Aye up lad ! Les aliens envahissent le Yorkshire !
Rapide Critique
Deliver Us Mars
Développeur
KeokeN Interactive
Éditeur
Frontier Foundry
Date de Sortie
02 février 2023
Prix de lancement
29.99 €
Testé sur
PC
Quelques années après nous avoir livré la Lune, le studio KeokeN Interactive nous emmène cette fois-ci sur Mars, à la recherche de technologies égarées, dernier espoir de survie d’une Terre à l’agonie.
Deliver us Mars est la suite directe du jeu narratif à la 3ème personne Deliver us the Moon, et de ce fait, s’il est possible d’y jouer tel quel, il est tout de même recommandé d’avoir terminé le premier opus ou du moins d’avoir lu un résumé. Dans un futur plus ou moins proche, la terre se meurt à petit feu et est aux portes de l’extinction. Pas assez d’énergie pour supporter la population, l’environnement est de plus en plus hostile et infertile, et des espèces disparaissent chaque jour. C’est alors qu’un signal radio émanant de la mission de colonisation ARK disparue des années auparavant, est détecté sur Mars. Celle-ci embarquant des technologies avancées permettant de relancer la vie, elle représente de fait le dernier espoir de l’humanité, qui va mettre ses dernières ressources pour envoyer notre protagoniste, Kathy, et trois de ses compagnons, sur la planète rouge.
Deliver Us Mars reprend la formule de son prédécesseur, à savoir un jeu narratif misant beaucoup sur son ambiance « Hard SF », et de fait une atmosphère réaliste. C’est d’ailleurs une grande réussite du jeu, c’est un vrai plaisir de se balader en apesanteur dans notre navette spatiale ou encore de participer aux manœuvres nécessaires pour son lancement. Sur le plan de la réalisation, on voit clairement qu’on n’a pas affaire à un triple A. Dans l’ensemble les visages et animations faciales sont clairement datés. C’est cependant loin d’être un souci vu qu’on passera une bonne partie de l’aventure un casque sur la tête. Mention spéciale tout de même à notre héroïne, Kathy, qui enfant possède étrangement le même visage qu’une fois adulte, ce qui nous donne l’impression d’être devant… un minikeum… Les transitions de scènes sont parfois un peu abruptes, et on notera ci et là quelques glitchs. Rien de rédhibitoire ceci dit. Les environnements sont quant à eux vraiment réussi. Les intérieurs des navettes, comme cité plus haut, sont criants de vérités, et les extérieurs sur Mars sont eux somptueux. L’impression de grandeur, de vertige, d’isolation est bien présente. C’est grisant. Il ne sera pas rare de s’arrêter quelques instants pour profiter de l’ambiance et du paysage, et on prend plaisir à parcourir la planète, même si les déplacements sont toujours extrêmement dirigistes, et qu’il n’est pas vraiment question d’exploration ici. Le tout est en plus bien aidé par une musique d’ambiance qui fait mouche, et vous immergera d’autant plus.
Quelques phases de gameplay viennent entrecouper les phases d’exploration, comme l’utilisation d’un coupeur laser pour découper des débris ou accéder à des passages d’urgence scellés, comme on peut le trouver dans un Lone Echo. On trouve également un gameplay d’escalade à base de piolets, similaire à ce qu’on a pu voir dans les reboots de la série Tomb Raider. Sans être ni une révolution, ni une complète réussite, il reste convenable et vient casser un peu la routine, même s’il est peut-être un poil trop exploité. Vous serez également accompagné par un drone, AYLA, sorte de boule volante qui vous suivra partout et dont vous pourrez prendre le contrôle pour débloquer certaines situations. Malheureusement, il arrive à constamment se mettre dans notre champ de vision ou carrément sur notre chemin, ce qui est un peu, souvent, pénible. Finalement, on notera aussi quelques puzzles à base de lasers, dont il faudra régler l’intensité, à l’aide de splitters notamment, pour activer des récepteurs avec la bonne puissance. Assez sympas dans l’idée, et jamais très compliqués, ils cassent cependant avec la volonté affichée de réalisme. Il est en effet la plupart du temps assez difficile d’imaginer qui serait allé inventer un tel système d’ouverture de porte…
Au niveau du rythme, on regrettera un démarrage assez lent, qui prend beaucoup de temps d’exposition, et une sur-utilisation de flashbacks, pour la plupart franchement dispensables. Le voyage en direction de Mars est par exemple constamment coupé de flashbacks qui deviennent rapidement irritants. Même problème de rythme sur la fin du jeu, un peu longue et qui s’étend pour pas grand-chose. Elle ne sera de plus pas forcément du goût de tous, et surtout, donner le choix final au joueur aurait pu palier à ce problème.
Deliver Us Mars arrive à capitaliser sur les bons points de son prédécesseur, principalement sa belle ambiance « Hard SF ». Malgré ses quelques errances de rythmes comme un début un peu lent, et de trop, trop nombreux flashbacks n’apportant pas grand-chose , Deliver Us Mars réussi à nous entrainer dans son histoire, bien que qu’on peine un peu à s’attacher aux personnages pour la plupart pas forcément très sympathiques. Les phases d’exploration et d’escalade, ainsi que les quelques puzzles (rien de très compliqués) viennent redynamiser le tout au cours des 8h et quelques qu’il vous faudra pour voir les crédits de fin. Très loin d’être parfait, il en reste une expérience plutôt convenable qui fera passer un bon moment.