Homebrew NES hardcore sur kickstarter
Rapide Critique
Going Under
Développeur
Aggro Crab Games
Éditeur
Team17
Date de Sortie
24 septembre 2020
Prix de lancement
20 €
Testé sur
Xbox SX
Lorsque l’on parle de rogue likes, on pense aussitôt à de sombres donjons, remplis d’horribles monstres aussi moches que stupides et à de grosses épées en guise d’arme. Oubliez tout ça, Going Under c’est le rogue like où vous allez tabasser des jolis gobelins comptables, à coups de clavier, dans les bureaux de leur start-up.
Vous incarnez la toute nouvelle stagiaire d’une société, dont on sait peu ce qu’ils font à part racheter d’autres sociétés, dont on ne comprend pas toujours ce qu’elles font non plus. Vous aviez bien une mission indiquée sur votre convention de stage. Cependant, votre supérieur hiérarchique ne veut rien entendre tant que vous n’aurez pas été nettoyé la start-up de gobelins qu’ils ont fraichement acquise. En bon stagiaire impliqué, vous foncez dans le tunnel, attrapez le premier objet qui passe et commencez à savater les employés encore là.
Going Under reprend à ce niveau les poncifs du genre. On y retrouve des niveaux générés, aléatoirement, des armes à glaner, un peu partout, elles aussi générées aléatoirement, des objets d’amélioration, une boutique, bref, vous connaissez la chanson.
La courageuse stagiaire explorera ainsi plusieurs univers issus des sociétés nouvellement acquises dans le milieu de la technologie. De l’application mobile permettant de rencontrer l’âme sœur, aux méchants mineurs de cryptomonnaies, vous explorerez des ambiances variées en couleurs et en adversaires.
Chaque arme s’usant avec les coups, il faudra régulièrement récupérer de nouveaux objets au sol, au mur et sur les meubles pour pouvoir continuer à progresser. Si la salle en cours est vide de toute arme potentielle, un petit retour en arrière permettra de faire le plein. Vous pourrez peut-être même reprendre un peu de vie avec un sandwich laissé dans un coin précédemment.
Chaque donjon est constitué de plusieurs étages (ponctués d’un boss bien entendu) et chaque étage est constitué de salles à nettoyer, d’une boutique, de réserves recelant des objets bonus, et parfois de la salle du vampire. Celui-ci vous proposera de puissants objets en échange d’une malédiction. À vous de décider si nettoyer complètement chaque étage avant la sortie est nécessaire ou non, si accepter l’offre du vampire vous semble valable ou s’il vaut mieux se remplir les poches d’armes toutes neuves avant de filer à l’étage du boss… Ici aussi on reste dans les classiques du genre mais Going Under applique la recette avec brio.
Si de nombreux Rogue-likes sont équilibrés à la truelle, avec une difficulté bien trop élevée sans raison apparente, Going Under est à l’inverse très bien dosé. La courbe de progression est naturelle et l’on avance tranquillement petit à petit au fil des étages et des entreprises à explorer.
L’ambiance Start-up qui diffère des poncifs du genre est aussi renforcée par une direction artistique, elle aussi, atypique. Graphismes ultras colorés, musique plutôt détendue (je vous conseille l’excellente OST du jeu sur Spotify), Going Under propose une expérience du Rogue like vraiment différente de ce que l’on a l’habitude de voir. Il ferait d’ailleurs une excellente porte d’entre du genre à de nouveaux joueurs curieux de découvrir sans avoir à se faire rouler dessus par une horde de monstres brunâtres dans un donjon obscur.
Côté négatif, on peut reprocher au jeu quelques problèmes de caméra (les joies de la 3D), et un rythme général, un poil mou. Le jeu sera plus propice à se faire une petite partie tous les soirs, qu’à enchainer les runs à la suite pour progresser rapidement.
Sans révolutionner le genre, Going Under apporte un vent de fraicheur sur le monde des Rogue-likes, en proposant une expérience décalée et bien calibrée. Un jeu qui conviendra parfaitement à votre petit neveu Kevin pour l’initier, tout comme à votre cousin Jeremy, qui vient d’investir dans un portefeuille d’Ethereum en espérant devenir riche d’ici à 3 jours.