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Développeur : Grundisla Games – Éditeur : Application Systems Heidelberg
Date de Sortie Prévue : 2021
Francisco Gonzales, l’homme derrière le studio indé de Grundislave Games, n’est pas un novice lorsqu’il s’agit d’élaborer un point&click. Effectivement, le monsieur est déjà connu pour quelques faits d’armes : A Golden Wake, Shardlight et Lamplight City, rien que ça. C’est d’ailleurs dans l’univers de ce dernier opus que se déroule Rosewater, son futur bébé encore en phase de gestation. Mais exit l’ambiance british et victorienne de la ville fictive de Lamplight, et bonjour au western spaghetti, ses gueules cassées, ses diligences et sa ruée vers l’or porteuse d’espoirs déraisonnables. C’est dans une version démo riquiqui, pouvant se boucler facilement en vingt minutes, que Rosewater s’offre à nous. L’occasion de prendre la température de son potentiel, mais juste à l’aide de la dernière phalange de l’auriculaire.
Car comme nous le disions, la démo de Rosewater se montre bien avare en contenu et amputée de nombreuses features. Ainsi, le doublage des personnages est momentanément absent, et la musique ne se résume, actuellement, qu’à de timides accords juste là pour enjoliver un habillage sonore autrement vide. Dès lors, il paraît difficile de s’immerger dans l’ambiance Far West de Rosewater. D’autant que graphiquement le titre ne casse pas trois pattounes à un caneton, puisqu’il ne propose qu’une direction artistique fichtrement générique (mention spéciale pour les intérieurs, particulièrement insipides) et des animations poussives. La ville de Rosewater — seul lieu connu de cette démo — ne possède pas de charme particulier, même si on lui reconnaît bien son aspect de bled paumé de l’Ouest américain, peuplé de rednecks plus ou moins fréquentables. Bien sûr, le côté rétro à la sauce Wadjet Eye Games flattera la rétine des amateurs de point&click à l’ancienne, mais la concurrence semble faire bien mieux en matière de créativité, avec des moyens similaires.
S’il est encore trop tôt pour se prononcer sur la qualité de l’écriture de Rosewater, les premières minutes savent se montrer intrigantes. On y découvre Harley Leger, une journaliste freelance bien loin des archétypes féminins que l’industrie du jeu vidéo a l’habitude de nous servir. Grande, baraquée et d’une beauté plus que discrète, Harley n’hésite pas à distribuer les gnons pour arriver à ses fins et à faire preuve de gouaille. Enfin… des baffes, la protagoniste en balancera que si le joueur le décide, car Rosewater laisse une vraie liberté pour résoudre ses énigmes — vais-je défoncer ce verrou ou le crocheter en catimini ? Dois-je faire une faveur à cet homme un peu louche pour qu’il m’aide en retour, ou tout simplement lui refaire le portrait ? — avec des embranchements scénaristiques multiples suivant l’option choisie. Cela se vérifie dans cette démo : selon que l’on incarne une Harley impulsive et transgressive, ou au contraire empathique et bienveillante, les personnages rencontrés ne sont pas les mêmes et certains événements se déroulent très différemment. Prometteur.
Évidemment, Rosewater ne nous livre là qu’une infime partie de sa version finale. Nul doute qu’avec des doublages que l’on espère de bonne qualité et une musique composée avec cœur, le titre saura se montrer sous un jour plus favorable. Reste qu’avec ses mécaniques parfois proches du jeu de rôle, et un scénario que l’on souhaite non linéaire, Rosewater dispose d’une vraie carte à jouer sur la scène du pointer et cliquer. La réponse en 2021.
Gattu
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