Rapide Critique
Horizon Forbidden West
Développeur
Nom du développeur
Éditeur
Nom de l'éditeur
Date de Sortie
18 mars 2021
Prix de lancement
20 €
Testé sur
PlayStation 5
Cinq années sont passées depuis la sortie d’Horizon Zero Dawn marquant le début d’une nouvelle aventure pour le studio Guerilla qui, bien qu’imparfaite, l’ouvrait à de nouvelles perspectives en matière de game design et nous à un nouvel univers à explorer. Un univers qui par ailleurs était la principale raison pour laquelle Zero Dawn avait réussi à se singulariser par rapport à la concurrence, malgré une accumulation des poncifs du genre en monde ouvert.
Ce nouvel opus avait donc la responsabilité de faire évoluer les banalités du premier et d’améliorer ses imperfections. Un pari en partie réussi à savoir qu’Horizon Forbidden West représente une évolution majeure sur de nombreux points, nettement moins sur d’autres. La première bonne impression viendra forcément de la partie technique, démontrant toute la compétence du studio néerlandais – enfin surtout si vous pouvez vous y aventurer sur PS5. Sur la dernière console de Sony, ce deuxième Horizon affiche des graphismes de toute beauté dans un jeu extrêmement travaillé et à haute fidélité visuelle. Malheureusement pour moi, en raison de la cupidité de certains revendeurs et de la pénurie des processeurs, la dernière console de Sony est difficile à obtenir, tout du moins à un prix acceptable.
Heureusement, l’achat de HFW vous donnera accès à sa version PS4 comme PS5, comme ça si vous faites la transition d’une machine à l’autre, vous pourrez continuer votre aventure en haute définition. En attendant, sur PS4 – Pro en ce qui me concerne – Guerilla a fait un taff impressionnant pour faire tourner leur dernière production sur le processeur toussotant de l’ancienne génération. Trente images par seconde sera le maximum obtenu sur un jeu globalement jouable, pour autant loin d’être complètement agréable quand on est plutôt habitué à soixante. L’expérience définitive Forbidden West vous attend par conséquent sur PS5, la PS4/Pro boxant clairement au-dessus de sa catégorie.
Pour ce qui est du reste, nous sommes face à du réchauffé. Rien de neuf dans le fond, la formule en monde ouvert reste la même et le mot d’ordre semble de vouloir en faire toujours plus. La carte est ainsi bien plus grande, avec de vastes étendues, le contenu en termes d’activités et de missions secondaires bien plus riche qu’auparavant. Même la quête principale nous inonde de générosité, un état de fait qui ne posera pas un problème à qui se sera entièrement dévoué à la cause de son héroïne Alloy et de son univers à la mythologie originale.
L’overdose ne sera pas non plus très loin, bon nombre de camps de bandits ou de caves à explorer étant souvent montés sur le même format ad nauseam. Encore un fois, la formule d’Horizon Forbidden West n’est ni la meilleure, ni pire que celle de la concurrence. Elle n’est pas non plus celle qui fera avancer le genre du monde ouvert dans une direction inédite.
Ne lui reste que son histoire, sa mythologie de créatures de métal singeant des animaux parfois disparus, et son gameplay principalement centré et pensé dans un esprit de chasseur de l’extrême. Sur ce dernier point, c’est toujours aussi réussi. HFW nous noie un peu sous les nombreuses variations du même arc et cie, quand ce ne sont pas des arbres de compétences généreux qui viennent nous absorber avec les nouvelles couches de subtilité apportées à son système de combat que Guerilla a de toute évidence particulièrement privilégié dans son développement. Les monstres de métal sont ainsi plus complexes à aborder en affichant des armures plus compartimentées, offrant plus de richesse à nos approches qui se sont elles-mêmes agrandies grâce à la multitudes des armes qui nous sont offertes.
Zero Dawn brillait déjà pour cette raison. Forbidden West n’y déroge pas et fait de ses combats de chasseur son point fort qu’une histoire à la consistance en dents de scie peine parfois à maintenir en intensité. Une histoire pourtant plus convaincante encore que dans le premier volet en augmentant des enjeux réellement importants pour Alloy et le monde qu’elle essaye de protéger. On appréciera un scénario mieux construit qu’auparavant, en intégrant les conflits existants entre tribus de manière plus intrinsèque avec la trame impliquant les origines des machines et leur dysfonctionnement. Sans trop rentrer dans les détails, le scénario s’implique plus encore dans la science-fiction en étoffant sa mythologie et en apportant des explications permettant d’asseoir ce petit monde dans un peu plus de cohérence narrative que précédemment.
Reste que ce nouvel épisode introduit de nouveaux personnages qui viendront camper le rôle de grands vilains de l’histoire, dont on ne pourra que déplorer le rôle un peu trop caricatural. Alors que le personnage de Sylens, déjà présent dans Zero Dawn, offrait et offre ici toujours un antagoniste aux ambitions ambiguës qui en faisant un rival idéal pour Alloy, bien loin des méchants habituels, qui plus est superbement interprété par Lance Reddick, l’homme à la voix de velours.
Dans le fond, Horizon Forbidden West reste divertissant sans être innovant. C’est en gros du plus à tous les niveaux. Une intrigue plus riche, des graphismes bien meilleurs, des animations surtout faciales d’un niveau bien plus élevé. Sur le papier, il s’agit de la suite parfaite et d’une suite à surtout ne pas manquer, surtout sur PS5. Dans le fond, on en attend un peu plus. Un peu plus de prise de risque, un peu plus d’innovations dans la manière d’interpréter le genre du monde ouvert étaient attendues au tournant. Ça ne sera pas pour cette fois. Et aussi, plus de Lance Reddick dans nos jeux vidéo.