Littéralement un camion dans l’espace.
Critique
Final Fantasy VI
Développeur
Square Enix
Éditeur
Square Enix
Date de Sortie
23 Février 2022
Prix de lancement
17,99 €
Testé sur
PC
Ah, Final Fantasy VI. Incroyable, magnifique souvenez-vous. Bon en Europe, c’est compliqué, il fallait soit une Super Nes et une version import (nommé Final Fantasy III aux USA, parce qu’ils n’avaient sorti que deux autres FF avant, oui, bon voilà, c’est connu comme histoire aussi) et se fader la traduction faite à la va-vite de Ted Woolsey, soit une Super Famicom et le FFVI japonais (mais surtout pas jouer au jeu sur une version pucée sous peine de se faire avoir à la toute fin du jeu) et évidemment comprendre le japonais.
Voilà. Ou sinon, bon, vous savez, hein.
Ultimate Final Fantasy VI Turbo
Square Enix a ressorti Final Fantasy VI plusieurs fois et chaque version avait ses défauts. La première ressortie était sur Playstation et avait bénéficié de séquences en image de synthèse et de quelques bonus, mais avait le gros défaut d’avoir des accès disques insupportables, ruinant l’expérience de jeu. Cependant, c’était la première fois que le jeu sortait dans nos contrées, mais il est resté en anglais.
En 2007, le jeu fut porté sur Game Boy Advance et jusqu’ici c’était bien la meilleure version disponible (quoique rare). Une version française de qualité, quelques ajouts bienvenus et Final Fantasy VI dans la poche ! Quel plaisir ! Et nous voici, 15 ans plus tard. Soucieux de pouvoir faire perdurer l’IP Final Fantasy et proposer aux joueurs des versions facilement lançables sans se prendre la tête ni avoir à parcourir des marchés bizarres et des boutiques interlopes pour trouver une cartouche valant une demi Tesla, Square Enix a lancé un programme de réédition de tous les jeux de la série principale jusqu’au 6 et l’a intelligemment appelée « Pixel Remaster ». Et ce n’est pas « juste » la rom Super Nintendo avec des bonus, c’est une version agréablement redessinée mais dans le style d’origine, à tel point qu’elle rivalise avec les souvenirs qu’on peut en avoir en y ayant joué à l’époque.
Loin de l’abominable version IOS et Androïd sortie il y a quelques temps (sortie sur steam aussi, d’ailleurs) on a ici un respect total des designs et sprites originaux. Tout a été amélioré, redessiné, fluidifié. Les transitions, les effets de magie, d’armes, la musique, les effets sonores, c’est vraiment Final Fantasy VI comme vous vous en souvenez, mais en mieux. Deux affichages sont possibles, le pixel perfect et un filtre CRT du plus bel effet (enfin, c’est mon avis, le jeu a été conçu pour être joué sur un écran CRT et les scanlines sont prévues dans le design, donc jouer sans, c’est s’enlever un bout des graphismes, en fait).
Final Si t'hésiteS VI
Reste à savoir si le jeu peut intéresser d’autres personnes. Les apports de cette version la rendent plus acceptable, même si le fond reste un J-RPG de 1994. Le gros intérêt de Final Fantasy VI reste ses personnages et son scénario, sans conteste l’un des meilleurs de la série, et qui doit beaucoup de moments mémorables au contraste entre les petits sprites mignons et les atrocités qu’ils subissent.
Pour résumer un peu, le jeu se déroule 1000 ans après une guerre ayant failli détruire le monde. Depuis, la magie a complètement disparu, mais un jour apparaît dans une petite ville minière une jeune femme avec d’étranges pouvoirs. Rapidement une cohorte de personnage rejoint l’équipe, tous ayant un passé torturé et intéressant, une histoire à raconter et à vivre. Ils devront unir leurs forces pour empêcher l’empire de libérer un pouvoir dépassant l’imagination et risquant de détruire le monde, encore une fois.
Oui, bon, c’est un peu cliché, même pour l’époque, mais plusieurs twists viennent tordre le relatif classicisme de l’épopée de Terra, Sabin, Célès, Locke, Edgar, et les autres (il y 14 protagonistes, ça fait une belle équipe). Malgré le ton relativement joyeux du jeu, il s’y passe énormément d’aléas déchirants. L’ambiance passe de la comédie à la tragédie en un clin d’œil, le tout suggéré par les mimiques des personnages relativement expressifs pour des sprites de 24 pixels de haut, ainsi que la musique et les effets sonores. Les années passent, mais le rire de Kefka reste glaçant à chaque fois qu’il retentit. Plusieurs scènes marquantes (le train fantôme, l’opéra, le continent flottant) restent très efficaces et leur émotion encore intacte. Voilà, pas grand-chose d’autre à ajouter en fait. Si vous n’avez jamais touché à Final Fantasy VI, c’est bien la meilleure façon de s’y pencher, et si vous l’aviez fait à l’époque et même sur console virtuelle, cette version vous permettra de vous y replonger « comme avant » mais avec tout de même un meilleur rythme de jeu, des graphismes plus clairs, et quelques éléments de confort bienvenus.
Sans être la version ultime rêvée par les fans (un remake avec des graphismes modernes, je suppose, évidemment complètement irréalisable) le Final Fantasy VI cuvée 2022 est un grand cru et a l’avantage de remplacer complètement les versions précédentes sur mobile et steam. Il est juste dommage qu’il ne soit pas disponible sur les autres consoles du marché.
Le passé est enfin respecté.