Qui qu’c’est qu’on appelle ?
Critique
Kingdom of the Dead
Développeur
Dirigo Games
Éditeur
HOOK
Date de Sortie
10 février 2022
Prix de lancement
A VERIFIER
Testé sur
PC
Il y a peut-être un effet de mode lancé, mais après Mortal Sin, je vais vous parler aujourd’hui d’un autre jeu dans les tons assez monochromes, avec des pointes de couleurs, à la manière d’un certain Sin City. Kingdom of the Dead pousse d’ailleurs le délire comics un peu plus loin avec des traits épais et contrastés. Forcément, avec une direction artistique du genre, Dirigo Games a su capter quelque chose pour que je plonge les pieds joints dans leur FPS « à l’ancienne ».
Cowboy from hell
Vous voilà dans les bottes de l’agent Chamberlain, un professeur en reconversion professionnelle pour être le nouveau Doom Guy, habillé d’un cache-poussière et d’un chapeau. Affronter les forces du mal au travers des États-Unis d’Amérique avec des gros flingues, telle sera sa destinée et son devoir. Il pourra compter sur son fidèle destrier (qui est littéralement son Uber en début et fin de partie) et son épée, un partner in crime qui le guidera dans sa quête. Comme dit plus haut, le jeu se veut très à l’ancienne, avec huit tableaux, chacun avec un environnement particulier, des boss, des quêtes secondaires et des niveaux de difficulté qui font évoluer l’objectif. La durée de vie en ligne droite s’en retrouve forcément impactée, si vous n’êtes pas un complétionniste, le jeu se termine en une demi-douzaine d’heures au maximum.
Et si je mentionne DOOM plus haut, c’est que son inspiration en matière de core design est assez marquée, même s’il n’a pas le même rythme. Vous démarrez chaque niveau avec votre revolver et votre épée, et vous allez errer dans les niveaux labyrinthiques pour trouver toujours plus d’armes et d’objets au fur et à mesure que vous explorez les lieux. Fusil de chasse, carabine, lance-roquette, minigun, votre personnage se retrouve rapidement avec des poches pleines à craquer. Si le feeling des armes est plutôt bon (incroyable cette carabine), on reprochera tout de même à l’épée de manquer de patate, on se voyait déjà faire un peu d’escrime, avec des parades et des enchainements. Au final, on se bat mollement avec des coups verticaux ou horizontaux et aucun blocage possible. De plus, notre personnage a tendance à se prendre les pieds dans le tapis en se mouvant, de quoi rendre quelques phases de bagarre ou de plateforme hasardeuses, avec la sensation de se déplacer comme une poupée de chiffon désarticulée.
Mais, comme dit plus haut, c’est bien son visuel qui m’a attiré en premier lieu, avec cet effet « crayon 2B » en négatif. Les ombres sont franches et marquées et les décors fourmillent de détails, à tel point qu’il subit (actuellement) des chutes de FPS quand on a une vue dégagée sur l’environnement. On espère que ce sera réglé avec la sortie finale. Une petite mention spéciale à la gestion des ombres et des lumières. Certains feux créés par des barils explosifs, par exemple, ressortent dans un jaune doux et apportent un peu de volume à la scène, avec des ombres dynamiques, tandis que des zones se retrouvent dans un noir total, ne laissant transparaitre que les yeux écarlates de vos ennemis. Des situations qui laissent peu de place à l’hésitation, il faudra viser les yeux des vilains qui nous encerclent et se diriger dans l’espace à l’aide de la lumière créée par nos coups de flingues ou les torches posées çà et là. Des moments inquiétants et un peu stressants sublimés par la bande-son, une sorte de dark minimal croisée avec de la synthwave granulée, qui saura complètement nous accompagner avec ses lignes de basse rondouillardes.
Sous son nom générique, Kingdom of the dead n’en reste pas moins charmant. Un spectacle sons et lumières exaltant qui nous décroche la mâchoire à chaque nouvelle zone. On regrette cependant la durée de vie un peu faiblarde et des déplacements pas toujours précis. Rien de bien méchant cependant, le titre reste un petit bijou, où défourailler du zombie et autres engeances démoniaques nous arrachera plus facilement un « Oooh » qu’un « Eeerk ».