Rapide Critique

Forza Horizon 5

H0wler
Publié le 14 décembre 2021

Développeur

Playground Games

Éditeur

Microsoft

Date de Sortie

5 novembre 2021

Prix de lancement

69,99€

Testé sur

PC

Si vous aimez les voitures et la fête, il n’y a aucun doute que vous êtes déjà au rendez-vous de l’évènement de cette fin d’année. Forza Horizons 5 est enfin sorti, avec cette fois-ci trois années d’écart avec le précèdent (contrairement à deux par le passé). Et ne vous y méprenez pas, aucune volonté réelle de la part de Playground Games et Microsoft de repousser le jeu au max pour proposer quelque chose de neuf, ce décalage n’est dû qu’à une vilaine pandémie (je ne sais pas si vous êtes au courant). Comme à son habitude, Horizon reste assez loin de son frère Motorsport : pas d’écurie, quelques réglages/améliorations, pas de progression de carrière avec des permis etc. Ici, c’est Corvette en Y et autres gros bolides (mais pas que) avec un max de FUN.

Déjà vu

Cette intro est peut-être un peu désabusée, mais ne vous méprenez pas, l’arrivée d’un nouvel opus Forza est toujours synonyme d’un grand jeu. Après un Forza Horizon 4 à la world map timide en comparaison avec celle de la Nouvelle-Zélande du 3ème opus, Playgrounds devait ranimer l’engouement qu’avait suscité l’arrivée de la licence sur Xbox One. Pari réussi, le jeu est une baffe et un dépaysement total pour nous, pauvres occidentaux citadins ne pouvant profiter correctement des paysages désertiques, luxuriants, volcaniques ou enneigés du Mexique, le terrain de jeu de ce cinquième épisode. Le moteur graphique, assez similaire aux jeux précédents, se retrouve tout de même catapulté à un niveau d’appréciation hors normes, sur PC comme sur console (même sur les anciennes Xbox ça tourne comme un charme à 30 images par seconde). On est là pour les chromes brillants, on se retrouve à baver devant le sens du détail sur les décors et on passe un temps monstrueux dans un mode photo qui profite au max de ce que peut délivrer le jeu sur une image. Un petit bémol cependant, comme annoncé par les développeurs, le Ray Tracing est uniquement disponible en Forzavista (le menu où on admire la bagnole), cependant, il n’affiche que les reflets de la voiture elle-même (toutes les parties de carrosserie vont se voir en elles-même). Outre le fait que ce soit très discret, on aurait apprécié de vrais reflets du décor, même si ceux gérés en SSR sont assez saisissants. Mais nous ne sommes pas là pour parler technique, et si ça vous intéresse, je vous invite à aller lire le pavé du distingué Furolith chez Les Numériques, bien plus détaillé.

UNE FÊTE OÙ TOUT LE MONDE EST INVITÉ 

Cette année, Microsoft a mis les petits plats dans les grands concernant l’inclusivité, déjà via la personnalisation de votre avatar, très sommaire en soi mais qui prend en compte les personnes en situation de handicap, les non-binaires et les transgenres. Ensuite, et c’est une politique régulière sur les jeux Xbox Game Studio, les paramètres d’accessibilité sont évidemment toujours plus nombreux (et accessible avant même de lancer le jeu), avec la prise en compte des 3 formes de daltonismes, la mise en place de sous-titres avec leurs réglages différents et même un surlignage de mot clés. Mais le point important, c’est le ralentissement de la vitesse du jeu en mode hors ligne, permettant ainsi aux personnes ayant du mal avec la vitesse d’avoir un meilleur temps de réaction et de contrôle. De quoi ravir tout le monde, notamment les personnes en situation de handicap (on parle de 400 millions de personnes dans le monde tout de même).

Évidemment, cette nouvelle exclusivité de Microsoft est surtout un jeu de course, avant d’être un simulateur de balades sur roues, et sur ce point, le jeu manque cruellement de renouveau. On a toujours une carte surchargée d’activités, sur laquelle on doit faire le tri nous-même, entre celles qui sont faites, celles qui sont à faire, celles qui font partie d’une salade d’activités saisonnières, les courses temporaires qui font partie d’un championnat etc. Ça fait presque 10 ans qu’on joue à Horizon et la carte est toujours autant illisible, grignotant la piteuse place d’Ubisoft sur ce terrain. Et ce n’est d’ailleurs pas la seule chose qu’il emploie à faire comme les voisins indépendants Bretons, vu qu’il a décidé, bien plus qu’auparavant, de parler. Genre, beaucoup. Entre les DJ de chaque radio qui vampirisent l’espace sonore et la voix off qui t’explique chaque chose que tu débloques sur l’aventure, autant vous prévenir tout de suite que les premières quinzaines d’heures de jeux prennent un peu le chou par moments. Surtout que les voix adoptent ce ton faussement jeune/cool où on t’explique que ce « ride sur bitume » va être « dingo » et toutes de sorte de choses qui ont surement accéléré la pousse de poils blancs sur ma barbe.

C’est un problème régulier dans ce genre de jeu, évidemment, les open worlds de gros studios ont tendance à préférer la politique du fun plutôt que de laisser le joueur respirer, profiter de ce délicieux univers concocté par les worlds builders. Fort heureusement, il y a deux bonnes nouvelles. Déjà on peut mute les DJ relous des radios et toutes formes de paroles (merci), mais aussi, une fois les 6 grandes quêtes Horizon finies, on te lâche un peu plus la grappe et on peut alors profiter de toutes les nombreuses voitures qu’on a gagnées, d’une Cobra Shelby aux bolides prototypés électriques en passant par une R5 turbo (parce que c’est toujours une valeur sûre). On prend le grand large et on découvre petit à petit des recoins. Je parle souvent de cette licence comme étant un jeu de voiture pour ceux qui n’aiment pas ça, ce nouvel épisode est une preuve supplémentaire, surtout avec ses options d’accessibilité (voir encadré) permettant de le transformer en véritable jeu à balade sur bitume numérique à 250 km/h. Nul doute que le jeu deviendra un « endroit », un lieu virtuel où vous vous retrouverez entre copains et copines pour faire une petite virée tout en papotant.

Forza Horizon fonctionne toujours autant dans ce cinquième épisode, malgré la sur-abondance d’activités et de small talks. Le dépaysement est bien plus présent que dans le 4 et la baffe technique est réelle, quel que soit le support utilisé pour y jouer. Cet épisode pousse même les potards de la balade numérique au max dès le moment où les courses principales sont finies, dégageant l’omniprésence des voix off pour laisser la place aux moments de détente sans prise de tête. On espère que dans les prochaines années, la licence évoluera un peu plus dans ses mécaniques d’open world, afin que ce sentiment de lassitude nous quitte et de pouvoir embrasser pleinement celui de la liberté.

Pacific Drive

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