Les Ghostbusters du XXᵉ siècle
Rapide Critique
Rough Justice ’84
Développeur
Gamma Minus UG
Éditeur
Daedalic Entertainment
Date de Sortie
13 mars 2023
Prix de lancement
19.99 €
Testé sur
PC
Nouveau jeu de l’écurie Daedalic Entertainement, Rough Justice ’84 vous plonge, sans grande surprise, au cœur des années 80s à la tête d’une agence de sécurité privée dans la ville peu fréquentable de Seneca. Ce jeu de stratégie et de management fortement inspiré de mécanismes de jeu de plateau, mettra votre chance aux dés et votre patience à rude épreuve.
Dans les années 80, la ville de Seneca a vu sa criminalité augmenter exponentiellement et ses forces de police se faire complètement dépasser. Une loi martiale est alors passée permettant aux entreprises de sécurité privée de voir le jour, leur donnant accès aux mandats et équipements de la police, ainsi que « carte blanche » dans leurs méthodes, rien que ça. Vous y incarnerez Jim Baylor, ancien « supercop » emprisonné à tort plusieurs années avant de voir son nom enfin blanchi. À peine sortie de votre cellule, votre ancien collègue vient vous recruter pour diriger une agence de sécurité privée et lui faire ainsi profiter de votre réputation devenue de nouveau un argument de vente.
Il vous faudra alors faire grandir votre petite entreprise, sans connaitre la crise, en engageant et gérant vos agents de terrain que vous enverrez en mission. Le jeu se présente dans un pur style jeu de plateau avec une vue de la carte de la ville où seront indiqués des points d’intérêt et autres missions. Missions qui vous seront données par vos responsables de domaine (sécurité, collecteur de dettes, chasseur de primes…) qui monteront en expérience plus vous réaliserez des missions pour eux, vous octroyant quelques bonus, et servant en général de condition nécessaire pour débloquer la suite de l’histoire principale.
Dans les faits, il vous faudra engager des agents, tous avec leurs statistiques et équipements différents, qui pourront gagner en expérience et augmenter leur stats. De plus, chaque agent possède un niveau d’endurance lui permettant d’effectuer plus d’actions comme se déplacer sur la carte ou encore augmenter ses chances de réussite pendant les missions. En effet, la plupart des missions sont basées sur votre réussite aux dés. Le nombre de dés disponibles pour une épreuve dépend lui de votre stats dans l’habilité testée (force, intelligence, perception…) et peut être augmenté par l’utilisation de vos points d’endurance ou de cartes d’équipements à utilisation limitées à acheter dans des magasins. Certaines missions néanmoins ne comportent pas de jets de dés, mais des mini-jeux qu’il faudra réussir dans le temps imparti. On en compte une bonne dizaine de différents, mais rien de bien passionnant et ils deviennent vite répétitifs.
On notera que les déplacements de la caméra sur la carte sont assez désagréables à l’utilisation. Ils se font principalement à la souris, le jeu ne semblant pas gérer le ZQSD et montrent un léger lag et il est surtout impossible de dézoomer. Mais le plus gros défaut de Rough Justice ’84 reste au final sa trop grande répétitivité, avec une boucle de gameplay qui atteint ses limites beaucoup trop tôt. Le jeu ne vous offre que très peu de possibilités de stratégie. Vous choisissez vos types de missions, votre équipement, assez limité, vos agents et augmentez de temps en temps leurs stats là où ils sont déjà forts car il vous faudra de toute façon les spécialiser pour passer les épreuves de dés plus difficiles. Et c’est là le problème, le système très basique d’épreuve n’évolue vraiment jamais, sauf à vous demander plus de réussites et donc d’avoir plus de dés. La véritable boucle de gameplay revient donc à… « grinder ». Vous répéterez la même chose encore et encore pour gagner en expérience (agents et responsables de missions) pour réussir des épreuves plus compliquées et débloquer un bout d’histoire… et c’est tout.
Autre gros point noir, il est impossible d’annuler un ordre donné sur la carte. Donc si on assigne une mission à un agent, et qu’un point d’intérêt apparait pendant son trajet, comme un bonus ou une mission spéciale, il est impossible de lui faire changer de destination, voire même de s’arrêter sur le chemin. Ce qui n’a aucun sens vu que l’on ne peut pas savoir à l’avance quel évènement aléatoire va apparaitre sur la carte et ce qui prive donc le joueur d’une possibilité de gestion en plus… vraiment frustrant. Reste un habillage global plutôt réussi. L’ambiance années 80 est bien là, le design des personnages est plutôt réussi, et la musique bien adaptée au contexte, même si elle devient un peu répétitive elle aussi.
Rough Justice ’84 mise d’avantage sur son esthétisme 80s et son aspect jeu de plateau que sur son gameplay de jeu gestion. Malheureusement, le jeu s’avère un peu trop pauvre sur ses mécanismes et ses possibilités de stratégie à mettre en place, si bien qu’on fait vite le tour de ce qu’il a à nous proposer, répétant inlassablement les même missions et mini jeux pour débloquer la mission scénarisée suivante. Malheureusement trop peu pour nous tenir en haleine, un jeu un peu trop « rough »qui mériterait un petit coup de polish.