Risk of Rain 2
Développeur : Hopoo Games – Date de Sortie : 11 août 2020 – Prix : 17.99€
Après un an et 5 mois, Risk of Rain 2 sort d’accès anticipé, et on peut dire qu’Hopoo Games nous régale d’une version très complète et très satisfaisante manette en main.
Histo-risk
Risk of Rain premier du nom, sorti en 2013, posait déjà les bases : dans un futur assez distant, suite à un accident, notre moyen de transport s’écrase sur une planète hostile. Nous incarnons un-e survivant-e, échoué-e sur cette planète peu accueillante, et nous devons survivre et progresser au travers de plusieurs niveaux dont le contenu est généré aléatoirement afin de trouver un moyen de fuir cette planète.
Risk of Rain 2 part d’un postulat un poil différent : vous avez reçu un appel de détresse d’une planète mais une fois arrivé-e, vous n’y découvrez aucun survivant. Les logs de l’appel indiquent cependant des combats, et des monstres peu amicaux. A vous d’explorer cette étrange planète, d’en découvrir ses secrets, et d’en repartir vivant.
Le jeu reprend les mêmes mécanismes que son grand frère, mais y ajoute une nouvelle dimension, littéralement : si le premier opus était en 2D vu de côté, son grand frère passe quant à lui en 3D, et ça change tout.
Ce second volet garde toutes les mécaniques qui ont fait du premier un rogue-like très apprécié, et les peaufine pour fournir un jeu exigeant, mais aussi très fun.
Êtes-vous déjà allé à Thouar ?
Mais alors, comment se déroule une partie ? La première étape est de choisir un personnage à incarner. Si vous ne pourrez en sélectionner qu’un au début, jouer au jeu et remporter des succès vous débloquera rapidement un casting de 10 personnages très différents les uns des autres, avec chacun leurs forces et leur faiblesses.
Une fois votre personnage choisi, votre pod atterrit à la surface, il vous faudra alors partir à la recherche d’un téléporteur, en combattant des monstres. Ceux-ci vous donneront des dollars qui serviront à ouvrir des coffres, qui vous donneront de l’équipement pour renforcer votre explorateur. Le téléporteur trouvé, il faudra l’activer. Mais préparez-vous à combattre le temps de son activation : en effet un boss va alors apparaître, il faudra le battre et survivre pour espérer pouvoir prendre le téléporteur qui vous emmènera un peu plus proche de votre échappatoire.
Le principal attrait de Risk of Rain 2 est sa gestion de la difficulté, celle-ci augmente avec le temps passé à explorer (de “facile” à “difficile”, puis “impossible” pour finir par la fameuse difficulté “HAHAHAHA”), dès lors il s’agira de bien gérer son temps entre l’exploration de la carte pour renforcer son personnage en trouvant du stuff, et avancer au niveau suivant assez vite pour ne pas se retrouver à combattre des monstres boostés aux hormones de croissance.
Chaque partie est différente : plusieurs environnements, possédant chacun quelques variantes, sont prévus pour rendre le jeu diversifié. Les coffres, les magasins, les bidons et le téléporteur étant tous placés aléatoirement sur la carte, vous n’aurez pas 2 fois exactement la même carte à explorer. Enfin, les équipements trouvés dans les coffres sont eux aussi aléatoires, et un système de synergie entre les objets peut rapidement rendre votre personnage très puissant.
Pour un exemple de synergie : imaginez un objet qui vous soigne lorsque vous effectuez des coups critiques, maintenant imaginez un objet qui, lorsqu’on vous fait des dégâts, lance des dagues sur 5 ennemis autours de vous, chacune de ses dagues peut déclencher un coup critique, lorsqu’on vous frappe, vous vous soignez, c’est-y pas magique ? Et ce n’est qu’une des synergies possibles entre la centaines d’objet et la trentaine d’équipements déblocables dans le jeu. Les descriptions des objets sont assez claires, et des détails sur les chiffres précis sont trouvables depuis le menu principal pour les adeptes de theorycrafting.
Si l’aspect aléatoire habituel des builds des rogue-like vous fait peur, rassurez-vous, car quelques outils vous permettront d’influencer votre stuff. Un “Scrapper”, ou “Ferrailleur” en français, est un objet qu’on peut parfois trouver sur les maps, et vous permet de recycler les équipements en “scrap”, des objets inutiles au premier abord, mais qui seront choisis en priorité dans les “imprimantes 3D” permettant d’échanger un item aléatoire de votre inventaire contre celui affiché. Ainsi, tant que vous avez des scraps de la bonne couleur, vos items utiles sont protégés.
Tu débloques ?
Si au début les objets et les personnages sont assez limités, un système de succès, nommés ici “Challenges”, vous débloquera de nouvelles options pour vos prochaines partie. La difficulté est assez variée et va d’un “Mourrez 5 fois” à “Tuez un boss élite dans la difficulté la plus élevée”, de quoi satisfaire tous les types de joueurs. Mais que les plus complétionnistes se rassurent, ils sont tous faisables en trouvant des bons objets, et en jouant un personnage qui vous plaît et dont vous êtes habitué au gameplay. Même moi j’ai réussi, et je suis loin d’être un hardcore gamer avec une arobase à la place du A ! Ces challenges vous débloqueront alors des nouveaux objets à trouver dans les coffres ou magasins, ou bien des nouveaux personnages à incarner.
Une fois ceux-ci débloqués, il est également possible de remplir des objectifs particuliers pour débloquer des skills alternatifs qui diversifieront alors votre partie, et peuvent même vous faire changer d’avis drastiquement sur un personnage. Pour moi ce fut le déblocage de la glissade du commando, depuis que je l’ai, j’adore le jouer, alors qu’avant je ne le prenais jamais. Enfin, terminer le jeu dans la difficulté “Monsoon” (la plus haute dans une partie classique) vous débloquera un skin spécial pour vous la péter en multijoueur.
L’osmose en coop
En effet, si vous pouvez explorer le jeu en solo, il est plus amusant de s’y atteler avec des ami-e-s ! Le jeu à plusieurs a quelques nuances à connaître. Si les dollars gagnés en tuant des monstres remplissent les poches de tous les joueurs de l’équipe, les coffres sont eux “partagés”, si quelqu’un l’ouvre et prend l’objet, les autres joueurs ne pourront pas l’ouvrir (mais leurs sousous ne seront pas amoindris, pas de panique), c’est là qu’un aspect intéressant entre en jeu : les différents personnages n’ont pas forcément besoin des mêmes objets pour pouvoir briller au combat, il suffit donc de prendre des personnages complémentaires, et les querelles de loot ne seront plus à l’ordre du jour.
De plus, jouer à plusieurs présente un autre avantage, la mort est moins punitive : si un joueur meurt, il suffira aux autres de terminer la map et le joueur mort sera ressuscité à la map suivante, avec cependant un petit retard de stuff, mais rien qu’un peu d’empathie et de coopération ne saurait combler. Même si les monstres possèdent plus de vie, l’exploration de la carte est également plus rapide, les points d’intérêts sont trouvés plus rapidement, réduisant ainsi le temps passé sur une carte, et donc la difficulté générale du run. De plus, certains mécanismes cachés sur les cartes seront plus rapide à activer à plusieurs, voire carrément ne seront accessible qu’en multijoueur.
Un système de ping très malin vous permet également de communiquer à votre équipe facilement les différents loots que vous trouverez, celui-ci s’affichera alors sur l’écran de vos amis leur permettant de le trouver facilement. Le jeu étant sur Steam, l’invitation en équipe est très simple à mettre en place, il existe également une possibilité de chercher des salons ouverts pour jouer avec des inconnus, mais étant associable, je n’ai testé cette partie qu’une fois et ai fait la mauvaise expérience d’une équipe qui ne communique pas et se battait pour les loots. Bref, à vos risques et périls.
Voyage voyage !
Comme tout jeu, il n’est pas exempt de petits défauts qui pourront venir entacher votre expérience, ceux qui me viennent à l’esprit sont principalement dûs à l’aspect rogue-like. En effet, comme chaque jeu de ce type, s’il décide que vous allez morfler, vous allez morfler, comme on dit : “Quand ça veut pas ça veut pas !”. Il y a parfois certaines runs où les objets qui vous sauveraient la mise décident de ne pas se montrer, et vous serez condamné-e à galérer et à mettre longtemps à tuer les monstres élites parfois sacs à PV, et la difficulté croissant avec le temps ne vous fera pas de cadeau. Un autre aspect un peu négatif est dû à la 3D, vous ne voyez pas dans votre dos, et les parties deviennent vite brouillonnes, en fin de run certains monstres élites seront même capable de vous tuer en 2-3 coups, ce qui reste toujours frustrant, surtout quand il est dans votre dos. Mais ce genre de situation reste rare.
Les apparitions de monstre sont parfois très inégales, il m’arrive souvent d’attendre à côté d’un coffre qu’un monstre apparaisse pour me donner les 3$ qu’il me manque pour l’ouvrir, alors qu’à d’autres moments je suis tellement submergé que je n’ai pas le temps de me décider si l’objet que je viens de trouver est mieux pour moi ou pour ma coéquipière. Autre détail pouvant rebuter : certains secrets sont si cryptiques que je ne les ai découverts qu’en fouillant les wikis (très fournis et bien rédigés) de la communauté. Après être allé voir quelques streams de nouveaux joueurs, l’aspect cryptique est vraiment présent, les streamers découvrent les secrets presque exclusivement par le backseat (des viewers qui leur disent quoi faire). On peut noter aussi quelques problèmes de performance lorsqu’il y a beaucoup d’effets à l’écran.
Le jeu est beau, la 3D en cel-shading et ses couleurs vives donnent un léger aspect cartoon très appréciable, et les designs des monstres sont plutôt uniques et diversifiés. Les environnements sont assez grands, de nombreux détails sont disséminés dans toutes les cartes, la narration environnementale est très réussie pour peu qu’on y fasse attention. Des structures gigantesques ou des squelettes énormes de monstres nous font nous demander quelles formes de vie évoluaient sur cette planète et comment elles ont disparu. Ces environnements étranges accompagnés de la magnifique musique de Chris Christodoulou nous plongent dans une ambiance dépaysante qui nous fera voyager sur cette belle planète étrange.
De plus, pour ceux et celles qui souhaiteraient creuser un peu plus l’univers, chaque objet possède une description de lore débloquée une fois qu’on l’a ramassé en jeu. Chaque monstre peut dropper des logbooks qui vous permettront d’en apprendre plus, et chaque environnement possède un petit carnet caché quelque part qui vous débloquera une description ainsi qu’un très joli diorama.
En conclusion, si vous êtes amateur de rogue-like, ou que vous cherchez un jeu pas prise de tête pour jouer avec vos ami-e-s ou votre conjoint-e, n’hésitez pas, et à 18€ hors réduction, vous en aurez pour votre argent, ce n’est pas mes 212h lors de la rédaction de cette critique qui vous diront le contraire !
Rei Dunamis
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3 réflexions au sujet de “Risk of Rain 2”
J’ai aussi passer un nombre d’heures impressionnant dessus. Il s’agit clairement d’une suite / remake du 1er opus de très haut vol. L’aspect 3D apporte un côté immersif vraiment incroyable au titre.
Même pas de « Selection » ? Même avec + de 200h de jeu au compteur ?
Très étrange. Pour moi il mérite bien de figurer comme un des grands titres.
Pour dire la vérité, c’était le tout premier test de ReiDunamis et du coup la question de la Sélection ne s’est pas posée parce qu’il y avait d’autres choses plus « importantes » (la gestion de son arrivée, etc). En plus de cela entre temps il nous a écrit sa critique de Spiritfarer 🙂 Qui fut diffusé en premier lieu. Et qui fut une Sélection aussi.
Mais il est vrai que Risk of Rain 2 mériterait sa sélection en effet.
Perso je déteste l aspect roguelike. La description du jeu sur Xbox, le fait qu il soit en promo à 6,24 euros, et des commentaires m ont donné envie de le prendre… J ai juste perdu mon argent. On progresse peu au sein même de chaque run et on repart à zéro à chaque fois. Je déteste ce Principe de roguelike. Je l ai pris parce que je pensais vraiment que ce serait un roguelite. Bref déception très amère. Je me force à y jouer pour voir mais je déteste.