiques : vitesse, direction et durabilité – soit une plus rapide, mais moins maniable. Au fur et à mesure des courses et de votre place à l’arrivée, vous gagnerez de l’argent afin d’améliorer votre garage. Vous dépenserez alors de l’argent pour acheter une nouvelle caisse, augmenter des statistiques ou débloquer des bonus comme de la nitro (octroyant deux accélérations à chaque course) ou un radar de police.
Le déroulement d’une épreuve se ressemble à chaque fois, il faut naturellement terminer en tête pour gagner le plus d’argent, mais aussi pour déverrouiller les autres pistes. En plus des dix-neuf autres concurrents, il faudra faire attention à la circulation qui est plus ou moins dense selon le circuit. En plus de cela, la police peut parfois pointer le bout de son nez pour tenter de vous arrêter.
Si les sensations de conduite et ces idées d’ennemis sont plutôt bonnes, il faut dire que ce n’est pas très bien réalisé. Tout d’abord, la vitesse ne se fait absolument pas ressentir bien qu’on roule à plus de 300 kilomètres à l’heure. J’avais l’impression de me traîner à bord d’une voiture sans permis d’autant plus que votre voiture n’a aucun caractère quant à son bruit. J’irais jusqu’à dire qu’un moteur deux temps d’une tondeuse me procure plus de frissons.
L’autre point négatif vient du public ajouté sur la route. Il est certes là pour vous embêter et pour ajouter un peu de difficulté, mais le fait de l’avoir programmé pour changer continuellement de voie est absurde. Il m’est arrivé souvent de m’approcher d’un camion ou d’une jeep – il y a genre 6 modèles différents et quand deux camions sont affichés, par exemple, ils sont tous les deux identiques en tous points, et c’est pareil pour toutes les caisses – et de voir celui-ci traverser la route de bout en bout sans aucune raison. On se retrouve alors à effectuer une manœuvre d’évitement à toute vitesse avant de se retrouver dans un accident vous faisant perdre de précieuses secondes. Généralement, un redémarrage de la course intervient…
Pour finir sur les points atroces, je vais rapidement vous présenter la goutte de trop qui a fait déborder le réservoir. Les flics ne s’en prennent qu’à vous. Oui, le jeu triche de telle manière que même si un adversaire va plus vite que vous, que vous soyez cinquième, et que vous dépassez une voiture de la marée chaussée, vous seul sera pourchassé. Il y a beaucoup de choses qui m’énervent dans le jeu vidéo et l’inégalité entre le joueur et l’IA en fait partie.
Du point de vue du contenu, comptez un peu plus d’une trentaine de courses en mode carrière, avec de très jolis décors (attention à celui en forêt qui fait ramer la Switch) et de bons challenges quand l’IA n’a pas activé le mode Destruction Derby (je veux un remake !). Un éditeur de pistes est aussi disponible, mais il porte très mal son terme, car il s’agit plutôt d’un générateur dans lequel on ne fait que régler des taquets pour spécifier des caractéristiques comme le nombre de virages ou de voies. Le circuit est alors généré ainsi qu’un code de partage à balancer par message à ses amis. Point de marché en ligne, ce qui est anachronique en 2020. Enfin le mode arcade fait les beaux yeux à Out Run avec un compte à rebours et une progression de plus en plus complexe et un choix d’aller à gauche ou à droite en fin de circuit.
80’s Overdrive est un sympathique jeu de course, mais qui se prend les pieds dans le tapis à cause de décisions de game design qui n’ont rien à faire là à part frustrer le pilote virtuel que vous êtes. Le chef-d’œuvre Out Run de Sega est aussi disponible sur la Switch, je vous conseillerais plutôt d’aller dans cette direction.
Zhykos
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