Critique

Don’t forget me

Crim
Publié le 20 avril 2021

Développeur

The Moon Pirate

Éditeur

The Moon Pirate

Date de Sortie

20 avril 2021

Prix de lancement

14.99 €

Testé sur

PC

Il y a des jeux qui nous envoutent au premier coup d’œil. Du coup, on arrête de les regarder, pour pouvoir mieux en profiter au moment où on aura une copie entre les mains. C’est un peu ce qui s’est passé avec le premier jeu des Bordelais de The Moon Pirate. Là où je m’attendais à un point and click en huit-clos (un peu à la manière d’un Gods Will be Watching des Espagnols de Deconstructeam), je me suis retrouvé avec tout autre chose et c’est pas plus mal !

Paix et liberté

Le jeu démarre dans la clinique de Bernard, lieu où se déroulera une grande partie de l’action. Alors qu’il travaille en pleine nuit, quelqu’un frappe à sa porte. En ouvrant celle-ci, il se trouve nez-à-nez avec une jeune femme qui s’écroule devant lui. Après l’avoir transportée sur son canapé, cette dernière se réveille quelques heures plus tard avec un gros problème : elle est complètement amnésique et ne se souvient que de son prénom : Fran. Heureusement pour elle, Bernard est copiste : son métier consiste à copier des souvenirs stockés dans une puce qui est elle-même connectée au cerveau. Cette puce a une grande importance à l’époque où se déroule le jeu : elle a permis de mettre fin à une guerre inutile en contrôlant une partie du cerveau, suffisamment pour mettre fin à la guerre sans pour autant contrôler les foules. Évidemment, éthiquement, c’est déjà limite, d’autant plus que tout ceci a été contrôlé par une unique entreprise qui s’est transformée en mégacorporation gouvernementale.

Comme dans n’importe quel système totalitaire, un groupe de rebelles se bat contre ce système. De fil en aiguille, notre duo va se retrouver avec le groupe de rebelles « les Oubliées » qui ont découvert que la prochaine évolution de la puce va complétement contrôler les souvenirs des gens. En pleine thématique cyberpunk, le jeu viendra questionner le joueur sur la liberté de penser et sur le droit à l’oubli en le mettant face à des situations très prévisibles et très forte : accepterez-vous d’effacer le souvenir d’un fils d’une mère qui n’arrive pas à faire son deuil ? Effacerez-vous la mémoire d’un pauvre homme qui a tué une personne par accident ? Mais le jeu ne s’arrête pas là, notamment sur sa situation finale, lorsque vous serez confronté au grand dirigeant du projet. Véritable figure à la limite religieuse, son parcours se rapproche d’une véritable inquisition, tourné de manière à vous faire douter. Le bonheur est-il vraiment porté par l’ignorance et la limite de juge arbitre ?   

du jazz et des lettres

Lorsque je vous ai parlé de Deconstructeam et Gods Will be Watching comme référence pour le jeu, je n’étais pas très loin de la vérité. Car ce n’est pas le premier jeu du studio, mais le second (The Red String Club) vers lequel Don’t Forget Me s’inspire pour sa structure et son univers cyberpunk jazzy. Divisé en journée, chaque action pourra mener à une situation, dont l’on retrouve la fresque sur le menu principal et où il sera possible de choisir une scène spécifique pour découvrir un autre embranchement (hélas bugué dans notre version de test). Le cœur du jeu se trouvera sur les « opérations » que réaliseront Bernard et Fran pour copier, ou un peu plus tard dans le jeu, visiter les souvenirs de leurs patients.

Car la copie d’un souvenir ne se fait pas sur un claquement de doigt malgré le fait que les patients indiquent leur souhait de copie. Depuis une interface d’ordinateur, il faut réussir à mettre des mots sur des bulles de souvenirs pour réussir à atteindre celles souhaitées. Pour cela, ce sera au joueur de venir écrire les mots directement sur son clavier pour espérer atteindre la bulle souvenir voulue. Il faudra être très attentif à l’ensemble des discussions entre les patients et Fran avant que ce dernier ne s’installe sur le fauteuil de copie, mais aussi aux descriptifs de chacune des bulles souvenirs. De plus, le studio a eu la bonne idée d’ajouter de manière ponctuelle une variante, où vous serez limité en nombre d’erreurs sous peine de vous voir déconnecté du patient. Un système super chouette dont on aurait bien effectué quelques opérations supplémentaire pendant l’aventure, qui pour un premier run se termine en trois belles heures pleines de jazz, de néons violets et de questionnements philosophiques.

Don’t Forget Me est un titre passionnant et jazzy qui mettra le joueur en ambiance pour l’inviter à réfléchir sur sa condition de liberté dans une société où il devient de plus en plus difficile de se détacher de l’ensemble des évolutions technologiques, qui nous apportent aussi bien confort que dépendance. Mais c’est surtout dans son système de jeu que le titre de The Moon Pirate arrive à se démarquer, en impliquant le joueur dans les puzzles et en lui faisant lui-même écrire au clavier les mots clés nécessaires à l’avancée de ceux-ci, permettant un plus fort engagement dans sa réflexion. De plus, le studio a eu la bonne idée de nous fournir une expérience courte et intense, permettant ainsi de garder un rythme maitrisé tout au long du titre, même si on aurait vraiment apprécié deux ou trois opérations supplémentaires. Une belle réussite pour un premier titre.   

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