Une suite réussie avec pas mal de nouveautés
Rapide Critique
Return to Monkey Island
Développeur
Terrible Toybox
Éditeur
Devolver
Date de Sortie
19 Septembre 2022
Prix de lancement
22,99 € (c'est 20 balles mais avec l'inflation, voyez)
Testé sur
Steam
Après une bonne trentaine d’années (ou pas très loin, laissez-moi, je suis une vieille personne), Ron Gilbert et Dave Grossman (après la parenthèse Tales of Monkey Island) reviennent aux commandes de la série pour un épisode qui fera date et pourra provoquer quelques fines discussions.
Ce n’est pas forcément évident de ressusciter une vieille licence, encore plus une licence de Point and Click culte alors que le genre est à peu près mort et enterré depuis 20 ans. Mais tout comme le zombie antagoniste de la série (et grâce à quelques studios vétérans tenant absolument à garder le genre en vie, comme Wadjet Eye) Monkey Island et le P&C sortent de leur caveau pour un nouveau tour de manège.
Reprenons depuis le début, Monkey Island conte les aventures de Guybrush Threepwood, un plus si jeune pirate, ou du moins aventurier maritime, qui se retrouve toujours à devoir contrecarrer (souvent par accident) les plans de conquête/découverte/élection/mariage du vilain méchant pirate Zombie fantôme vaudou LeChuck. Comme il s’agit d’une série de Point & Click, il faudra résoudre des énigmes plus ou moins tordues afin de remplir des objectifs tout aussi tordus, et ayant pour but de faire rire le joueur, de par leur humour absurde, référencé, anachronique ou juste drôle. Ici, Guybrush reprend les rennes pour découvrir le véritable secret de L’île aux Singes, et ce avant que son pire ennemi ne le fasse. Le tout est évidemment un prétexte pour récupérer des objets à utiliser sur d’autres objets, papoter, se promener, explorer, tester des objets sur d’autres objets, enfin c’est le retour aux sources en quelque sorte.
On sent en tout cas que l’équipe aux commandes a voulu faire un jeu marquant, qui chercherait effectivement à garder un certain conservatisme tout en voulant surprendre sur beaucoup de points. Graphiquement, le parti pris est audacieux, et ne laissera personne indifférent, j’ai personnellement beaucoup aimé. N’écoutez pas les « vrais » fans se demandant pourquoi le design des personnages a changé, ça fait 30 ans que d’un jeu sur l’autre, ils n’ont pas le même design. Alors que le déroulement du jeu et ses actes sont terriblement classiques, les péripéties sont assez inédites et réservent leur lot de surprises. Bien entendu, point&click moderne oblige, on va avoir quelques bidules cachés un peu partout trouvables facilement grâce au « bouton magique » permettant de mettre en valeur les éléments interactifs du décor et l’aventure est livrée avec un guide, à consulter sans hésiter quand on est bloqué et qu’on ne sait plus trop où aller ni que faire de ce salami maudit et du canard gonflable.
Trop en dire serait vraiment gâcher la surprise et les rebondissements du jeu, il s’agit là d’une excellente suite aux deux premiers MI, ne reniant pas l’héritage de la série et ses suites. Un opus qui a digéré ses références, son âge vénérable et qui tente très intelligemment d’essayer de faire revivre peut-être une dernière fois (je ne l’espère pas) un personnage et ses amis. Mention spéciale à la relation entre Guybrush et Elaine, un couple ronronnant, amoureux, et dans l’acceptation totale de l’autre, ses activités, ses délires, et qui m’a particulièrement touché. Une relation mature et belle, sans jugement. Comme celle que devraient avoir les joueurs de Monkey Island en jouant à ce Return. En tout cas, moi, j’ai apprécié.
Franchise ressuscitée de la plus belle des manières