Quand le capitalisme bien veillant vous envoie à la mine
Critique
Olija
Développeur
Skeleton Crew Studio, Thomas Olsson
Éditeur
Devolver Digital
Date de Sortie
28 janvier 2021
Prix de lancement
14.99 €
Testé sur
PC
Cela faisait un petit moment que nous n’avions pas eu notre de dose de violence sur fond de gros pixels dans l’écurie Devolver Digital. Proposé par Skeleton Crew et Thomas Olsson, dont c’est le deuxième titre, Olija nous propose de suivre les périples de Faraday, dans un royaume très étrange.
Ninja Spaghetti
Faraday est gouverneur d’une petite île, quelque part. Hélas, son canton n’est pas au meilleur de sa forme et pour y remédier, Faraday décide de prendre ses responsabilités et part lui-même à la pêche avec sa tribulation. Un orage et naufrage plus tard, il se trouve échoué sur des terres inconnues, où gisent des dizaines de carcasses de bateaux. Après la fouille d’une grotte, il tombe sur un harpon aussi bien magique que maudit. Un gros vilain et le sauvetage d’une princesse plus tard, notre capitaine arrive à Rade-Marée, lieu où se retrouve tous les suivants des divers naufrages.
A l’aide du vieux batelier et de son harpon, Faraday part à la recherche de trois clés mystiques protégées par les Noirs-Saules, peuple un peu mystique pour ainsi retourner dans son royaume. Dit comme ça c’est simple et un peu tiré les cheveux, mais en jeu, c’est pire. Il est très difficile de suivre et comprendre où veut nous amener le jeu tellement la narration est complètement déconstruite (il se peut même que je vous raconte des bêtises). Et c’est bien dommage, car le doublage du narrateur permet au joueur de s’imprégner de l’univers. Cette déconstruction de la narration vient surement des inspirations très cinématographiques du titre : on a l’impression d’être dans un western hollywoodien des années 70, mais dans un contexte asiatique, le tout saupoudré d’un peu de mysticisme africain. Heureusement pour le titre, si la narration est ratée, l’ambiance que provoque ce mélange est une réussite.
La grapinisation des harpons
Au fil des 4/5 heures que dure le jeu, Faraday devra parcourir les îles alentours pour y trouver deux choses : des clés, au nombre de trois, pour ouvrir une porte lui permettant de rentrer chez lui, et des morceaux de carte, permettant de découvrir les autres îles. Dans chacun des secteurs de la map monde, il faudra visiter les environs, pour trouver des clés en or (qui n’ont rien à voir avec les clés de la grosse porte), protégées par un gardien, proposant à chacun fois un joli défi de bagarre, qui est le cœur du jeu. Et pour venir à bout de vos ennemis, vous ne serez pas démuni.
Si vous commencez l’aventure avec vos simples poings, rapidement vous trouverez une rapière ainsi que le harpon magique, puis au cours de vos explorations, vous tomberez sur une arbalète, un fusil et un espadon. Si pour la plupart on imagine aisément leur utilisation, le sel du jeu vient bien du harpon. Ce dernier a deux capacités (en plus de transpercer vos ennemis) : la capacité de le faire revenir dans vos mains après l’avoir lancé mais aussi la capacité de vous téléporter sur son emplacement. Ces éléments seront primordiaux pour vous apporter une forte mobilité dans les combats, notamment lorsque le nombre d’ennemis est important à l’écran, ce qui pourra d’ailleurs rendre certains affrontements un peu brouillons. D’autant plus que le mapping des touches à la manette n’est pas optimal : vous attaquez avec le bouton gauche (X sur un pad 360) et vous lancez / téléportez avec le bouton droit (B sur pad 360).
Dans des situations un peu chargées, la distance entre les deux boutons fait que l’on se perd au niveau de nos attaques, se retrouvant soit à attaquer à mains nues (après avoir lancé le harpon sans le rappeler) soit à gaspiller nos munitions d’arbalète / fusil, parce qu’on appuie sur le bouton haut (bouton Y). Heureusement les situations brouillonnes ne sont pas légions et on passe facilement à côté de ce petit défaut, surtout que le jeu (en dehors des boss) n’est pas très difficile.
Skeleton Crew a aussi eu la bonne idée d’exploiter les capacités du harpon pour l’exploration dans les diverses maps, où il faudra jouer des bons timing de lancer / téléportation, pour traverser les environnements et trouver les objets bonus (qui ne servent strictement à rien si ce n’est le plaisir de trouver un chemin caché). Ajoutez à cela un peu de crafting via les éléments récupérés sur les ennemis pour renforcer votre QG et ainsi vous forger des chapeaux qui donneront de petit bonus, altérant très légèrement les combats.
Olija nous propose de parcourir un monde sombre, un peu glauque, mais avec une poésie directement empruntée de la culture asiatique. Il faut cependant parvenir à passer outre la maladresse de la narration malgré qu’elle soit porté avec brio par un narrateur (dont nous n’arrivons pas à trouver son petit nom). Cela ne nuit pas à la découverte de ce monde étrange et à la manipulation du harpon, que cela soit dans les combats et surtout dans l’exploration des diverses îles. Si les combats peuvent s’avérer un peu brouillon dès lors que vous serez assailli par une petite poignée d’ennemi, les combats contre les boss viendront mettre vos réflexes à l’épreuve.