Des sorcières de mères en filles
Rapide Critique
Say No! More
Développeur
Studio Fizbin
Éditeur
Thunderful Publishing
Date de Sortie
09 avril 2021
Prix de lancement
14,99 €
Testé sur
PC (Steam)
Depuis ses premiers extraits sur Twitter, Say No! More envoyait du rêve : pouvoir réaliser le fantasme de dire non à tout collègue chiant ou patron abusif. Et c’est vrai que c’est extrêmement plaisant pendant les 30 premières minutes de voir chaque pnj se faire repousser brutalement à chaque “NON” que l’on fait dire à notre personnage. Ou même lorsque qu’un “NON” chargé envoie notre superviseur fracasser la porte d’une réunion importante (à la manière de Kiryu dans Yakuza).
Malheureusement après ça le gameplay n’évolue plus vraiment. Il y a bien des variations de “NON” proposées ou bien différents taunts, mais le jeu peut quasiment se finir en spammant la barre d’espace. Sur ces 2 heures de jeu l’ennui s’installe rapidement tant on a l’impression d’être devant une cinématique. C’est extrêmement dommage car la possibilité de perdre ou de devoir dire non au bon moment ou bien de devoir choisir le bon “NON” selon l’adversaire, aurait impliqué mille fois plus le joueur (comme exemple de jeu qui fait ça bien il y a Asura’s Wrath qui se repose sur ses QTE).
Concernant le scénario celui-ci est plutôt efficace et sert bien son propos. Trop son propos même, car hormis quelques moments (très) chouettes, on sent que le jeu cherche à faire passer un message et faire des blagues avant de raconter une histoire. Ce qui fait qu’on ne s’attache pas vraiment aux personnages, qu’il n’y a jamais aucune tension dans la narration (hormis pour le personnage du colloc). Difficile alors de s’impliquer dans le jeu de ce côté-là. De plus, le jeu part dans le cliché parodique d’Anime sans jamais vraiment le dépasser. Et pareil pour sa critique du monde du travail : ça reste assez basique et il ne se démarque pas vraiment, on devine trop facilement où il veut aller.
Pour finir sur une note plus positive, le doublage est excellent et donne vraiment vie aux personnages. D’ailleurs leurs animations simples sont totalement dans le ton et ajoutent vraiment à l’absurde qui se dégage de toutes les situations. Sans parler de la mise en scène et des mouvements de caméra qui sont souvent très créatifs. On notera aussi que le jeu permet de choisir son NON, plus ou moins aigu dans un grand nombre de langues. Ainsi que l’éditeur de personnage qui suffit à convaincre que le Voxel/Pixel était une très bonne idée de direction artistique.
Pour conclure, le jeu aurait vraiment mérité de pousser son gameplay et ses personnages beaucoup plus loin. C’est dommage car son concept, son message et sa réalisation sont vraiment bons. Dans tous les cas, le début est cool. Pour le reste, je vous conseillerai seulement de le faire si la mise en scène et l’histoire vous intéressent. Ou bien entre amis, c’est l’occasion d’échanger des anecdotes sur votre propre expérience.