Rapide Critique
Super Monkey Ball : Banana Mania
Développeur
Ryū ga Gotoku Studio
Éditeur
SEGA
Date de Sortie
5 octobre 2021
Prix de lancement
40 €
Testé sur
PlayStation 4
Vingt années passées à rouler sans fin dans des boules de gachapon – les machines à suprises que l’on trouve partout au Japon ou dans l’entrée de votre galerie marchande préférée – ça doit un petit peu fatiguer. Mais il semblerait que les singes de Super Monkey Ball en redemandent, si l’on en croit leurs petits cris enthousiastes à l’idée de s’élancer sur des pistes biscornues où ils risquent la mort à chaque virage. Et nous dans tout ça ? Est-ce qu’on en redemande ?
Parfait représentant des jeux d’arcade du tout début des années 2000, Super Monkey Ball pourrait être un jouet tout droit sorti de la pochette surprise que l’on trouve chez le boulanger, à savoir un petit labyrinthe de plastique que l’on fait bouger pour guider une boule vers un point d’arrivée. Reprenant les trois premiers jeux de la série, la compilation Banana Mania ne déroge pas à la règle et demande toujours au joueur de faire bouger des plateaux plus ou moins complexes pour faire rouler d’adorables primates vers la ligne d’arrivée, le plus vite possible et en ramassant le maximum de bananes en route, évidemment. Depuis les toboggans dans la jungle jusqu’aux plateaux troués au-dessus de la lave, en passant par des labyrinthes sous l’eau, les parcours s’enchaînent de manière assez plaisante les premiers temps. Le challenge est au rendez-vous, du fait d’une physique de bouboule très portée sur l’inertie mais assez agréable une fois qu’elle se trouve maîtrisée, malgré une caméra pour le moins capricieuse.
Qui dit jeu d’arcade dit difficulté croissante, cela s’entend. Il semblerait néanmoins que l’équipe du Ryū ga Gotoku Studio ait un peu trop pris cette maxime au pied de la lettre, tant les niveaux – et ce dès le quatrième monde sur la dizaine que compte le mode solo – finissent par ressembler à des abominations mutantes issues du cerveau d’un architecte psychopathe. Timings indécents, punitions immédiates ou niveau qui échappe purement et simplement à toute logique humaine, le manuel du parfait level designer tortionnaire est appliqué scrupuleusement, jusqu’à l’abandon du joueur, lassé de ne passer certains niveaux qu’en dépensant des points obtenus sur les niveaux plus accessibles.
Banana Mania, c’est aussi la promesse d’heures de fun en multijoueur autour d’une douzaine de mini-jeux qui fracassent assez vite vos espoirs de rires et de joies à plusieurs sur le mur de leur vacuité : un jeu de football indigne, un jeu de tir ni fait ni à faire, des courses qui n’inquièteraient aucun des pires clones de Mario Kart ou encore un jeu d’autotamponneuses hystérique, les attractions ne manquent pas dans cette grande fête foraine du mini-jeu ringard. Seuls le golf et le billard, classiquissimes et sans génie mais jouables, ainsi que le base-ball, s’en tirent un peu mieux et vous occuperont quelques minutes de plus.
Si la proposition d’un jeu d’arcade et d’adresse dans un univers Sega-kitsch vous tente, Super Monkey Ball Banana Mania est un jeu généreux en contenu et sa proposition de base se montre plutôt solide en termes de challenge et de singes foufous. Et parce qu’on est chez Sega, on peut apprécier le fan service qui permet de se mettre dans la peau de Sonic, Tails ou encore de Kiryū le yakuza au grand cœur, afin de regarder autre chose que les fesses d’un babouin qui chute pour la 12 137e fois. Oubliez néanmoins tout retour vers une santé mentale à peu près stable après avoir traversé – ou essayé de traverser – la totalité de ses centaines de niveaux maboules et de ses modes multijoueurs qui ne tournent pas rond.